Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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MAGNY (les)

Famille de danseurs et maîtres à danser français.

Elle s'illustre à la cour et sur la scène de l'*Académie royale de musique. Dominique (mil. du XVIIe s.-1730), maître à danser de la maison du roi en 1666 et membre de l'*Académie royale de danse figure dans la plupart des ballets et opéras de J.-B. *Lully tandis que le nom de son fils, Claude Marc (1676-1727), lui aussi académicien, danseur et chorégraphe, est surtout associé à la cour du duc de Lorraine où il fait l'essentiel de sa carrière. Dominique Marc, né en Lorraine vers 1707, malgré sa présence comme danseur dans quelques spectacles et intermèdes, n'est plus, après 1721, mentionné dans les distributions. Ainsi, lorsqu'en 1765 un certain Magny, maître à danser, publie ses Principes de chorégraphie, sans aucune référence à cette famille, on est tenté de penser qu'il n'en fait pas partie. Élève de R. A. *Feuillet, comme il le déclare lui-même dans la préface de son livre, il s'inspire directement des travaux de son maître sur la *notation du mouvement ce qui explique la forte ressemblance entre les deux ouvrages. Copie de la Chorégraphie à quelque chose près, l'intérêt du livre réside principalement dans l'insertion des compositions de F. R. *Marcel, L. *Pécour et Magny en fin de volume.

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Bibliographie. M. Antoine, « Les Magny : danseurs du roi de France et du duc de Lorraine », in Annales de l'Est, 10/1, 1959.

Gennaro Magri (XVIIIe s.).

Danseur, maître de ballet et chorégraphe italien.

D'origine napolitaine, il se produit comme danseur de style grotesque dans les principaux théâtres italiens et européens. Son activité chorégraphique se déroule à Venise (1760-1761), Vienne (1763-1764), Modène (1765), et il est maître de ballet à la cour de Naples. Il est l'auteur du Trattato teorico-prattico di ballo (Naples, 1779), une des sources rares et importantes sur la technique et le style de la danse italienne au moment de la transition entre la *belle danse française et les débuts du préromantisme. La première des deux parties de ce traité est consacrée à la technique de la danse théâtrale ; y sont décrits et analysés les règles et le vocabulaire technique de la *belle danse, ainsi que différents types de *cabrioles ou de *sauts très élaborés typiques de la virtuosité du style italien « grotesque ». La seconde partie, consacrée à la danse de *société, traite du *menuet et plus spécialement de la *contredanse (dans l'appendice, il en figure trente-huit avec notation musicale).

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Joan MAGRIÑÁ SAN ROMÁN (1903-1995).

Danseur, chorégraphe et pédagogue espagnol.

Il étudie la technique *Dalcroze (Instituto Catalán de Rítmica y Plástica), la danse *classique (Teodor Vassiliev, O. *Preobrajenska, L. *Tchernitcheva), l'*escuela bolera (avec Coronas, A. et C. *Pericet) et le *flamenco (avec Bautista et Estampío). Entre 1926 et 1931, il danse dans les saisons d'opéra du *Liceo, dont il devient ensuite étoile (en 1938), maître de ballet et professeur (1939-1975). Parallèlement, il se produit en récital en Espagne dans de brèves chorégraphies classiques et espagnoles de sa création et anime les Ballets de *Barcelone, qu'il a fondés en 1951 et qui s'intègrent au Liceo en 1953. Il enseigne également dans son centre privé (ouvert en 1936) et, de 1944 à 1974, à l'Institut del Teatro (un temps intégré au Conservatoire de Barcelone), dont il est ensuite nommé maître honorifique à vie. Il signe les chorégraphies de plus de cent cinquante opéras et de vingt ballets, collaborant notamment avec les peintres Joan Miró (Polka del Equilibrista, 1932 ; Arlequí, v. 1934) et P. *Pruna (Cake Walk, 1935 ; Festa Major, 1951) et le compositeur Xavier Montsalvatge (Laberint, 1973). Sa longévité artistique (il danse jusqu'en 1957 et signe des chorégraphies d'opéra au Liceo jusqu'en 1977), fait de lui une figure majeure de la danse espagnole. Il contribue notamment à la réunion de l'escuela bolera catalane avec celle de Séville et fait le lien entre les traditions du XIXe siècle (R. *Mauri, Joan Camprubí, R. *Moragas) et ses élèves (M. de *Ávila, Trini Borrull, Emma Maleras, Asunción Aguadé, Alfonso Rovira et A. *Pons).

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Autres chorégraphies. Corrida de Feria (1938) ; l'*Amour sorcier (1939) ; Tapices de Goya (1951, mus. I. *Albéniz, E. *Granados, J. Alfonso) ; La Revoltosa (1951) ; Pavana real (1955) ; Gavines (1964) ; A tempo romántico (1967, mus. Granados) ; Nochebuena del diablo (1969) ; Els Cinc Continents (1969) ; le *Tricorne (1973).
Bibliographie. X. García, Joan Magrinyà, dansa viva, Editorial Pòrtic, Barcelone, 1983.

Gustav MAHLER (1860-1911).

Compositeur autrichien.

Originaire de Bohême, il y vit une enfance difficile qui laissera des traces dans ses œuvres. Après ses études au Conservatoire de Vienne, où il subit l'influence d'Anton Bruckner, il entame, en tant que chef d'orchestre, une longue ascension à travers les théâtres de province qui- au prix d'une conversion au catholicisme- en fait le directeur de l'Opéra de *Vienne. Dans ses œuvres, écrites en marges d'une carrière qui se termine à New York, la grande forme symphonique fait sa dernière apparition, plus monumentale que jamais, certes, mais à jamais brisée aussi, où le grand geste tragique avoisine la petite musique grinçante du shtetl, et dont le romantisme, désormais ironique et terrifié annonce toutes les tourmentes du xxe siècle.

Bien qu'il dirige des ballets à l'Opéra de Vienne, il n'a pas composé pour la danse. Il revient à A. *Tudor d'avoir brisé le tabou chorégraphique qui a longtemps régné sur sa musique - jugée trop symphonique et tragique - en signant avec *Dark Elegies (1937) un chef-d'œuvre poignant à partir des Kindertotenlieder. Après avoir chorégraphié le *Chant du compagnon errant (1971), M. *Béjart trouvera dans la Troisième Symphonie l'occasion de donner libre cours à son inspiration nietzschéenne (*Ce que l'amour me dit, 1974) avant de dialoguer à nouveau avec Mahler dans Chants d'amour et de guerre (1975), Ce que la mort me dit (1978) et À force de partir je suis resté chez moi (1988). Cependant, J. *Neumeier reste le chorégraphe mahlérien par excellence avec notamment Nacht (1974), Rückert Lieder (1976), Quatrième Symphonie (1977), Mahler-Liebe und Leid und Welt und Traum (1980), Sixième Symphonie (1984).