Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

impétiginisation

Survenue d'une surinfection microbienne ressemblant à un impétigo sur une affection cutanée qui n'était pas initialement infectée, telle qu'un eczéma.

   Une impétiginisation impose un traitement préalable à celui de la dermatose : nettoyage des lésions, antibiotiques locaux, éventuellement antibiothérapie générale.

Voir : impétigo.

impétigo

Infection cutanée suppurée et contagieuse d'origine bactérienne.

   L'impétigo est une affection fréquente. Il s'observe le plus souvent chez l'enfant de moins de 10 ans, parfois sous forme de petites épidémies touchant une école ou une famille. Les germes en cause sont le staphylocoque doré, parfois le streptocoque, qui peuvent pénétrer par la peau à l'occasion d'une coupure ou de lésions d'herpès ou d'eczéma. Lorsque l'infection se déclenche sur une maladie cutanée préexistante, telle que l'herpès ou l'eczéma, on parle d'impétiginisation.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les signes commencent par une petite plaque rouge sur laquelle apparaissent des vésicules (cloques minuscules remplies d'un liquide clair) qui se remplissent de pus. Puis les lésions, très fragiles, font rapidement place à une croûte jaunâtre couleur de miel, recouvrant un enduit purulent. Elles infectent souvent le pourtour des narines, de la bouche ou des yeux, parfois les zones génitales. Une fièvre modérée peut les accompagner. On assiste quelquefois à la multiplication des lésions, le grattage des croûtes transportant le microbe d'un point à un autre. Le grattage favorise de plus la persistance de cicatrices définitives ou prolongées.

TRAITEMENT

Il repose sur la prise d'antibiotiques actifs sur les staphylocoques et les streptocoques, par voie orale, pendant au moins 10 jours. Les soins locaux sont aussi très importants : ramollissement des croûtes par pulvérisations de sérum zinc ou d'eau de Dalibour, application d'antiseptiques deux fois par jour, toilette avec un savon antiseptique. Les taies d'oreiller, les serviettes de table et de toilette doivent être lavées à part dans la mesure du possible.

   Pour éviter les effets du grattage chez les enfants, on préconise de leur couper les ongles, qu'il faut nettoyer deux fois par jour, et de recouvrir les lésions d'une compresse sèche. De plus, une éviction scolaire s'impose jusqu'à la guérison complète (8 à 10 jours).

Voir : staphylocoque.

impétigo herpétiforme

Affection caractérisée par une éruption cutanée aiguë fébrile touchant essentiellement la femme enceinte à partir du 6e mois de grossesse.

   L'impétigo herpétiforme est une maladie très rare, de cause et de mécanisme inconnus, sans rapport avec l'impétigo ni l'herpès. Il se traduit par de grands placards rouges recouverts de pustules sur les grands plis du tronc, associés à une fièvre très élevée, à des troubles digestifs (vomissements, diarrhée) et neuromusculaires (convulsions, douleurs musculaires) et à une hypocalcémie (diminution du taux de calcium sanguin). Les troubles disparaissent au moment de l'accouchement.

   Cette affection nécessite une hospitalisation en urgence. Elle est traitée par administration de corticostéroïdes par voie orale et, en cas de forte hypocalcémie, par injection de gonadotrophine, de vitamine D et de calcium. Le pronostic maternel est favorable, celui du fœtus, réservé, selon le terme décidé pour l'accouchement. Les lésions cutanées peuvent laisser des cicatrices, surtout si elles ont été grattées.

implant

Tout matériel naturel ou artificiel inséré dans l'organisme.

   Les implants sont destinés à remplacer un organe malade ou à améliorer son fonctionnement, à traiter certaines maladies, à diffuser des médicaments ou des hormones, ou encore à remodeler la silhouette.

   Un implant peut être un appareil, miniaturisé ou non, un médicament, un tissu synthétique.

Voir : greffe, prothèse.

implant cochléaire

Électrodes placées chirurgicalement à l'intérieur de la cochlée, dans l'oreille interne.

   La pose d'un implant cochléaire n'est indiquée que dans les cas où les prothèses auditives ne sont pas efficaces, dans les surdités de perception graves soit d'origine congénitale, soit par atteinte toxique de l'oreille interne. Cette technique récente de microchirurgie est encore peu employée.

implant cristallinien

Lentille en plastique qui remplace le cristallin à l'intérieur de l'œil.

   Composé de matériau synthétique rigide (polyméthylmétacrylate) ou souple (acrylique ou silicone), un implant cristallinien comprend une partie optique (lentille transparente) entourée d'une haptique (anses fines qui servent à le maintenir).

   La pose d'un implant cristallinien est indiquée après extraction d'un cristallin, en général dans le cas d'une cataracte. C'est une intervention courante et de courte durée. Sous anesthésie topique ou locale, après ablation du cristallin malade, l'implant cristallinien est placé en avant (implant de chambre antérieure) ou, plus souvent, en arrière de l'iris (implant de chambre postérieure). Sa mise en place en arrière de l'iris, dans le sac capsulaire, est idéale, l'implant étant situé dans le plan même du cristallin, ce qui permet de conserver un champ visuel normal.

   Après l'opération, le patient doit porter quelques jours une coque oculaire.

   Cet implant est posé à vie. Les complications locales sont très rares et les résultats visuels, en général, excellents. La puissance de l'implant est calculée par une échobiométrie de l'œil, en fonction de la vision désirée. Le développement d'implants corrigeant la presbytie ou l'astigmatisme est prometteur.

implant dentaire

Petit cylindre en métal (titane), fixé chirurgicalement dans l'os maxillaire et destiné à remplacer la racine d'une dent arrachée et à servir de soutien à une prothèse.

INDICATIONS ET TECHNIQUE

La pose d'un ou de plusieurs implants dentaires est indiquée chez les personnes qui, à la suite de caries ou de déchaussements, ont perdu une dent, plusieurs dents ou la totalité de leurs dents et pour lesquelles le port d'un dentier est source d'inconfort.

   Sous anesthésie locale, le chirurgien incise la gencive et en décolle un lambeau. Il perce un trou dans l'os et insère l'implant. Puis il rabat le lambeau de gencive et le suture. Cette opération est pratiquée pour un seul implant ou pour plusieurs. Le patient peut éprouver des douleurs dues à la cicatrisation des tissus durant une semaine.

   Les implants sont laissés tels quels dans l'os pendant environ six mois pour qu'ils s'y intègrent bien. Après cette période, dite de « mise en nourrice », le chirurgien découvre la tête de chacun des implants et les prépare pour qu'ils puissent servir de support à la prothèse. Plusieurs semaines après, le chirurgien prend une empreinte de la mâchoire ou des mâchoires et réalise un appareil dentaire (prothèse) semblable à un bridge. Celui-ci est alors ajusté (par des vis, des clavettes ou des pivots) sur les supports placés sur les implants dentaires. Suivant leur mode de construction, certaines prothèses ne peuvent être retirées que par le praticien (prothèses fixées) ; d'autres peuvent l'être aussi par le patient (prothèses amovibles).

RÉSULTATS

Cette technique a l'avantage d'éliminer définitivement tout phénomène de rejet et évite au patient de porter un dentier. Le pronostic (durée de vie de l'implant) est meilleur pour les implants situés sur le maxillaire supérieur que pour ceux situés sur le maxillaire inférieur.