Metro-Goldwyn-Mayer. (suite)
Freed a le génie de réunir aux techniciens de la MGM, les meilleurs de l'époque, des artistes et des créateurs de l'extérieur. J. *Garland et M. *Rooney forment un couple exubérant à souhait, alors que G. *Kelly et F. *Astaire symbolisent deux styles de danse, plus moderne pour le premier, plus classique et racé pour le second. Autour de ces deux danseurs d'exception vont graviter C. *Charisse et L. *Caron, Jane Powell et D. *Reynolds, A. *Miller et J. Garland. Balayant le type de scénarios conventionnels trop souvent dévolus aux films du genre, la MGM permet à S. *Donen de passer de la chorégraphie à la réalisation et à V. *Minnelli de poursuivre la recherche de ses thèmes personnels les plus profonds. Le succès critique (*An American in Paris, *Singin' in the Rain) va de pair avec un accueil public encore plus chaleureux et on peut considérer que les années 1939-1955 marquent la perfection d'un genre. L'utilisation du technicolor de l'époque, le soin apporté par Cedric Gibbons au "look " des films, la beauté des costumes et des décors, l'intelligence des cinéastes (V. Minnelli, S. Donen, Ch. *Walters, G. *Sidney, B. *Berkeley ou Richard Thorpe), les chorégraphies signées par certains de ces derniers ou par J. *Cole, E. *Loring, B. *Connolly, et la présence d'une interprétation inégalable permettront à nombres d'œuvres de survivre aisément à l'érosion du temps, de The *Band Wagon à Brigadoon, de *Give a Girl a Break à *Show Boat.
Minée par les intrigues et financièrement menacée par la puissance de la télévision, la MGM renoncera au film musical en même temps qu'elle fermera son studio d'animation. Les réussites postérieures à 1955 seront peu nombreuses bien qu'éclatantes (Gigi, 1957) et ce n'est pas sans raison qu'en 1974 la MGM se rendra elle-même hommage en produisant That's Entertainment, un film de montage consacré aux grandes heures du musical, un genre disparu.
PBr