Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cordon ombilical

Tige conjonctive contenant les vaisseaux qui relient le fœtus au placenta et lui assurent un apport d'oxygène et d'éléments nutritifs provenant du sang de la mère.

   Le cordon ombilical se présente comme un cordon torsadé, long, à terme, de 40 à 60 centimètres et large de 1 à 2 centimètres. Il est constitué d'une sorte de gélatine (gelée de Wharton) entourant la veine ombilicale, qui apporte le sang oxygéné, et les deux artères ombilicales, qui ramènent au placenta le sang veineux du fœtus. Les échanges fœtomaternels se faisant par le placenta, artères et veine ombilicales contiennent toutes trois du sang purement fœtal. Une ponction de sang ombilical, réalisée sous échographie, permet de faire le diagnostic des souffrances ou des maladies du fœtus ainsi que d'étudier son caryotype (l'ensemble de ses chromosomes).

CHUTE DU CORDON

Dès que l'enfant respire, la circulation sanguine fœtale s'interrompt, le trou de Botal (qui permettait chez le fœtus le passage du sang de l'oreillette droite vers l'oreillette gauche) se ferme pour donner une circulation autonome. Le cordon n'a donc plus d'utilité et doit être coupé. La section du cordon se fait entre deux pinces, à environ deux centimètres de la paroi abdominale du nouveau-né. Le moignon est désinfecté tous les jours à l'aide d'alcool à 60 % vol. et d'éosine aqueuse. Il est ensuite recouvert d'une compresse stérile maintenue en place grâce à une bande filet ou à un sparadrap antiallergique. Le cordon tombe spontanément au bout d'une quinzaine de jours, laissant une cicatrice, l'ombilic, ou nombril. En pratiquant ces soins, il est possible de baigner le nouveau-né avant la cicatrisation et la chute du cordon.

PATHOLOGIE

Les accidents ou anomalies du cordon sont particulièrement graves parce qu'ils risquent d'interrompre l'apport sanguin au fœtus. Les nœuds du cordon, par exemple, peuvent entraîner la mort du fœtus in utero. Pendant le travail, la compression du cordon se traduit par des ralentissements cardiaques du fœtus, qui peuvent imposer une extraction rapide au forceps, si le col est suffisamment dilaté, ou par césarienne.

Voir : ombilic, procidence du cordon.

cordon spermatique

Cordon fibreux reliant la cavité abdominale à l'épididyme et au testicule.

   Le cordon spermatique comprend tous les éléments vasculaires, nerveux et fonctionnels destinés à l'épididyme et au testicule : le canal déférent, les vaisseaux spermatiques et déférentiels, les filets nerveux et le ligament de Cloquet.

cordotomie

Section chirurgicale de faisceaux de fibres nerveuses sensitives de la moelle épinière, effectuée dans une intention analgésique.

   Les analgésiques puissants dont on dispose actuellement ont fait disparaître la pratique de la cordotomie.

cornage

Bruit anormal dû à une entrave au passage de l'air dans le larynx pendant la respiration.

   Le cornage s'observe principalement chez l'enfant au cours des laryngites aiguës ou après inhalation d'un corps étranger (fausse-route) qui reste bloqué dans le larynx. C'est un bruit émis au moment de l'inspiration et associé habituellement à une dyspnée (gêne respiratoire). Facile à détecter, le cornage implique l'institution d'un traitement, souvent en première urgence.

corne cutanée

Excroissance dure, de teinte grisâtre ou brunâtre, siégeant sur le visage ou les mains, le plus souvent chez les sujets âgés.

   Une corne cutanée est due à un amas local de kératine. Elle se traduit par une saillie en pyramide, qui croît lentement et peut mesurer jusqu'à 2 centimètres. Elle est traitée par l'ablation chirurgicale, suivie d'un examen histologique pour vérifier l'absence de cancer (carcinome) sous-jacent.

cornée

Membrane fibreuse et transparente enchâssée dans la sclérotique et formant la partie antérieure du globe oculaire.

   La cornée ressemble à un hublot convexe transparent : son diamètre est en moyenne de 11,7 millimètres, son rayon de courbure de 7,8 millimètres, son épaisseur, au centre, de 0,52 millimètre. En surface, la cornée possède un épithélium de plusieurs couches cellulaires, recouvert par le film lacrymal. Sous l'épithélium se trouve le stroma cornéen (tissu conjonctif formé de fibrilles de collagène), qui représente 90 % de l'épaisseur de la cornée. Une membrane sépare le stroma cornéen de l'épithélium. En arrière, le stroma est limité par la membrane de Descemet, puis par l'endothélium cornéen, constitué d'une couche de cellules hexagonales incapables de se régénérer. La zone de jonction de la cornée avec la sclérotique porte le nom de limbe sclérocornéen.

PHYSIOLOGIE

La cornée n'est pas vascularisée ; elle est nourrie directement par le milieu environnant. À l'extérieur, l'atmosphère et le film lacrymal lui procurent l'oxygène et les éléments nutritifs ; à l'intérieur, elle se nourrit de l'humeur aqueuse, qui est pompée grâce à un système situé dans l'endothélium cornéen. La cornée intervient dans le processus de réfraction en formant le premier dioptre (lentille) sur le trajet des rayons lumineux. Elle a également un rôle de protection de l'œil.

PATHOLOGIE

Elle varie avec la couche cellulaire concernée. Il existe également des malformations congénitales de la cornée.

— Les atteintes de l'épithélium sont des kératites (inflammations de la cornée). Leur origine est traumatique (ulcérations, plaies, corps étrangers, brûlures, notamment par agent chimique ou arc électrique) ou infectieuse (abcès, herpès). La sécheresse oculaire peut aussi causer une kératite. Le traitement fait appel à des médicaments anti-infectieux locaux, à des cicatrisants cornéens et, en cas de douleurs importantes, à des collyres cycloplégiques permettant de mettre au repos le corps ciliaire.

— Les atteintes du stroma sont essentiellement d'origine traumatique (effraction profonde de la cornée telle qu'œdème, plaie, brûlure) et dystrophique (kératocône : anomalie du collagène cornéen). Leur traitement fait appel aux anti-inflammatoires locaux, ou généraux en cas d'œdème. On peut aussi recourir à la kératoplastie (greffe).

— Les atteintes de l'endothélium sont principalement dystrophiques. Il s'agit essentiellement de la dystrophie endoépithéliale de Fuchs, ou cornea guttata (diminution de la densité cellulaire de l'endothélium), habituellement découverte au cours d'un examen systématique, notamment avant une intervention chirurgicale sur l'œil. Seule une kératoplastie peut y remédier.

— Les malformations congénitales sont la mégalocornée (élargissement du diamètre cornéen), le plus souvent en rapport avec un glaucome congénital, et la microcornée (rétrécissement du diamètre cornéen), habituellement associée à la microphtalmie.

Voir : arc cornéen, astigmatisme, greffe de cornée, kératite, taie, trichiasis, xérophtalmie.