Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

lait maternel

Liquide sécrété par les glandes mammaires de la mère, dont la production débute environ 3 jours après l'accouchement.

   Le lait maternel a une teneur en protéines, en glucides, en lipides et en minéraux particulièrement adaptée aux besoins du nourrisson, pour qui il peut constituer un aliment complet jusqu'à l'âge de 6 mois. Il contient approximativement la même quantité de lipides que le lait de vache mais presque deux fois plus de lactose et moitié moins de protéines. Particulièrement riche en anticorps, il protège l'enfant contre les infections pendant les premières semaines de sa vie. En outre, le lait maternel est anti-allergisant et d'une très grande digestibilité : le fer qu'il contient est plus facilement absorbable par l'intestin du nourrisson que celui contenu dans le lait de vache.

CONTRE-INDICATIONS À L'ALLAITEMENT

Un certain nombre de substances toxiques (alcool, tabac, héroïne, cocaïne, plomb, mercure, etc.) ou médicamenteuses qui passent dans le lait, de même que certaines affections locales (abcès, par exemple) ou générales (sida), peuvent constituer des contre-indications à l'allaitement maternel. En cas de doute (prise de médicaments, maladie infectieuse, etc.), il est nécessaire de demander l'avis d'un médecin avant d'allaiter un enfant au sein.

Voir : allaitement, lactation.

lambeau musculocutané

Fragment composé de peau, de tissu cellulaire sous-cutané, de muscle, déplacé d'une zone intacte de l'organisme sur une zone blessée, qu'il est destiné à recouvrir.

   Certains lambeaux dits composites comportent également un segment osseux et un fragment de périoste (membrane conjonctive qui entoure les os). Ainsi, un lambeau formé d'un segment de péroné (os de la jambe), de muscle soléaire (muscle de la face postérieure de la jambe) et de peau de la face externe d'une jambe peut réparer une partie blessée de l'autre jambe.

INDICATIONS

Un lambeau musculocutané s'utilise en chirurgie réparatrice pour combler des pertes de substances complexes : il permet, par exemple, de réparer les dégâts causés par un obus ou un accident de la route sur une jambe touchée en profondeur. Les blessures ainsi réparées sont souvent situées sur des membres qui, jadis, auraient été amputés.

TECHNIQUE

Afin de préserver les vaisseaux nourriciers, la peau est prélevée – avec le muscle auquel elle est rattachée –  sur une partie intacte de l'organisme (aine, partie latérale du dos, aisselle), refermée ensuite chirurgicalement. La détermination des zones de prélèvement tient compte de la surface de muscle indispensable sur le site donneur et est étudiée de façon à ne pas créer de déficit fonctionnel. Le lambeau prélevé est ensuite appliqué sur la zone blessée. Si la partie du corps où a été prélevé le lambeau est proche de la partie mutilée qui doit le recevoir, le lambeau reste attaché à son implantation d'origine par un pédicule vascularisé (formé d'une artère, de veines et de nerfs), qui sert de pivot. Si la zone à soigner est éloignée de la partie du corps où le lambeau a été prélevé, le pédicule est sectionné et l'application du lambeau se fait par des techniques microchirurgicales. Ce dernier procédé est plus rarement utilisé.

ÉVOLUTION ET PRONOSTIC

La cicatrisation s'effectue en une quinzaine de jours et le lambeau s'intègre en trois semaines environ sur la zone à réparer qui l'a reçu. Le taux de réussite de l'opération est de l'ordre de 90 % : le lambeau appliqué survit alors sur son lieu d'implantation. Une nécrose ou une infection, rares, peuvent cependant provoquer des séquelles inesthétiques sur le site receveur ou sur le site donneur. Si le lambeau n'a pas survécu, l'opération est renouvelée

lambliase

giardiose

laminectomie

Ablation chirurgicale d'une partie d'une lame vertébrale.

   Une vertèbre a deux lames se rejoignant pour constituer l'arc vertébral, région postérieure de la vertèbre, arrondie en demi-cercle, qui ferme en arrière le canal rachidien, dans lequel se trouve la moelle épinière.

INDICATIONS

Une laminectomie est indiquée quand le canal rachidien est trop étroit. Enlever une partie d'une ou de plusieurs lames redonne un calibre satisfaisant au canal rachidien. Cette technique permet au chirurgien d'accéder à la moelle épinière, par exemple pour en retirer une tumeur, ou bien pour empêcher une compression médullaire (compression de la moelle par une tumeur osseuse, par une arthrose vertébrale, etc.).

TECHNIQUE

Le chirurgien pratique sous anesthésie générale une incision dans le dos. Puis il retire une partie de la lame ou des deux lames d'une ou de plusieurs vertèbres, sur un ou plusieurs étages rachidiens, principalement à l'étage cervical ou lombaire de la colonne vertébrale. Si besoin, il excise une tumeur. Il immobilise les vertèbres avec des tiges métalliques ou des greffons osseux. Enfin, il referme l'ouverture. L'opération dure quelques heures ; c'est une intervention assez délicate dans la mesure où les racines nerveuses doivent être bien protégées, mais qui est pratiquée couramment.

CONVALESCENCE ET PRONOSTIC

Une convalescence de un ou deux mois est à prévoir. Le port d'un corset n'est pas toujours nécessaire. En général, le sujet ne ressent plus de douleurs et retrouve ses capacités physiques. La prudence est toutefois conseillée dans le choix des activités sportives.

lampe à fente

biomicroscope

Lancaster (test de)

Examen qui a pour but d'étudier le fonctionnement des six muscles dits oculomoteurs, qui régissent les mouvements du globe oculaire.

Synonyme : test de Hess-Lancaster.

INDICATIONS ET TECHNIQUE

Le test de Lancaster permet de déterminer l'origine d'une paralysie, même partielle, des globes oculaires ou celle d'un manque de coordination de leurs mouvements.

   Le sujet est placé à un mètre d'un écran mural quadrillé, le menton reposant sur une mentonnière. Il porte des lunettes dont le verre droit est rouge et le verre gauche, vert. L'examinateur prend une torche dispensant une ligne lumineuse rouge et donne une torche dispensant une lumière verte au patient. Il projette alors le faisceau lumineux rouge dans différentes positions sur les lignes de l'écran quadrillé. À l'aide de sa torche, le patient doit superposer son rayon lumineux vert au trait de lumière rouge projeté. L'œil droit, porteur du verre rouge, voit l'image rouge de la torche du médecin : c'est l'œil fixateur. L'œil gauche, porteur du verre vert, voit l'image verte de la torche tenue par le patient lui-même : c'est l'œil localisateur. Le médecin répète ensuite l'examen en inversant les torches, ce qui permet d'étudier chaque œil. En même temps, il trace un graphique représentant les positions de chaque trait projeté.

RÉSULTATS

— En cas de vision normale, le relevé graphique est un carré régulier, superposé à celui du quadrillage, de forme et de taille identiques pour les deux yeux.

— En cas de trouble de la vision des deux yeux, les tracés sont égaux mais décalés par rapport au cadre.

— En cas de paralysie des muscles oculomoteurs, les tracés obtenus pour chacun des deux yeux sont inégaux. Le plus petit indique le côté où siège la paralysie, le carreau le plus petit du tracé indiquant quel muscle est paralysé. À l'inverse, le tracé du carreau correspondant à l'autre œil est trop grand, l'œil valide « compensant » par une amplitude musculaire trop importante.