Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
S

Solange SCHWARZ (née en 1910). (suite)

Ravissante danseuse de petite taille, à la danse brillante et précise, elle acquiert un niveau technique exceptionnel en complétant sa formation classique par des cours d'acrobatie. Elle crée de nombreux rôles dans les ballets de Lifar, parmi lesquels *Bacchus et Ariane (1931), *Alexandre le Grand (1937), *Entre deux rondes (1940), le *Chevalier et la Damoiselle (1941), *Joan de Zarissa (1942), les *Animaux modèles (1942), *Suite en blanc (1943). Elle est aussi en 1939 l'interprète d'A. *Aveline à l'Opéra pour le *Festin de l'araignée, et en 1948 de M. *Luipart à Munich pour *Abraxas. Elle danse également le répertoire à l'Opéra. Dans *Coppélia, elle marque particulièrement le rôle de Swanilda, notamment en dansant sur *pointes de nombreux pas jusque-là exécutés sur demi-pointes, dans une interprétation restée inoubliable.

MFB, GP

Igor SCHWEZOFF (1904-1981).

Danseur et pédagogue américain d'origine russe.

Formé à l'École de ballet de *Leningrad où il débute sa carrière, il quitte l'Union soviétique en 1930, et se produit en Chine avant de rejoindre M. *Fokine au *Teatro Colon comme premier danseur. De retour en Europe, il travaille à Berlin et danse à Paris avec la compagnie de B. *Nijinska. En 1933, il ouvre une école à La Haye à partir de laquelle il forme une compagnie. Il se produit et crée des œuvres à Monte-Carlo (1936-1937) puis ouvre une nouvelle école à Londres. Soliste de l'*Original Ballet Russe (1939-1940), il combat ensuite dans l'armée américaine et obtient sa naturalisation en 1945. La même année, il dirige le Ballet du Teatro Municipal de *Rio de Janeiro où il chorégraphie treize ballets en neuf mois. Chorégraphe du New York City Opera (1946), il ouvre une école à New York en 1949, puis fonde sa propre compagnie en 1953. Professeur à l'*ABT (1956-1962) et à la Washington School of Ballet (1962-1966), il enseigne ensuite à Tokyo et, après une longue maladie, à nouveau à New York, notamment au Metropolitan Opera et au Youskevitch Dance Studio, puis, jusqu'à sa mort au New York Conservatory of Dance.

MK

Bibliographie. I. Schwezoff, Borzoi, éditeur, Londres, 1934.

Toti Scialoja (1914-1998).

Peintre et décorateur italien.

Artiste au coup de pinceau nerveux et riche de couleurs, proche d'une figuration à la Soutine, il crée les décors de quelques ballets de A. *Milloss, dont le *Mandarin merveilleux (rep. 1945, Rome), *Marsia (1948, Venise), le Prince de bois (1950, Venise), inventant pour Ballata senza musica (1950, Venise) une scénographie pauvre avec des matériaux de récupération. En 1956, pour Hungarica de Milloss et Perséphone de J. *Charrat, il signe des décors jouant uniquement de la magie des coulures et des rayures colorées.

PV

Bibliographie. A. Mancini (sous la dir. de), Teatro da quattro soldi. Toti Scialoja scenografo, Nuova Alfa Editoriale, Bologne, 1990.

Marc SCIECZAREK (né en 1962).

Danseur et chorégraphe écossais.

Après des études à la *Royal Ballet School de Londres, il est engagé au *Scapino Ballet d'Amsterdam, au Penta Theater de Rotterdam puis au Tanztheater de *Wuppertal. Depuis 1988 il chorégraphie pour le FTS *Essen des pièces empreintes d'humour et de dérision. Primé par la région Nordrhein-Westfalen en 1996, il compose Red Hot (1997) dernier volet d'une trilogie sur les thèmes de l'amour et du SIDA débutée en 1994.

MIB

Margaret SCOTTDame, (née en 1922).

Danseuse, directrice de compagnie et pédagogue sud-africaine.

Elle danse avec le *Sadler's Wells Royal Ballet et le *Ballet Rambert, dont elle devient maître de ballet (1951-1953), avant de s'installer en Australie, où elle dirige des écoles privées à Melbourne (1953-1956). Directrice de l'Australian Ballet School dès sa fondation (1964) et jusqu'en 1990, elle est membre honoraire à vie de l'*Australian Ballet et siège au Comité de l'Australian Institute of Classical Dance.

NP

Scottish Ballet

Compagnie installée à Glasgow depuis 1969.

Fondée en 1957 à Bristol sous le nom de Western Theatre Ballet par Elizabeth West et P. *Darrell, c'est la plus ancienne compagnie régionale britannique. Après la mort accidentelle de West en 1962, Darrell en assume seul la direction jusqu'en 1987, peu avant sa mort, la compagnie étant rebaptisée Scottish Theatre Ballet lors de son transfert en Écosse en 1969 avant de prendre son nom actuel en 1974. Poursuivant la démarche axée dès l'origine sur l'adaptation de la technique classique à des thèmes dramatiques contemporains, Darrell développe la compagnie et inscrit à son répertoire ses propres créations ainsi que des versions personnelles souvent radicales de ballets du répertoire. Il fonde en outre à Glasgow en 1983 la Dance School of Scotland, école associée où la compagnie recrute la plupart de ses interprètes. Dirigée par G. *Samsova de 1990 à 1997, la compagnie est depuis sous la responsabilité d'un de ses anciens danseurs, Kenn Burke, nommé directeur adjoint en 1998.

NG

Bibliographie. N. Goodwin., A Ballet for Scotland, Édimbourg, 1979.

Alexandre SCRIABINE (1872-1915).

Compositeur russe.

Élève puis professeur au Conservatoire de Moscou, pianiste virtuose, il se produit souvent en tournée à l'étranger. Marqué par F. *Chopin, F. *Liszt et R. *Wagner, il développe un style richement chromatique et rythmiquement complexe qui finit par rompre toute attache avec l'harmonie tonale. Sa sensibilité exacerbée trouve un écho dans les doctrines théosophiques qu'il découvre à Bruxelles, l'amenant à une vision extatico-mystique de la musique dont témoignent parfois les programmes qui sous-tendent ses œuvres. Musicien visionnaire, révolutionnaire, c'est peut-être à cause de sa personnalité excentrique et prétentieuse que son génie reste encore largement méconnu.

S'il ne compose aucune musique pour la danse, il la sollicite indirectement par l'intérêt qu'il porte à la synesthésie et les allusions fréquentes à la danse et au corps dans les titres et indications de ses pièces de piano. La sensualité déchirante du *Poème de l'extase (1905-1908), dont le texte, écrit par Scriabine, peut servir d'argument, attirera ainsi de nombreux chorégraphes. C'est au contraire l'extrême abstraction et brièveté de ses dernières pièces pour piano qui séduit K. *Goleïzovski dans son exploration d'un nouveau langage pour la danse avant que les recherches formelles ne soient condamnées par le régime soviétique (Sonate de la mort et du mouvement, 1918 ; Préludes, 1921 ; Études de danse pure, 1923 ; Études de pur classicisme, 1924), tandis qu' I. *Duncan, à la même époque, crée la *Mère (1921) et *Étude révolutionnaire (1922) sur des musiques de Scriabine. De retour en grâce, Goleïzovski, invité au *Bolchoï dédiera au compositeur un Scriabiniana (1962).