asthme (suite)
Asthme grave
Si la crise d'asthme est la plus impressionnante mais la plus bénigne des dyspnées aiguës, les asthmes évolués et rebelles sont souvent graves. C'est le cas de l'asthme à dyspnée continue et de l'asthme aigu grave, déficience respiratoire aiguë pouvant survenir chez tout asthmatique. Son apparition est favorisée par une insuffisance du traitement de fond par les corticoïdes inhalés. Le malade est en proie à une succession de crises asthmatiques intenses pouvant conduire à l'asphyxie. L'asthme aigu grave s'installe généralement en quelques heures ou quelques jours, mais peut parfois survenir sans signes avant-coureurs. La mesure des gaz du sang révèle une hypoxie (diminution du taux d'oxygène sanguin), voire une hypercapnie (augmentation du taux de gaz carbonique sanguin).
Une hospitalisation en urgence est indispensable. Le traitement repose sur la mise sous oxygène, la prise à fortes doses de bronchodilatateurs et l'injection de corticostéroïdes. Dans les cas les plus graves, une ventilation assistée peut être nécessaire.
Prévention et surveillance de l'asthme
Chaque fois que cela est possible, il faut tenter d'éviter tout contact avec l'allergène : utilisation d'une literie synthétique, de produits acaricides en cas d'allergie aux acariens, dépoussiérage soigneux du lieu d'habitation. Quand l'éviction de l'allergène est impossible et si cet allergène est unique, une désensibilisation spécifique peut être proposée (par injections de doses croissantes d'allergène). Un bilan allergologique est donc souhaitable (tests cutanés).
La surveillance des patients asthmatiques est réalisée par la mesure du volume expiratoire maximal par seconde (V.E.M.S.), qui permet d'apprécier le degré d'obstruction bronchique, d'évaluer la sévérité d'une crise, d'adapter le traitement de fond au patient, de prévenir les rechutes. Les patients se surveillent à l'aide d'un débitmètre de pointe (peak flow).
Pronostic de l'asthme
La fréquence et la gravité des crises d'asthme sont variables selon l'âge du patient. Les traitements actuels permettent la plupart du temps de mener une vie normale à condition de maintenir un traitement de fond, même en l'absence de crise.
Voir : allergie, antiasthmatique, insuffisance cardiaque.
Asthme et sport
L'exercice physique, surtout à l'air froid, peut entraîner une crise d'asthme. Lors d'un exercice d'intensité modérée et de courte durée, celle-ci se déclenche généralement après l'arrêt de l'effort pour s'apaiser spontanément en 30 minutes. Parfois, elle peut survenir pendant un effort prolongé, obligeant le sportif à relâcher son rythme, voire à interrompre momentanément son activité. Dans ce dernier cas, la crise s'apaise alors en quelques minutes.
La pratique régulière d'un sport est souhaitable dans la majorité des cas. La natation en atmosphère chaude et humide est le sport privilégié pour les personnes asthmatiques. Certains sports d'endurance (course à pied, ski de fond) sont mal tolérés si une période d'échauffement n'est pas respectée. En revanche, les sports de combat, le cyclotourisme, les sports de ballon sont le plus souvent bien tolérés. Un traitement médicamenteux avant l'effort est conseillé ; les bêtamimétiques et le cromoglycate de sodium sont particulièrement efficaces.