Busby BERKELEY, [BERKELEY ENOS William, dit ] (1895-1976).
Dance director et réalisateur américain.
Fils d'un régisseur et d'une actrice, il est réputé, dès la fin des années 1920, comme l'un des meilleurs *dance director de *Broadway, grâce notamment à A Connecticut Yankee, Rainbow et Sweet and Low. Le producteur Samuel Goldwyn le fait alors venir à Hollywood en 1930 et, après quelques collaborations chorégraphiques, il rejoint la *Warner où il compose des numéros d'une prodigieuse invention pour des films signés Lloyd Bacon, Mervyn LeRoy, Ray Enright ou William Dieterle, avant de devenir réalisateur à part entière. Il habille les girls de pièces d'or et compose avec elles un violon (*Gold Diggers of 1933), des rosaces ou le portrait de Franklin D. Roosevelt (Footlight Parade, 1933), déplace une foule de pianos (Gold Diggers of 1935). Passé à la *MGM en 1938, il est amené à travailler pour l'unité *Freed, dirigeant J. *Garland et M. *Rooney dans Babes in Arms (1939) puis Babes on Broadway (1942), G. *Kelly dans For Me and My Gal (1942) et Take me out to the Ball Game (1949), Jeanette MacDonald dans *Lady be Good (1941). C'est également à lui que l'on doit les prouesses d'Esther Williams dans les ahurissants ballets nautiques de *Million Dollar Mermaid (1952). La disparition de la *comédie musicale hollywoodienne dès la seconde partie des années 1950 l'éloignera des studios. La reprise en 1971 de No No Nanette, à
"À une époque de soupes populaires, de dépression et de guerre, j'ai tenté d'aider les gens à oublier leur misère et à penser à autre chose", précisera-t-il au sujet de sont travail. Reconnaissant en même temps qu'il est incapable de différencier une note de musique d'une autre et qu'il n'a jamais pris la moindre leçon de danse, il avouera avoir appris à l'armée à faire manoeuvrer les hommes qu'il a à sa disposition, formant avec cette main d'oeuvre docile toutes les figures imaginables. A Broadway, sans remettre en cause mouvements d'ensemble et relations spatiales, il introduit des effets de personnage dans la *chorus line qu'il perturbe par exemple par la présence d'une danseuse plus petite que les autres. Au cinéma, Berkeley refuse de prendre en compte les impossibilités techniques qu'on lui oppose à Hollywood. D'où des plans à la grue surprenants et des numéros d'une audace visuelle déconcertante qui caractérisent les films auxquels il collabore. Nombre de ses innovations se retrouveront chez les grands dance directors de l'époque tels B. *Connolly, Dave Gould ou L. *Prinz.
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Autres chorégraphies pour le cinéma. *42nd Street (1933, WB) ; Dames (1934, WB); Wonder Bar (1934, WB) ; Gold Diggers of 1937 (WB) ; Broadway Serenade (1938, firme) ; Gold Diggers in Paris (1938, WB) ; Ziegfeld Girl (1941, MGM) ; Small Town Girl (1953, MGM) ; Billy Rose's Jumbo (1962, MGM).
Autres réalisations. Gold Diggers of 1935 (WB) ; Strike up the Band (1940, WB) ; The Gang's all here (1943, *Fox).
Bibliogaphie. Bob Pike, Dave Martin, The Genius of Busby Berkeley, CFS Books,
Berlin (Ballet de l'Opéra de).
Compagnie allemande attachée à l'Opéra de Berlin-Ouest à partir de 1945, devenu le Deutschen Oper Berlin [Opéra allemand de Berlin] en 1961.
Itinérante à ses débuts, la compagnie s'installe dans les nouveaux locaux de la Bismarckstrasse en 1961. Placée sous la direction de Jens Keith (1945-1949), elle connaît son premier succès en 1949 avec la nouvelle version d'*Abraxas (chor. J. *Charrat, mus. W. *Egk). Gustav Blank lui succède (1949-1957), tandis que T. *Gsovska y fait ses débuts de chorégraphe en 1955 dans le cadre du
En 1957, Gsovska devient chorégraphe en chef de la compagnie (en collaboration étroite avec son danseur favori G. *Reinholm à partir de 1961). Malgré les fréquents changements de danseurs et l'attente des amateurs de ballet qui espèrent un retour au style chorégraphique d'avant guerre, elle parvient à donner à la troupe une identité de style, aujourd'hui encore clairement identifiable. Attachée à créer un répertoire original, elle offre en outre à d'autres chorégraphes la possibilité de montrer leurs œuvres : H. *Rosen (Dame und das Einhorn [Dame à la licorne], 1954), E. *Walter, M. *Wigman (le *Sacre du printemps, 1957) et J. *Cranko (l'*Oiseau de feu, 1964).
En 1966, K. *MacMillan est nommé directeur. Son engagement à l'égard de la tradition vaut à la compagnie de grands succès avec la *Belle au bois dormant et le *Lac des cygnes. MacMillan soigne également le répertoire de création, signant notamment The Invitation (1960), Das Lied von der Erde (1965) et Las Hermanas (1963), œuvres qu'interprète L. *Seymour, qu'il a fait venir de Londres. F. *Ashton, M. *Luipart, J. *Clifford sont par la suite invités à chorégraphier, tandis qu'en 1970 la présence de G. *Balanchine en tant que conseiller artistique permet d'inscrire au répertoire des œuvres comme *Apollon Musagète, Épisodes, *Agon, les *Quatre Tempéraments. En 1969, J. *Taras succède brièvement à MacMillan.
En 1973, Reinholm, directeur adjoint depuis 1961, reprend la direction. Il invite H. *Van Manen, José Pares, H. *Spoerli et M. *Pendleton à chorégraphier et encourage également de jeunes talents en conviant, entre autres, H. *Kresnik, W. Forsythe et Helmut Baumann. Il contribue aussi à renforcer le répertoire classique en faisant appel à R. *Noureev pour monter *Coppélia, la *Fille mal gardée et *Casse-Noisette. Parmi les grands danseurs ayant travaillé pour la compagnie, outre Reinholm et Seymour, il faut citer E. *Evdokimova, Gisela Deege, Suse Preisser, Erwin Bredow et Natascha Trofimova.
TW
Bibliographie. G. Huwe (éd.), Die deutsche Oper Berlin,
(Ballet de l'Opéra national allemand de) Berlin
Compagnie attachée au Deutsche Staatsoper de Berlin.
Il est l'héritier de la troupe attachée à l'Opéra de la cour depuis sa fondation en 1742, l'École étant, elle, créée en 1788. Bien que les danseuses les plus célèbres de l'époque romantique (M. *Taglioni, F. *Elssler, L. *Grahn) se produisent à Berlin, il faut en fait attendre la direction de P. *Taglioni (1856-1884) pour que l'activité chorégraphique y prenne de l'envergure. Une période de déclin marque la fin du XIXe siècle, que la présence de la primaballerina A. *Dell' Era (1879-1909), ne parvient pas à enrayer.