Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

Vater (ampoule de)

Portion de la paroi duodénale où s'abouchent le canal cholédoque (canal biliaire principal, véhicule de la bile) et le canal de Wirsung (canal pancréatique, véhicule du suc pancréatique).

STRUCTURE

L'ampoule de Vater est la cavité où aboutissent ensemble ces deux canaux, dans la paroi de la deuxième partie du duodénum. Elle est tapissée de muqueuse et enveloppée d'un anneau musculaire, le sphincter d'Oddi, qui contrôle le passage des sécrétions biliaire et pancréatique.

EXAMENS

L'ampoule de Vater peut être explorée par endoscopie duodénale et sa lumière par cholangiographie rétrograde endoscopique (à l'aide d'un tube muni d'une optique introduit jusqu'au duodénum par la bouche).

PATHOLOGIE

L'ampoule de Vater peut être le siège d'une tumeur, bénigne ou maligne, l'ampullome ; elle peut aussi être obstruée par un calcul. La sphinctérotomie (section de la muqueuse et du sphincter d'Oddi), réalisée par voie endoscopique ou chirurgicale, permet d'extraire des calculs, d'explorer les canaux par radiologie, après injection d'un produit de contraste, de prélever du suc biliaire ou pancréatique à des fins d'examen biologique ou bactériologique et de drainer les voies biliaires. L'approche endoscopique de l'ampoule de Vater et de son sphincter a, depuis les années 1960, révolutionné le diagnostic et le traitement des affections des voies biliaires, en particulier ceux de la lithiase.

VDRL

Méthode de sérodiagnostic utilisée pour dépister la syphilis. (Abréviation de l'anglais Venereal Disease Research Laboratory, laboratoire de recherche sur les maladies vénériennes.)

   Le VDRL vise à mettre en évidence dans le sang des patients suspects de syphilis la présence d'anticorps appelés réagines, dirigés contre certains antigènes des tréponèmes. Cette méthode consiste en une réaction d'agglutination de complexes antigènes-anticorps pratiquée sur une lame de verre. D'exécution facile, elle peut toutefois induire des réactions faussement positives et doit donc être couplée à un second test mettant en jeu des antigènes spécifiques du tréponème pâle, comme le test TPHA (réaction d'hémagglutination passive).

vecteur

Tout être vivant capable de transmettre de façon active (en étant lui-même infecté) ou passive un agent infectieux (bactérie, virus, parasite).

   Le vecteur, dans les maladies parasitaires, est souvent un insecte (moustique, phlébotome) ou un acarien (tique) qui est aussi hôte intermédiaire du parasite : les moustiques femelles sont ainsi des vecteurs du paludisme et de la fièvre jaune, tandis que les phlébotomes sont vecteurs des leishmanioses. Il est aussi des maladies pour lesquelles le vecteur est un mammifère : rat pour la leptospirose, chien pour la rage, etc.

végétalisme

Régime alimentaire excluant tout aliment d'origine animale.

   Le végétalisme, à la différence du végétarisme, exclut non seulement toutes les viandes mais également tous les produits d'origine animale (œufs, lait, miel, etc.). Sous-tendu par des principes philosophiques, religieux ou hygiéniques, ce régime très restrictif provoque des carences, notamment en protéines ; en effet, les protéines végétales sont déficitaires en certains acides aminés indispensables (que l'organisme ne sait pas synthétiser et qui doivent lui être fournis par l'alimentation) et ne peuvent donc pas couvrir la totalité des besoins.

   Une autre carence importante concerne les minéraux tels que le fer (dont les sources essentielles sont la viande, le poisson et les œufs), le zinc (que l'on trouve essentiellement dans la viande) et certaines vitamines, en particulier la vitamine B12 (contenue exclusivement dans les produits animaux : viande, poisson, œufs, lait et produits laitiers). De surcroît, la très grande richesse de ce régime en fibres alimentaires aggrave ces déséquilibres en inhibant l'absorption intestinale des minéraux.

   Le végétalisme est donc à déconseiller en toutes circonstances et, tout particulièrement, au cours de la croissance, de la grossesse, de l'allaitement ainsi que chez les personnes âgées, les malades et les convalescents.

végétarisme

Régime alimentaire excluant toute chair animale (viande, poisson), mais qui admet en général la consommation d'aliments d'origine animale comme les œufs, le lait et les produits laitiers (fromage, yaourts).

   L'équilibre alimentaire peut être obtenu en variant l'alimentation et surtout en assurant des apports en protéines quantitativement et qualitativement satisfaisants. En effet, les protéines végétales manquent toujours d'un ou de plusieurs acides aminés indispensables (que l'organisme ne sait pas synthétiser et qui doivent donc lui être fournis par l'alimentation) ; un équilibre peut cependant être obtenu grâce au principe de la complémentation protéique, qui consiste à associer des protéines végétales dont les acides aminés essentiels manquants sont différents (association céréales-légumineuses, en particulier) ; la protéine « mixte » résultant de cette association a une valeur nutritionnelle qui tend à se rapprocher de celle des protéines animales. L'ajout, même en petite quantité, de protéines animales permet également d'améliorer la valeur nutritionnelle de ces protéines végétales (association lait-céréales, par exemple). Le principal risque de carence lié au végétarisme concerne le fer, surtout chez les femmes (notamment lors des grossesses), dont les besoins sont particulièrement élevés. Une supplémentation médicamenteuse en fer est alors souvent conseillée.

végétation

Excroissance pathologique, plus ou moins importante, localisée sur la peau, sur une muqueuse ou dans un organe.

   On donne le nom de végétations à des structures tissulaires pathologiques de natures diverses, uniquement d'après leur aspect. Parfois, des végétations se groupent entre elles pour former une lésion unique à surface mamelonnée, dite en chou-fleur.

DIFFÉRENTS TYPES DE VÉGÉTATIONS

— Les végétations adénoïdes, communément appelées « végétations », correspondent à une hypertrophie chronique des amygdales pharyngées situées en haut de la paroi postérieure du rhinopharynx, en arrière des fosses nasales, dont l'examen endoscopique permet de confirmer le diagnostic et éventuellement de préciser l'existence d'une inflammation.

   Ces végétations s'observent en général chez l'enfant et sont souvent responsables de rhinopharyngites, d'otites séreuses et d'otites moyennes aiguës. Lorsque celles-ci se répètent malgré un traitement médical bien suivi, leur ablation chirurgicale y met le plus souvent fin.

— Les végétations cutanées peuvent apparaître en différents endroits du corps. Ces lésions, rares de nos jours, sont d'origine toxique (toxidermie) ou infectieuse (pyodermite végétante, voire tuberculose), plus rarement d'origine mycosique.

— Les végétations valvulaires apparaissent au cours des endocardites infectieuses (infections de l'endocarde [paroi interne du cœur] par une bactérie). De volume variable, elles risquent d'abîmer les valvules cardiaques ou de gêner leur fonctionnement en provoquant une obstruction ou de s'effriter et d'entraîner une embolie et d'autres foyers infectieux dans un territoire vasculaire.

   Le diagnostic des végétations valvulaires repose sur l'échographie cardiaque. Leur traitement consiste en l'administration d'antibiotiques par voie intraveineuse, en général pendant au moins un mois, en milieu hospitalier. Si ces végétations sont à l'origine de lésions valvulaires importantes (perforation des valves) risquant d'entraîner une défaillance cardiaque aiguë, on peut être amené à remplacer en urgence les valvules par une prothèse valvulaire.

— Les végétations vénériennes, ou condylomes génitaux, communément appelées crêtes-de-coq, siègent sur les organes génitaux ou autour de l'anus. D'origine virale et contagieuses, elles se transmettent par simple contact au cours des rapports sexuels.

Voir : végétations adénoïdes, condylome génital.