Guillaume Louis Pécour, ou [Pécourt, Pecoul ] (1653-1729). (suite)
Fils d'un courrier du cabinet du roi, il est probablement formé par P. *Beauchamps. Il débute à la cour dans *Psyché (1671) puis danse à l'*Académie royale de musique (ARM) de 1674 à 1702. Soliste à partir de 1680, il se distingue particulièrement dans *Persée en 1682, *Armide en 1686 et les Saisons (1695, mus. J. -B. *Lully et Pascal Colasse). Nommé avec L. *Lestang compositeur des ballets en 1687, il assume seul cette fonction à partir de 1689. Il participe aussi, comme interprète et chorégraphe, aux mascarades de la cour ainsi qu'aux fêtes offertes par la duchesse du Maine à Châtenay (1704) et à Sceaux (1714). Il règle pour les *jésuites les ballets au collège Louis-le-Grand à Paris entre 1701 et 1709. Membre de l'*Académie royale de danse (ARD), il est le maître à danser des pages de la chambre du roi (1680-1692) puis de la duchesse de Bourgogne.
Élégant, remarqué par Mme de Sévigné en 1689 pour son « air fort noble », il possède selon P. *Rameau « toutes les dispositions pour la *belle danse ». Pour Gherardi, « personne ne lui a jamais disputé le bon air, la vitesse de la jambe, la diversité des pas et la justesse de l'oreille » et il est considéré par R. A. *Feuillet comme « le modèle des plus parfaits danseurs ». Célèbre autant pour ses prestations scéniques que ses aventures galantes, il est décrit par La Bruyère dans ses Caractères sous les traits de Bathylle. Chorégraphe inventif, admiré et loué par ses contemporains, il voit sa renommée s'accroître encore grâce à la publication dès 1700 de ses chorégraphies par Feuillet. Il travaille avec le même bonheur pour les professionnels de l'ARM et les nobles amateurs de la cour. Le succès de ses danses de bal est tel que certaines sont longtemps rééditées. Les 120 pièces (71 pour la scène et 49 pour le bal) de lui qui nous sont parvenues mettent en évidence son art de la composition, particulièrement dans la variété des parcours et la subtile harmonie entre danse et musique. Reconstituées, notamment par F. *Lancelot dans *Bal à la cour de Louis XIV, elles apportent un témoignage précieux sur la belle danse française.
NL
Bibliographie. J. de La Gorce, « Guillaume-Louis Pécour : A Biographical Essay », in Dance Research VIII, n° 2, automne 1990 ; F. Lancelot, la Belle Dance, Van Dieren,
Autres chorégraphies. Achille et Polixène (1687, mus. Lully et Colasse, actes II et IV) ; Thétis et Pélée (1689, mus. Colasse) ; l'*Europe galante (1697) ; les Fragments de Mr de Lully (1702) ; les *Fêtes vénitiennes (1710) ; les Amours déguisés (1713, mus. Thomas L. J. Bourgeois) ; Issé (1719, mus. A. C. Destouches) ; Orion (1728, mus. Louis de La Coste).