Larousse Médical 2006Éd. 2006
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peau (suite)

Le vieillissement de la peau

Témoin important de l'ensemble du vieillissement de l'organisme, le vieillissement cutané dépend de trois ordres de facteurs : un facteur génétique, variable d'un individu à l'autre, des facteurs externes, essentiellement représentés par l'exposition solaire – facteur majeur du vieillissement cutané de surface –, et des facteurs environnementaux liés aux conditions socio-économiques, à l'hygiène de vie, à une alimentation trop riche ou, à l'inverse, à une malnutrition, aux intoxications par l'alcool, le tabac, la drogue, et, enfin, à l'état de santé du sujet.

   En vieillissant, la peau s'atrophie, s'amincit ; elle se plisse facilement (peau « en feuille de papier à cigarette »), se dessèche, devient râpeuse au toucher. Des taches foncées, particulièrement liées à l'exposition solaire, apparaissent sur le dos des mains, le front et les joues ; des taches rouges hémorragiques, appelées purpura de Bateman, peuvent s'observer sur les avant-bras et les jambes ; elles sont liées à une plus grande fragilité des petits vaisseaux du derme. Des rides surviennent, prédominant d'abord aux sillons qui vont du nez aux lèvres et au front puis s'étendant aux joues. Des plaques jaunes et plus ou moins épaisses peuvent apparaître, surtout sur la nuque.

   Les moyens de lutte contre ce vieillissement sont temporaires et, dans l'ensemble, d'efficacité limitée. On peut détruire les taches pigmentées à l'azote liquide, au bistouri électrique ou au laser au gaz carbonique. Les rides sont atténuées à l'aide de courants électriques ou d'injections de collagène dans la peau. Les peelings, applications de substances qui détachent la couche superficielle de l'épiderme, n'ont en général qu'un effet passager. La chirurgie esthétique, enfin, propose de nombreuses solutions (lifting, notamment).

   Il est en revanche possible de retarder l'apparition du vieillissement cutané. Le facteur de loin le plus important est la réduction de l'exposition aux rayonnements du soleil, qui doit être entreprise dès l'enfance. Lorsque l'ensoleillement ne peut être évité, la peau doit être protégée par des crèmes ou des laits solaires soigneusement choisis en fonction de la nature de la peau et du degré d'ensoleillement. De nombreux produits sont proposés en application contre le vieillissement, à base de collagène, d'acides gras, de vitamine E, de vasodilatateurs ; certains sont des cosmétiques, d'autres, de véritables médicaments. Leur efficacité n'est pas toujours scientifiquement prouvée.

peau (cancer de la)

Tumeur maligne se développant aux dépens d'une structure constitutive de la peau.

   Les cancers de la peau sont actuellement en augmentation. Leur fréquence varie selon le type concerné, les plus fréquents étant les carcinomes basocellulaires.

CAUSES

Les cancers de la peau sont en grande partie dus à l'exposition solaire, dont le rôle n'est cependant pas exclusif ; d'autres facteurs sont incriminés, notamment l'arsenic par empoisonnement ou inhalation et les dérivés de la houille et du pétrole, comme le goudron (cancer du scrotum des ramoneurs). Enfin, certaines maladies génétiques telles que le xeroderma pigmentosum provoquent des troubles de réparation de l'A.D.N. entraînant des cancers cutanés à répétition.

DIFFÉRENTS TYPES DE CANCER DE LA PEAU

On les classe selon la structure anatomique à partir de laquelle ils se développent.

— Les cancers de l'épiderme sont les carcinomes (cancers de l'épithélium). On distingue les carcinomes basocellulaires, les plus fréquents des cancers de la peau, à évolution uniquement locale, qui prolifèrent à partir de la couche basale (la plus profonde) de l'épiderme, et les carcinomes spinocellulaires, qui s'étendent à partir des cellules de la couche muqueuse de Malpighi et peuvent envahir les ganglions.

— Les cancers du système pigmentaire de la peau sont les mélanomes, les plus graves des cancers de la peau. Ils surviennent d'emblée dans plus de deux tiers des cas ou se développent à partir de nævi (tumeurs bénignes du système pigmentaire).

— Les cancers des structures conjonctives sont les sarcomes cutanés : fibrosarcomes (développés à partir des fibroblastes) et angiosarcomes (développés à partir des vaisseaux sanguins).

— Les cancers des annexes (glandes sébacées, glandes sudorales ou follicules pileux) sont beaucoup plus rares.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Toute lésion cutanée saillante persistante qui saigne faiblement et réapparaît, ou dont l'aspect se modifie (tache pigmentée comportant différentes couleurs, à contour mal délimité), surtout si elle se trouve sur une partie découverte du corps, doit faire l'objet d'une consultation. Un cancer de la peau doit être retiré chirurgicalement ; en cas de contre-indication chirurgicale au plan général ou en raison de l'extension locale, la radiothérapie permet souvent un bon contrôle tumoral. Une chimiothérapie est associée dans certains cas (carcinome spinocellulaire ayant entraîné la formation de métastases, mélanome métastatique). La prévention consiste à éviter l'exposition au soleil et à protéger la peau par des laits et des crèmes de type écran total, et ce dès le plus jeune âge.

PRONOSTIC

Il est excellent pour les carcinomes basocellulaires, et également très bon pour les carcinomes spinocellulaires. Le pronostic d'un mélanome dépend de la précocité du diagnostic : il est meilleur pour les mélanomes superficiels.

Voir : épithélioma basocellulaire, épithélioma spinocellulaire, sarcome de Kaposi, mélanome malin, sarcome.

peau (kyste de la)

Formation arrondie, de contenu liquide ou pâteux, apparaissant sous la peau.

   Les kystes de la peau sont dus à une malformation, à un traumatisme ou sont d'origine inconnue. Ils forment une masse de taille variable (de moins de 1 millimètre à plusieurs centimètres). On en distingue trois types.

— Les kystes épidermoïdes se développent à partir de la zone du follicule pilosébacé située sous l'épiderme et touchent essentiellement les régions séborrhéiques (visage, oreilles, dos, poitrine). Ils peuvent prendre différentes formes (microkystes, ou comédons fermés, qui constituent la lésion élémentaire de l'acné ; grains de milium ; kystes du scrotum, kystes épidermoïdes, etc.). Une loupe est la localisation dans le cuir chevelu d'un kyste épidermoïde. Ces kystes disparaissent d'eux-mêmes ou sont extraits à l'aide d'une aiguille, par électrocoagulation ou par ablation chirurgicale.

— Les kystes dermoïdes, rares, sont des reliquats embryonnaires de cellules de la peau. Ils contiennent des poils, des glandes sébacées et sudorales, parfois des fragments de cartilage, d'os et même de dents. Ils sont le plus souvent bénins mais portent fréquemment un préjudice esthétique. Certains, situés à hauteur du sacrum, peuvent se compliquer de suppuration et de fistule. Ils font l'objet d'une extraction chirurgicale.

— Les kystes mucoïdes sont des formations translucides siégeant électivement sur le dos des doigts, dues à la formation locale de mucine (substance composée de sucres complexes, de consistance pâteuse), à un traumatisme (inclusion d'une épine de rosier) ou au développement d'un kyste synovial, formé aux dépens d'une gaine synoviale, celle des tendons par exemple. Ils sont traités par ponction, par application d'une pommade anti-inflammatoire ou détruits par électrocoagulation, cryothérapie ou laser au gaz carbonique. Les cas récidivants nécessitent une ablation chirurgicale.