Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pleurodynie contagieuse

Affection virale caractérisée par des douleurs du thorax.

Synonyme : myalgie épidémique.

   La pleurodynie contagieuse est assez fréquente en été, en Amérique du Nord et dans les pays scandinaves ; elle peut aussi atteindre d'autres régions du monde.

Due au virus coxsackie B, elle se propage par épidémies.

Elle débute par des douleurs intenses à la base du thorax, sur le côté, avec une gêne respiratoire, un hoquet, de la fièvre et des maux de tête. À l'examen local, les muscles sont douloureux, durs, parfois infiltrés de petits nodules.

La maladie guérit spontanément en quelques jours.

pleuroscopie

Examen qui consiste à visualiser les plèvres (membranes séreuses enveloppant les poumons et tapissant la paroi thoracique) en introduisant entre leurs deux feuillets un endoscope (tube rigide muni d'un système optique).

Synonyme : thoracoscopie.

   Une pleuroscopie, pratiquée le plus souvent sous anesthésie générale, commence par une ponction à l'aiguille entre deux côtes, permettant d'insuffler de l'air qui décolle les deux feuillets de la plèvre. Puis un endoscope est introduit doucement par une petite incision intercostale jusqu'à la cavité ainsi agrandie. Une seconde incision peut permettre d'introduire une pince à prélèvement. La pleuroscopie est en général utilisée pour diagnostiquer l'origine d'une pleurésie qui peut être liée à une tuberculose ou à un cancer de la plèvre primitif (mésothéliome) ou secondaire (métastase) ainsi que pour soigner une pleurésie (épanchement de liquide) ou un pneumothorax (épanchement d'air) ; dans ces deux derniers cas, on peut provoquer volontairement une symphyse pleurale (par abrasion, par pleurectomie ou par instillation de talc) afin d'accoler définitivement les deux feuillets de la plèvre.

   La pleuroscopie nécessite une hospitalisation de 2 à 5 jours en cas de symphyse. Après l'intervention, un drain est installé pendant 24 heures tandis que le poumon se remet progressivement en place. Une symphyse pleurale peut provoquer des douleurs thoraciques.

pleurotomie

Incision de la plèvre pariétale (feuillet de la plèvre qui tapisse l'intérieur de la paroi thoracique) au travers de la paroi thoracique.

   Une pleurotomie se déroule sous anesthésie locale ou générale.

— La pleurotomie a minima permet de pratiquer une ponction-biopsie de la plèvre pariétale ou une pleuroscopie permettant de visualiser les deux feuillets de la plèvre à l'aide d'un endoscope (tube muni d'un système optique). Tandis que le premier type d'intervention se pratique en ambulatoire (sans hospitalisation), le second nécessite une hospitalisation de 1 à 5 jours.

— La pleurotomie élargie se pratique en cas de pleurésie liquidienne enkystée (épanchement localisé de liquide entre les deux feuillets de la plèvre : le feuillet pariétal, qui tapisse la paroi thoracique, et le feuillet viscéral, qui tapisse le poumon). L'intervention consiste, après avoir incisé la paroi thoracique entre deux côtes et le feuillet pariétal, à évacuer le liquide à l'aide d'un tube relié à un appareil aspirateur, puis à nettoyer la cavité pleurale par lavage-aspiration (injection de sérum physiologique, suivie d'aspiration).

   Cette intervention, devenue très rare, demande une hospitalisation de plusieurs semaines, suivie d'un séjour dans un centre de convalescence spécialisé.

Voir : plèvre.

plèvre

Membrane recouvrant presque complètement le poumon, à l'exception du hile (petite région de sa face interne par où passent les vaisseaux et l'arbre bronchique).

   La plèvre comprend deux feuillets qui se rejoignent au niveau du hile : la plèvre viscérale, qui tapisse le poumon, et la plèvre pariétale, qui tapisse la paroi thoracique. Ces feuillets sont séparés par un espace appelé cavité pleurale, contenant un film liquidien. La pression qui y règne est inférieure à celle qui règne dans le poumon, ce qui a pour effet de plaquer le poumon contre la paroi thoracique. De plus, le glissement des feuillets l'un contre l'autre facilite les mouvements respiratoires.

EXAMENS

L'examen clinique de la plèvre repose surtout sur la percussion et sur l'auscultation, qui permet, en cas de pleurésie, d'entendre un frottement pleural (bruit dû au frottement des deux feuillets) ou une diminution du bruit respiratoire normal. On peut aussi effectuer une radiographie du thorax ou une échographie de la plèvre. Parfois, on a recours au prélèvement d'un épanchement liquidien par ponction à l'aiguille, ou à la biopsie de la plèvre, soit par ponction, soit par pleuroscopie (à l'aide d'un tube muni d'un système optique).

PATHOLOGIE

Les maladies de la plèvre, quand leur cause est connue, sont surtout infectieuses (tuberculose, en particulier) ou tumorales (mésothéliome, métastases d'un cancer d'une autre partie du corps). La cavité pleurale peut disparaître par accolement des feuillets (symphyse pleurale) ou, au contraire, augmenter de volume du fait d'un épanchement de liquide (pleurésie) ou d'air (pneumothorax).

Voir : pleurésie, pleurite, pleurotomie, pneumothorax, poumon.

plèvre (cancer de la)

Prolifération de cellules tumorales dans le tissu pleural.

Cancer primitif de la plèvre

C'est le mésothéliome pleural, tumeur maligne dont la fréquence est en augmentation. Dans 70 % des cas, on met en évidence une exposition professionnelle à l'amiante, à laquelle sont exposés des sujets travaillant dans de nombreux secteurs industriels (extraction et tissage de l'amiante, construction navale, métiers du bâtiment). Les premiers signes apparaissent environ 35 ans après une exposition habituellement de plusieurs années, mais qui est parfois courte (quelques mois) et intense : douleurs sur un côté du thorax, pleurésie (épanchement de liquide entre les deux feuillets de la plèvre). L'utilisation de l'amiante est réglementée en France depuis 1977 et interdite depuis 1997. Le diagnostic repose sur l'interrogatoire du malade, sur la découverte de particules d'amiante dans ses crachats, sur l'aspect radiologique épaissi et irrégulier de la plèvre et sur la biopsie pleurale. Il n'y a pas de traitement vraiment efficace du mésothéliome, qui envahit progressivement la paroi du thorax, le poumon et le péricarde. La chimiothérapie peut contrôler durablement la maladie dans certains cas. La chirurgie est très rarement possible, seulement dans des formes très débutantes. Le mésothéliome métastase rarement. Un suivi radiologique professionnel et post-professionnel peut être proposé aux patients ayant été exposés à l'amiante. La maladie peut être reconnue au titre des maladies professionnelles et/ou par le fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (F.I.V.A.).

Cancer secondaire de la plèvre

Beaucoup plus fréquent que le cancer primitif de la plèvre, il est en général dû à des métastases d'un cancer des bronches, du sein, de l'utérus, de l'ovaire ou du tube digestif. Il se manifeste presque toujours par une pleurésie (inflammation de la plèvre avec un épanchement de liquide entre ses deux feuillets, se traduisant par un essoufflement à l'effort et des douleurs thoraciques) et par une altération de l'état général du malade.

DIAGNOSTIC

Il se fonde sur la radiographie et le scanner thoraciques, qui montrent une opacité (tache blanche) enveloppant le poumon, et sur la ponction-biopsie pleurale, qui confirme la nature cancéreuse de l'épanchement et du tissu pleural.

TRAITEMENT

Il repose, d'une part, sur le traitement du cancer primitif (chimiothérapie, hormonothérapie), d'autre part sur l'évacuation du liquide pleural par ponction. Lorsque la pleurésie récidive, on peut effectuer une symphyse pleurale en accolant définitivement les deux feuillets de la plèvre par injection d'un produit irritant (talc, notamment).

Voir : amiante, mésothéliome, plèvre, thoracoscopie.