Nicolas CERNOVITCH (né en 19XX).
Éclairagiste américain.
Il collabore avec A. *Ailey dès la fondation de sa compagnie jusqu'au début des années 1970, signant pour lui les éclairages d'une vingtaine de créations de *Blues Suite (1958) et *Revelation (1960) à *Ariadne (1965) et Flowers (1971). En 1977, il travaille en deux occasions avec M. *Graham (O Thou Desire Who Art About To Sing et Shadows) réaffirmant un trait décisif de l'œuvre grahamienne : celui d'un espace où les ombres ont le droit, presque mythique, d'exister. Pas de corps sans ombre, pas de danse sans ombre portée : M. Graham attend de la lumière qu'elle soit aussi l'illumination d'un noir dont le corps est l'issue et l'énigmatique point de désir. La lumière de Cernovitch est le désir second de l'espace, celle qui enveloppe son compagnonnage " infaillible ". Infaillibilité où la lumière décline toutes ses nuances.
DD
Fanny Cerrito, [C. Francesca, dite ] (1817-1909).
Danseuse italienne.
Formée à l'École du Teatro *San Carlo de Naples, elle se perfectionne auprès des plus grands professeurs, J. *Perrot, C. *Blasis et A. *Saint-Léon. Remarquée dès ses débuts en 1832, elle commence en Italie une brillante carrière qu'elle poursuit sur les plus prestigieuses scènes européennes : Vienne (1836), Milan (1838), Londres (1840), Paris (1847), Saint-Pétersbourg (1855) et Moscou (1856). Elle quitte la scène en 1857 après avoir été l'une des danseuses les plus adulées d'une époque riche en talents féminins.
Elle connaît la consécration à Londres, devenant l'interprète privilégiée de Perrot : il crée pour elle Alma (1842), *Ondine (1843) dont le " pas de l'ombre " est resté légendaire, Lalla Rookh (1846). Elle est la seule à participer aux quatre *divertissements qu'il compose pour mettre en valeur la personnalité des plus grandes danseuses du moment : le *Pas de quatre (1845), le Pas des déesses (1846), les *Éléments (1847) et les *Quatre Saisons (1848). À Paris, elle connaît la gloire aux côtés de Saint-Léon (son mari de 1845 à 1851), en particulier dans la Fille de Marbre (1847), le Violon du diable (1849), Stella (1850), Pâquerette (1851). Ayant souvent collaboré à la chorégraphie des œuvres qu'elle a interprétées, comme la *Vivandière (1844), elle est l'auteur de plusieurs ballets. Le plus célèbre est Gemma (1854), dont elle compose également le livret en collaboration avec Th. *Gautier.
Très séduisante, blonde aux yeux bleus, petite, elle enthousiasme le public par son style de danse : elle est dotée d'une force physique qui se traduit dans la grâce pleine d'abandon de ses *adages, mais surtout dans la précision de ses *pointes, la vivacité de ses *tours, le jaillissement de ses *sauts comparés à ceux d'une gazelle, et la rapidité de ses parcours. Paraissant voleter plutôt que danser, elle réalise ses exploits avec tant d'aisance et de naturel qu'ils semblent le fruit de l'improvisation plutôt que celui du travail. Plus danseuse que comédienne, c'est particulièrement dans le registre des danses de *caractère, très en vogue à l'époque, que F. Cerrito a imposé son talent.
MFB
Alexis-Emanuel CHABRIER (1841-1894).
Compositeur français.
En 1856 il s'établit à Paris où il poursuit ses études musicales. Il travaille comme fonctionnaire de 1861 à 1879 avant de prendre en 1881 la direction du chœur des Nouveaux Concerts Lamoureux. Très actif dans la vie culturelle de l'époque, il développe un style brillant, témoignant d'une imagination surprenante, qui essaie de dissoudre les influences wagnériennes dans une élégante légèreté, ce qui le consacre comme le vrai précurseur de l'impressionnisme. Sa musique ne sera prise en considération que par la génération suivante, surtout par M. *Ravel et C. *Debussy.
Il ne compose pas pour la danse mais sa verve, atteignant parfois des accents comiques, inspirera souvent les chorégraphes. Sa Bourrée fantasque, notamment, sera chorégraphiée par A. *Sakharoff (1931), W. *Christensen (1937) et G. *Balanchine (1949).
EQ
Sur la musique de Chabrier. *Ashton (Foyer de la danse, 1932) ; Balanchine (*Cotillon, 1932 ; Trois Valses romantiques, 1967) ; de *Valois (Bar aux Folies-Bergère, 1934) ; R. *Petit (Ballabile, 1950 ; España, 1961 ; Six Dances, 1981) ; *Gore (Light Fantastic, 1953 ; Marionetten Flirt, 1958) ; *Joffrey (le Bal, 1956 ; Chabriana, 1957) ; *Feld (Cortège burlesque, 1969 ; Cortège parisien, 1970) ; *Cranko (Fête polonaise, 1969 ; Ariel, 1972) ; *Arpino (Chabriesque, 1972).
Marc CHAGALL (1887-1985).
Peintre et décorateur français d'origine russe.
Issu d'une famille juive très religieuse, il étudie la peinture à Saint-Pétersbourg, notamment avec L. *Bakst. Après un séjour à Paris où il se lie avec Apollinaire et Cendrars, il retourne en Russie et réalise ses premiers décors pour le Théâtre d'Art juif Karmeni. Exilé pendant la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis, il crée son premier décor de ballet pour L. *Massine (Aleko, 1942). Il s'installe définitivement en France en 1947.
Chagall reconstitue, selon son imaginaire pétri de croyances et de traditions, un monde où objets et personnages sont saisis dans une simultanéité d'impression selon un processus analogue à celui des rêves. En parfaite adéquation avec ce cheminement créatif, ses fonds de scène sont des jaillissements de couleurs primaires rivalisant d'énergie et de poésie. En 1945, pour l'*Oiseau de feu remonté par A. *Bolm, il peint à même les costumes et collants des danseurs ; les décors et costumes de ce ballet seront repris en 1949 pour une nouvelle version réglée par G. *Balanchine. Il en ira de même de ceux du *Daphnis et Chloé réglé par S. *Lifar en 1958 à l'Exposition universelle de Bruxelles, qui seront repris l'année suivante pour la nouvelle version de G. *Skibine créée au palais Garnier (Opéra de *Paris), théâtre auquel le nom de Chagall reste intimement lié depuis qu'il en a repeint le plafond, en 1964, à la demande du ministre français de la Culture, André Malraux.
CD, PLM
Louis Chalif (1876-1948).
Danseur et pédagogue américain d'origine russe.
Il est formé à l'École de l'Opéra d'Odessa où il devient premier danseur puis *maître de ballet (1903) après avoir dansé entre autres dans la troupe de Thomas Nijinski, père de V. *Nijinski, et avec l'Opéra impérial russe. En 1904, il part aux États-Unis, et danse au *Metropolitan Opera. Dès 1905 il se consacre à l'enseignement : il ouvre à New York en 1907 une école de danse réputée qui forme de nombreux danseurs et professeurs américains. Auteur d'un manuel de danse maintes fois réédité et mondialement diffusé, il a publié un grand nombre de danses et de ballets académiques et de caractère.
MFB