Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

drainage

Évacuation à l'extérieur de l'organisme de liquides, de gaz physiologiques ou pathologiques en rétention dans l'organisme.

   Le drainage postopératoire a pour but d'évacuer les sérosités et le sang s'épanchant, après certaines interventions, dans la région opérée. Dans le cas particulier où une ouverture du thorax a été pratiquée, le drainage vise à faciliter l'expansion du poumon.

   Le recueil des liquides, à l'extrémité externe du drain, peut être passif (par écoulement spontané), ou actif, le drain étant alors branché sur un système d'aspiration ; le produit du drainage est collecté dans un flacon ou une poche.

   Un drainage peut également avoir pour but d'évacuer un épanchement gazeux (tel qu'un pneumothorax), ou une collection liquidienne profonde, par exemple un abcès. Dans ce cas, le drain est mis en place en milieu hospitalier, le plus souvent sous anesthésie locale, par piqûre à travers la peau et les tissus sous-jacents. La ponction peut être réalisée directement, ou contrôlée par échographie ou par scanner.

   L'un des drainages les plus courants est celui d'un épanchement liquidien (pleurésie) ou gazeux (pneumothorax) de la plèvre. Le patient étant assis au bord du lit, le médecin pratique une anesthésie locale, puis pique une aiguille dans un espace intercostal de la région postérieure et inférieure, ceci afin de repérer l'épanchement pleural. Un tuyau est ensuite inséré entre deux côtes, et le liquide (ou l'air) est aspiré par un système de bocaux étanches reliés à un manomètre. Le drain est laissé en place quelques jours puis retiré.

Voir : marsupialisation, ponction.

drainage postural

Méthode de kinésithérapie utilisant la position du corps pour faciliter le drainage des bronches.

   Le drainage postural était autrefois indiqué dans certaines maladies où il se produit une augmentation de la sécrétion des grosses bronches.

Cette méthode est aujourd'hui abandonnée au profit de techniques d'accélération du flux respiratoire.

drépanocytose

Maladie héréditaire du sang, caractérisée par une mutation de l'hémoglobine (hémoglobinopathie) se traduisant par une grave anémie chronique.

Synonyme : anémie falciforme.

   La drépanocytose est la plus fréquente des maladies de l'hémoglobine. Elle est apparue dans différentes zones du globe, toutes fortement soumises au paludisme. Le grand nombre de sujets atteints dans ces régions s'explique par le fait que les sujets hétérozygotes (n'ayant hérité la maladie que d'un seul parent et ne possédant donc qu'un gène muté sur deux) sont protégés du paludisme. Cette mutation de l'hémoglobine est particulièrement fréquente en Afrique équatoriale et au sein de la population noire des États-Unis et des Antilles.

   La drépanocytose transmise par un seul des parents, dite hétérozygote, ou AS, est asymptomatique : le sujet est porteur du gène mais ne développe pas la maladie. La drépanocytose transmise par les deux parents (forme homozygote, ou SS) constitue la forme la plus grave.

CAUSE

La drépanocytose résulte de la mutation d'un acide aminé de la chaîne protéique bêta de l'hémoglobine, pigment transportant l'oxygène. Dans un environnement pauvre en oxygène, cette hémoglobine mutée, dite hémoglobine S, est moins soluble que la normale et forme des chaînes rigides aboutissant à la déformation du globule rouge en faucille (drépanocyte). Les globules rouges déformés se bloquent dans les petits vaisseaux ; ils sont en outre fragilisés et se détruisent facilement, entraînant une anémie hémolytique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La drépanocytose se manifeste par une anémie hémolytique chronique entrecoupée, chez l'enfant, de crises d'anémie aiguë (favorisées par l'hypoxie [baisse du taux d'oxygène inspiré], comme cela peut se produire au cours d'une infection respiratoire) avec une brusque augmentation du volume de la rate, et chez l'adolescent et l'adulte, de crises douloureuses résultant de l'occlusion des vaisseaux par les globules rouges déformés, en particulier dans les articulations. La mortalité est élevée, dans l'enfance, par atteinte des fonctions de la rate (hémorragies, thromboses qui favorisent les infections), et à l'âge adulte, essentiellement à cause de complications vasculaires.

TRAITEMENT

C'est d'abord celui des manifestations de la maladie ; il repose principalement sur l'antibiothérapie préventive et la perfusion intraveineuse pour réhydrater les malades en cas de crise douloureuse. Les transfusions, voire les exsanguino-transfusions peuvent être nécessaires. L'hydroxyurée (Hydréa®) peut améliorer certaines formes graves. Lorsque les deux parents sont porteurs du gène, il est possible de diagnostiquer la présence de la maladie chez l'enfant à naître (diagnostic anténatal). Chez l'enfant et l'adulte, la maladie doit être prise en charge par des spécialistes.

Voir : hémoglobinopathie.

Dressler (syndrome de)

Péricardite (inflammation du péricarde, membrane qui enveloppe le cœur) survenant de une à plusieurs semaines après un infarctus du myocarde.

   D'origine auto-immunitaire probable, le syndrome de Dressler est rare, apparaissant après 3 ou 4 % des infarctus. Il se manifeste par une douleur thoracique plus forte à l'inspiration, de la fièvre accompagnée d'un syndrome inflammatoire biologique (augmentation des globules blancs et du fibrinogène dans le sang, élévation de la vitesse de sédimentation globulaire) et des signes électrocardiographiques, radiologiques et échographiques d'un épanchement péricardique, généralement modéré. Cette péricardite est à distinguer du frottement péricardique précoce et transitoire assez fréquent dans les premiers jours d'un infarctus transmural (touchant toute l'épaisseur du muscle cardiaque) ou sous-épicardique (touchant les couches superficielles du muscle cardiaque, au contact du péricarde).

   L'évolution, spontanément favorable, peut être hâtée par les anti-inflammatoires, en particulier l'aspirine. Néanmoins, une récidive est possible dans les semaines qui suivent l'arrêt du traitement.

drogue

Produit d'origine animale, chimique ou végétale, utilisé comme ingrédient dans une préparation médicamenteuse.

   Par extension, ce terme désigne toute substance médicamenteuse.


Voir : sevrage d'un toxique.