Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

circulation sanguine (suite)

Circulation sanguine fœtomaternelle

Il n'existe pas de respiration pulmonaire chez le fœtus : c'est grâce à la circulation sanguine fœtomaternelle qu'il reçoit, par l'intermédiaire du placenta et du cordon ombilical, oxygénation et nutrition.

DESCRIPTION

Le sang maternel parvient dans le placenta par les artères spiralées, branches des artères utérines. Le sang fœtal oxygéné part du placenta pour arriver à l'oreillette droite du fœtus par le biais de la veine ombilicale et de la veine cave inférieure. Il passe directement dans l'oreillette gauche par un orifice situé entre les deux oreillettes, le trou de Botal, puis dans le ventricule gauche. Après oxygénation du corps, le sang gagne l'oreillette droite, le ventricule droit, l'artère pulmonaire puis l'aorte, en évitant les poumons grâce à un canal appelé canal artériel. Le sang appauvri en oxygène regagne alors le placenta par les deux artères du cordon ombilical pour s'y réoxygéner au contact du sang maternel. Il n'y a donc jamais passage de sang maternel, mais simplement oxygénation du sang fœtal au contact du sang maternel par le biais du placenta. Trou de Botal et canal artériel se ferment après la naissance.

circulatoire (appareil)

Ensemble constitué par le cœur et les vaisseaux du corps humain.

Synonyme : appareil cardiovasculaire.

STRUCTURE

L'appareil circulatoire comprend une pompe, le cœur, et un ensemble de conduits, les vaisseaux (artères, artérioles, capillaires, veines, veinules et lymphatiques), qui véhiculent le sang à travers tout l'organisme.

— Le cœur est un organe creux constitué par un muscle qui délimite quatre cavités : deux oreillettes – droite et gauche –, et deux ventricules – droit et gauche. Son poids normal à vide est de 250 à 300 grammes environ. Le cœur est séparé en cœurs droit et gauche par l'intermédiaire de cloisons internes étanches, ou septum : le septum interauriculaire, entre les deux oreillettes, et le septum interventriculaire, entre les deux ventricules. La paroi cardiaque est formée de trois tuniques, qui sont, de l'intérieur vers l'extérieur : l'endocarde, qui tapisse la face interne des cavités cardiaques et la surface des valvules ; le myocarde, constitué de fibres musculaires striées ; et l'épicarde, tunique externe du cœur qui répond au feuillet interne, ou viscéral, du péricarde, sac qui contient le cœur.

— L'oreillette et le ventricule droits, qui communiquent par une valvule à trois feuillets, la valvule tricuspide, constituent le cœur droit. Ce dernier se prolonge par l'artère pulmonaire, puis par la circulation pulmonaire, encore appelée « petite circulation » ou « circulation à basse pression » (de l'ordre de 25 millimètres de mercure), par l'intermédiaire de la valvule pulmonaire. Le rôle des valvules est d'empêcher le reflux du sang.

— L'oreillette et le ventricule gauches, qui communiquent par l'intermédiaire d'une valvule à deux feuillets, la valvule mitrale, constituent le cœur gauche. Ce dernier se prolonge par l'aorte, puis par la circulation systémique, encore appelée « grande circulation » ou « circulation à haute pression » (de l'ordre de 120 millimètres de mercure en phase de contraction cardiaque), par l'intermédiaire de la valvule aortique.

PHYSIOLOGIE

Les oreillettes ont pour fonction essentielle le remplissage du ventricule avec lequel elles communiquent. La différence de pression à laquelle sont soumis les ventricules droit et gauche explique leur différence de morphologie : le ventricule gauche, qui chasse le sang dans la circulation systémique, est beaucoup plus épais que le ventricule droit, qui éjecte le sang dans la circulation pulmonaire. Le myocarde est irrigué par les artères coronaires, vaisseaux nourriciers du cœur lui-même, qui prennent naissance à la racine de l'aorte.

   L'ensemble de l'appareil circulatoire est l'objet d'une régulation très précise et complexe qui fait intervenir des mécanismes nerveux (nerfs sympathiques et parasympathiques), hormonaux (reins et glandes médullosurrénales) et humoraux (système rénine-angiotensine-aldostérone, facteur antinatriurétique, prostaglandines, kinines). Cet appareil permet ainsi de transformer un débit pulsatile, dû aux contractions régulières du cœur, en un débit continu dans les petits vaisseaux périphériques, propice aux échanges entre le sang et les tissus. Ces échanges assurent l'apport de l'oxygène et des nutriments nécessaires au fonctionnement des différents tissus et organes, et le transport des déchets du métabolisme cellulaire vers leurs organes d'élimination naturels : poumons, reins. L'appareil circulatoire participe également à l'équilibre du milieu intérieur par sa fonction de régulation de la pression artérielle et de la température intracorporelle.

EXAMENS

L'appareil circulatoire peut être exploré par différents examens, dont certains ne sont pas invasifs, c'est-à-dire qu'ils ne nécessitent ni incision chirurgicale ni passage de matériel important à travers la peau.

— L'échocardiographie et le Doppler cardiaque (écho-Doppler cardiaque) étudient les dimensions et les mouvements des différentes parties du cœur, d'une part, la direction et la vitesse de circulation du sang, d'autre part.

— L'échographie et le Doppler vasculaire (écho-Doppler vasculaire) sont utilisés pour contrôler l'état des parois vasculaires et de la circulation du sang dans les veines et les artères.

— L'électrocardiographie, ou E.C.G., analyse l'activité électrique du cœur.

— L'enregistrement Holter permet d'analyser l'activité électrique du cœur pendant 24 à 48 heures.

— La mesure de la pression artérielle à l'aide d'un tensiomètre est systématique lors de tout examen médical.

— La radiographie thoracique permet de visualiser la taille du cœur et la forme de ses contours.

— La scintigraphie myocardique et la ventriculographie isotopique permettent de mesurer la contractilité du cœur.

— L'angio-scanner permet de diagnostiquer une embolie pulmonaire.

— L'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) cardiaque permet d'analyser la structure, la contractibilité et l'irrigation du myocarde (muscle cardiaque).

   D'autres examens de l'appareil circulatoire sont invasifs.

— L'angiocardiographie met en évidence les cavités cardiaques et étudie leurs dimensions et leur contractilité.

— L'artériographie (radiographie des artères après injection d'un produit de contraste) permet de visualiser les artères des membres et des principaux organes.

— Le cathétérisme cardiaque sert à mesurer les pressions, les débits et les concentrations en oxygène et en gaz carbonique dans les cavités cardiaques.

— L'enregistrement du faisceau de His (partie du tissu de conduction spécifique du cœur) étudie la conduction électrique à l'intérieur des cavités cardiaques.

— La phlébographie (radiographie des veines après injection d'un produit de contraste) permet la visualisation des veines de l'organisme.

PATHOLOGIE

Les atteintes de l'appareil circulatoire sont nombreuses : anomalie de l'influx électrique cardiaque ou trouble du rythme cardiaque ; valvulopathie (atteinte des valvules cardiaques) ; atteinte vasculaire caractérisée par une sténose (rétrécissement) ou un anévrysme (dilatation) d'une artère ; dissection aortique (clivage des parois de l'aorte), souvent associée à un anévrysme ; phlébite (obstruction d'une veine par un caillot) ; insuffisance coronaire, connue sous le nom d'angor ou d'angine de poitrine, pouvant déboucher sur un infarctus du myocarde en cas d'occlusion d'une artère coronaire ou d'une de ses branches de division ; hypertension artérielle ; insuffisance cardiaque ; malformation congénitale du cœur, de gravité variable ; myocardite (atteinte du muscle cardiaque, d'origine toxique, infectieuse ou inflammatoire), cardiopathie hypertensive, valvulaire ou ischémique ou myocardiopathie (atteinte du muscle cardiaque, d'origine inconnue) ; endocardite (atteinte inflammatoire ou infectieuse de la tunique interne du cœur), d'origine infectieuse ou rhumatismale ; péricardite (atteinte inflammatoire de l'enveloppe externe du cœur).