Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

salpingectomie

Ablation chirurgicale d'une trompe utérine ou des deux.

   Une salpingectomie est indiquée dans le traitement d'une infection des trompes (hydrosalpinx, ou accumulation de sérosité dans la trompe ; pyosalpinx, ou accumulation de pus dans la trompe) ou pour traiter une grossesse extra-utérine tubaire. Elle peut être pratiquée par laparotomie (ouverture chirurgicale de l'abdomen) ou, plus fréquemment aujourd'hui, par cœliochirurgie (introduction d'instruments par une petite incision abdominale). L'anesthésie est générale et l'hospitalisation varie entre 3 et 5 jours, dans le premier cas, et entre 24 et 48 heures dans le second.

   Une salpingectomie d'une trompe n'entrave en aucune façon la fertilité de la femme si l'autre trompe est fonctionnelle ; en revanche, une salpingectomie des deux trompes entraîne une stérilité définitive pouvant être contournée par une fécondation in vitro.

salpingite

Inflammation d'une trompe utérine ou des deux.

CAUSES ET SYMPTÔMES

L'origine d'une salpingite est infectieuse, les germes responsables étant ceux des maladies sexuellement transmissibles (chlamydia, gonocoque, mycoplasme). Cette inflammation se manifeste en général par des douleurs pelviennes, une fièvre plus ou moins élevée, des pertes vaginales anormales voire des saignements vaginaux ; parfois, cependant, elle ne se traduit par aucun signe et est découverte au cours d'un examen motivé par une stérilité. L'inflammation peut s'étendre aux organes voisins : paramètres (membranes de soutien situées de part et d'autre de l'utérus), ovaires. La salpingite aiguë est une urgence thérapeutique car du bon fonctionnement des trompes dépend la fécondité de la femme. En effet, lorsqu'elle n'est pas traitée, une salpingite risque d'entraîner une obstruction tubaire responsable d'une stérilité définitive.

TRAITEMENT ET SURVEILLANCE

Le traitement repose sur la prise d'antibiotiques adaptés au germe durant une période allant de 10 jours à 3 semaines. Un traitement antibiotique du partenaire est aussi nécessaire. Un bilan cœlioscopique est proposé à distance de l'épisode infectieux. En raison des risques de récidive, une surveillance gynécologique régulière est souhaitable. Une consultation médicale est recommandée à la moindre infection génitale basse (pertes blanches abondantes), une vaginite pouvant gagner l'utérus (endométrite) puis les trompes.

Voir : trompe de Fallope.

salpingographie

Examen radiologique des trompes utérines.

Voir : hystérosalpingographie.

salpingoplastie

Opération chirurgicale visant à rétablir la perméabilité de trompes utérines obstruées.

   Une salpingoplastie est indiquée lorsqu'une femme désire avoir un enfant alors qu'une inflammation de ses trompes, d'origine infectieuse, ou des adhérences postchirurgicales ont provoqué une obturation de celles-ci, responsable d'une stérilité. La méthode peut varier selon la localisation de l'obstruction.

— La salpingoplastie proximale est pratiquée lorsque l'obstruction est proche de l'abouchement des trompes dans l'utérus : les zones lésées sont sectionnées et l'extrémité du segment sain de chaque trompe est abouchée à la place. La salpingoplastie proximale est réalisée sous anesthésie générale, par laparotomie (ouverture chirurgicale de l'abdomen) ou par cœliochirurgie (introduction des instruments par une petite incision abdominale). Une hospitalisation de 3 à 5 jours, dans le premier cas, et de 24 à 48 heures, dans le second, est requise.

— La salpingoplastie distale est effectuée lorsque le rétrécissement est placé plus près du pavillon de la trompe : la trompe est alors ouverte et ses bords sont évasés vers l'extérieur. La salpingoplastie distale est maintenant presque toujours pratiquée par cœliochirurgie. L'hospitalisation dure de 24 à 48 heures.

— La salpingoplastie par cathétérisme sélectif, actuellement en cours d'évaluation, consiste à déboucher la trompe proximale obstruée par un cathéter introduit par les voies naturelles, le tout sous contrôle radiologique.

sanatorium

Établissement spécialisé dans le traitement de la tuberculose.

   Depuis l'apparition de médicaments antituberculeux efficaces, les sanatoriums ont pratiquement disparu ou ont changé d'activité, s'orientant notamment vers la réhabilitation respiratoire. Cependant peuvent encore y séjourner des malades atteints de formes graves ou très contagieuses de tuberculose, ou des malades appartenant à des milieux défavorisés, qui poursuivent ainsi leur traitement dans les meilleures conditions d'hébergement et de surveillance.

sang

Liquide rouge, visqueux, circulant dans les artères et dans les veines sous l'action de la pompe cardiaque.

   Grâce à sa composition complexe et à sa circulation rapide, le sang, en irriguant tous les tissus, assure de multiples fonctions. Il permet notamment, par l'intermédiaire du réseau capillaire interposé entre la circulation artérielle et la circulation veineuse, le transport des gaz (oxygène, monoxyde d'azote et gaz carbonique), celui de substances nutritives (glucides, lipides, protides), celui des éléments nécessaires aux défenses de l'organisme contre les bactéries, parasites et virus (anticorps, éosinophiles, lymphocytes, monocytes, polynucléaires neutrophiles).

   La circulation sanguine est assurée par les contractions du muscle cardiaque. Celui-ci envoie à chaque contraction environ la moitié du sang vers les poumons, où le gaz carbonique est évacué dans l'air expiré, alors que l'oxygène est absorbé par les globules rouges. L'autre partie du sang est envoyée par l'aorte vers les différents tissus, d'où il revient par les veines caves.

COMPOSITION

Le volume sanguin est constitué par des cellules, pour près de sa moitié (surtout des hématies, encore appelées globules rouges ; leucocytes, ou globules blancs ; thrombocytes, ou plaquettes), et par le plasma.

— Les hématies contiennent essentiellement l'hémoglobine, pigment dont le rôle fondamental est de transporter l'oxygène des poumons vers les tissus. L'oxygène y est alors relâché et les globules rouges se chargent en retour de gaz carbonique, produit de déchet du métabolisme cellulaire, qu'ils transportent par le système veineux jusqu'aux poumons, où il est éliminé dans l'air expiré.

— Les leucocytes comprennent différents types cellulaires : les polynucléaires neutrophiles et les monocytes, qui jouent un rôle essentiel dans la défense non spécifique contre les infections bactériennes, les champignons et les parasites ; les lymphocytes, supports cellulaires de l'immunité spécifique ; les polynucléaires éosinophiles, qui jouent un rôle dans l'allergie et la défense anti-parasitaire ; les polynucléaires basophiles, qui jouent un rôle dans l'inflammation.

— Les plaquettes jouent un rôle essentiel, avec les facteurs de coagulation, dans la formation du caillot sanguin et donc dans l'hémostase (arrêt des hémorragies).

— Le plasma est un liquide jaune paille, composé à 95 % d'une eau légèrement salée (9 ‰) et de nombreux autres éléments en quantité variable, dont des éléments nutritifs, des déchets et des protéines. Ses propriétés physicochimiques sont remarquablement constantes, en particulier son pH (degré d'acidité), à 7,42, stabilisé par des substances tampons, et sa concentration en divers ions (sodium, potassium, chlore, phosphate, etc.), dont la constance dépend d'une régulation faisant intervenir les poumons, les reins et diverses hormones.

— Les éléments nutritifs du plasma sont les sucres, notamment le glucose, les graisses (cholestérol, triglycérides, acides gras), les acides aminés, les sels minéraux et les vitamines. Absorbés par voie intestinale, ces éléments nutritifs sont transportés vers les tissus ou un lieu de stockage comme le foie, d'où ils seront libérés selon les besoins de l'organisme.

— Les déchets du plasma sont principalement l'urée et la bilirubine. L'urée, produit final de dégradation des substances azotées, est transportée par le plasma vers les reins, où elle est éliminée dans les urines ; son taux est élevé en cas d'insuffisance du fonctionnement rénal. La bilirubine provient de l'hémoglobine et résulte de la destruction physiologique des globules rouges par les macrophages ; la bilirubine normale du sang n'est pas encore passée par le foie et est dite « libre » (par opposition à la bilirubine « conjuguée », qui résulte de sa transformation chimique dans le foie et est excrétée dans la bile). Un excès de bilirubine dans le plasma s'observe en cas d'hyperdestruction des globules rouges ou en cas de maladie hépatique.

— Les protéines du plasma sont extrêmement nombreuses. Ce sont en particulier toutes les protéines de la coagulation, dont le fibrinogène (un plasma dont la fibrine a été éliminée prend le nom de sérum) ; l'albumine, protéine quantitativement la plus importante du plasma à l'état normal, qui joue un rôle essentiel de transport d'hormones et de vitamines, mais aussi de médicaments  ; les alphaglobulines, qui comportent diverses protéines (alpha-1-antitrypsine, par exemple, dont le déficit est responsable de troubles respiratoires) ayant une activité inhibitrice d'enzyme protéolytique (destruction sélective des protéines) ; les alpha-2-globulines, qui comprennent différentes protéines dont le taux s'élève en cas d'inflammation ; les bêtaglobulines, qui comprennent des anticorps (immunoglobulines) mais aussi d'autres protéines comme la transferrine et le complément ; les gammaglobulines, qui sont constituées exclusivement d'immunoglobulines. Les protéines du plasma comprennent, en outre, les hormones et certains facteurs de croissance, messagers chimiques transportés par le sang pour réguler la production des diverses cellules de l'organisme (érythropoïétine, par exemple, qui stimule la synthèse des globules rouges par la moelle osseuse).

   La grande taille des protéines les empêche de passer du sang vers les tissus et permet au plasma de retenir l'eau. Ce mécanisme, appelé pression oncotique, tend à maintenir constant le volume sanguin.