Larousse Médical 2006Éd. 2006
U

urétérocystonéostomie

Réimplantation chirurgicale de l'uretère dans la vessie.

   On pratique une urétérocystonéostomie lorsque la portion d'uretère qui se trouve à proximité de la vessie est obstruée du fait d'une tumeur ou d'un rétrécissement (urétérocèle, méga-uretère), et ne permet plus l'écoulement de l'urine, ou lorsqu'il existe un reflux vésico-urétéro-rénal.

TECHNIQUE

L'urétérocystonéostomie, réalisée sous anesthésie générale, nécessite une hospitalisation d'une dizaine de jours. Le chirurgien pratique l'ablation du segment lésé d'uretère puis réimplante le segment restant dans la vessie.

RÉSULTATS ET COMPLICATIONS

Bien que les résultats soient satisfaisants dans 80 à 90 % des cas, l'intervention présente certains risques, dont les principaux sont le rétrécissement cicatriciel de l'uretère (nécessitant une deuxième intervention chirurgicale) et, dans certains cas, l'apparition d'un reflux vésico-urétéro-rénal (reflux d'urine de la vessie vers le rein).

urétérolithotomie

Ouverture chirurgicale de la paroi urétérale, effectuée pour permettre l'ablation d'un calcul.

   L'urétérolithotomie s'effectue sous anesthésie générale et nécessite une hospitalisation d'environ une semaine. La voie d'accès peut se situer à la hauteur de chaque région traversée par l'uretère : région lombaire, iliaque, pelvienne ou vésicale. Après ablation du calcul, une sonde est le plus souvent placée dans l'uretère, jusqu'à ce que celui-ci ait cicatrisé (c'est-à-dire pendant environ deux semaines), afin d'éviter les complications possibles. Celles-ci sont, principalement, les fistules urinaires (l'urine coule en dehors de l'uretère du fait d'une mauvaise cicatrisation de celui-ci) et le rétrécissement cicatriciel de l'uretère.

   L'urétérolithotomie est actuellement peu pratiquée en raison de l'efficacité de la lithotripsie extracorporelle (pulvérisation du calcul au moyen d'ondes) et de l'urétéroscopie (ablation du calcul par chirurgie endoscopique).

urétéropyélographie rétrograde

Examen radiologique de l'uretère et des cavités des reins.

Synonyme : pyélographie rétrograde.

   Le but de l'urétéropyélographie rétrograde (U.P.R.) est d'étudier les voies d'évacuation de l'urine, depuis les reins jusqu'à la vessie, lorsque l'urographie intraveineuse ne permet pas de les observer correctement ou qu'elle est impossible à réaliser.

INDICATIONS

L'urétéropyélographie rétrograde permet de diagnostiquer l'origine de certains troubles urinaires (hématurie, calculs).

TECHNIQUE

L'examen consiste à radiographier les uretères jusqu'aux bassinets après injection rétrograde (en sens inverse de l'écoulement urinaire) d'un produit de contraste iodé. Contrairement à d'autres examens radiologiques, l'urétéropyélographie rétrograde n'est pas contre-indiquée chez les personnes allergiques à l'iode, car le produit de contraste ne passe pas dans le sang.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Chez l'homme, l'urétéropyélographie rétrograde se pratique sous anesthésie générale et donc à jeun. Une hospitalisation de 24 heures est alors à prévoir. Chez la femme, l'anesthésie n'est pas nécessaire, le passage de la sonde étant moins sensible en raison de la conformation de l'urètre féminin.

   L'examen est précédé d'une cystoscopie (examen de la vessie à l'aide d'un tube muni d'un système optique, appelé cystoscope, que l'on introduit dans l'urètre) afin de repérer les orifices d'abouchement des uretères dans la vessie.

   Ensuite, le médecin introduit un fin cathéter dans l'urètre puis dans la vessie et, enfin, dans l'un des deux uretères. L'injection progressive du produit de contraste iodé fait alors remonter ce dernier à contre-courant. Différents clichés sont réalisés au fur et à mesure que l'uretère et le bassinet deviennent visibles ; le praticien procède ensuite de la même façon pour le second uretère. Puis il retire le cathéter et le cystoscope. L'examen dure environ 30 minutes.

   Dans certains cas, il est possible de réaliser une urétéropyélographie transcutanée (à travers la peau) par ponction directe des cavités rénales. L'examen est alors guidé par échographie, radioscopie ou scanner RX.

RÉSULTATS ET EFFETS SECONDAIRES

Les résultats sont connus au cours même de l'examen. Le risque essentiel de l'urétéropyélographie rétrograde est l'infection. C'est pourquoi elle est pratiquée dans des conditions très rigoureuses d'asepsie (salle stérile), un traitement par antibiotiques étant de surcroît systématiquement prescrit au patient.

urétéroscopie

Introduction d'un endoscope (tube muni d'un système optique et dans lequel peuvent être glissés des instruments de chirurgie) dans l'uretère.

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

L'urétéroscopie est parfois employée à des fins diagnostiques (elle permet d'observer la muqueuse urétérale et d'y déceler la présence d'éventuelles tumeurs), mais son utilisation principale est l'extraction ou la pulvérisation localisée de calculs de l'uretère. Elle est contre-indiquée en cas d'infection urinaire et doit donc être précédée, à titre de vérification, d'un examen cytobactériologique des urines (E.C.B.U.).

DÉROULEMENT ET TECHNIQUE

L'urétéroscopie nécessite une hospitalisation de 3 ou 4 jours. Elle est réalisée, sous anesthésie générale, à l'aide d'un endoscope rigide ou flexible, qui est introduit dans la vessie par l'urètre et ensuite guidé jusqu'à l'uretère. Le plus souvent, il est nécessaire de dilater au préalable le méat urétéral et l'uretère. Pour enlever le calcul, plusieurs techniques sont utilisées : extraction grâce à une sonde-panier rétractable, ou sonde de Dormia (sonde constituée de mailles qui permettent d'enserrer le calcul, ensuite retiré en même temps que la sonde) ; pulvérisation au moyen d'une sonde ultrasonique ou électrohydraulique ou par faisceau laser. Dans la plupart des cas, l'intervention s'achève par la pose d'une sonde urétérale interne, que l'on retire au bout de 2 à 3 semaines, sans anesthésie chez la femme, sous anesthésie générale chez l'homme.

EFFETS SECONDAIRES ET COMPLICATIONS

Durant les quelques heures qui suivent l'intervention, le patient peut ressentir de fréquentes envies d'uriner ; en outre, il souffre parfois de brûlures à la miction. Les principales complications d'une urétéroscopie sont le rétrécissement cicatriciel de l'uretère et la persistance d'un fragment de calcul, à l'origine de coliques néphrétiques et d'infections urinaires à répétition.