Charles ATLAS (né en 194x).
Décorateur et réalisateur américain.
Costumier et régisseur de la compagnie *Cunningham, il y devient dès 1971 cinéaste résident et accompagne la démarche artistique du chorégraphe jusqu'en 1984. Il signe son premier film en 1973 avec *Walkaround Time, simple adaptation de l'œuvre créée en 1968, mais ce n'est qu'en 1979 qu'il réalise son premier “ film chorégraphique ” avec *Locale : l'idée de caméra fixe est alors abandonnée et les évolutions des danseurs sont suivies selon des déplacements propres. Entre-temps, Cunningham et Atlas ont ouvert la danse à de nouveaux espaces, abolissant les contingences liées à la scène, niant même, dans Blue Studio (1975), les lois de l'attraction terrestre grâce à des effets spéciaux (incrustation d'un personnage sur divers arrière-plans). Ce faisant, ils intègrent au processus chorégraphique comme à la danse les exigences et la technique du médium cinématographique. Ainsi, dans *Channels Inserts (1981), le studio de danse Westbeth devient le lieu d'une élaboration filmique dédoublée engendrant le sentiment, cher à Atlas, que deux films sont tournés simultanément. Il en va de même pour Locale, qui privilégie les mouvements de caméra se déplaçant à des vitesses différentes, avec une précision égale à celle des danseurs : plus de plans fixes, mais des fondus mêlés et un véritable encerclement de la danse. En 1983, Coast Zone, tourné dans une église et faisant appel à une profondeur de champ maximale, est sa dernière expérience avec Cunningham. Il réalise ensuite Jump (1984), fiction chorégraphiée par Ph. *Decouflé, et signe des décors pour K. *Armitage (Paradise, 1983 ; G.V. 10, 1984 ; Watteau Duets, 1985) et des créations de lumières, notamment pour S. *Petronio et Michael Clark (Wrong Wrong, 1991).
GC, PLM
Daniel François Esprit AUBER (1782-1871).
Compositeur français.
Après des débuts remarqués, il poursuit ses études auprès de Luigi Cherubini. Sa rencontre avec le librettiste E. *Scribe, en 1823, inaugure une collaboration fructueuse couronnée de nombreux succès qui le portent à l'Institut (1829) puis à la direction du Conservatoire de Paris (1842-1870).
Dans ses opéras-comiques, où la danse intervient peu, en général, Auber réalise la synthèse des styles de A. *Grétry, Fr. A. Boieldieu et G. *Rossini, tandis qu'il ouvre la voie au grand opéra de *Meyerbeer avec la Muette de Portici (1828, chor. J.-P. *Aumer). Cet ouvrage, dont l'action singulière s'articule autour d'un personnage muet, incarné notamment par L. *Noblet ou F. *Elssler, accorde une place importante à la *pantomime et manifeste une recherche nouvelle de la couleur locale dans les épisodes dansés (*boléro, *guaracha, *tarentelle). Avec le rôle de la Bayadère conçu pour M. *Taglioni, le Dieu et la Bayadère (1830, Ph. *Taglioni) renoue avec ce principe d'associer plus étroitement la danse au chant. De même, Gustave III ou le Bal masqué (1833, Ph. *Taglioni) propose un ballet intégré à l'action. Inspiré de son opéra-comique du même titre, Marco Spada ou le Bandit (1857, J. *Mazilier,
JCB
Stéphanie Aubin (née en 1958).
Danseuse et chorégraphe française.
De formation classique, elle découvre la danse *postmoderne américaine auprès de S. *Paxton et S. *Forti. Après des recherches sur l'*improvisation et la composition, elle fonde, en 1985, la compagnie *Larsen. Plaçant son travail au croisement des disciplines, notamment de la musique et du cinéma, elle explore un matériau sonore et gestuel entre inscription et effacement (*Orphée, mettez-y du vôtre..., 1992) et interroge la relation aux interprètes (Dédicaces, 1993) et au public (Signature acte II, 1996).
IF
Autres chorégraphies. Dédoublé (1986) ; Post-scriptum(s) (1989) ; Nos images et les leur(res) (1990) ; l'Art de se taire (1991) ; la Théorie des quatre mouvements (1997).
AUGUSTA
Danseuse française d'origine bavaroise.
Elle danse à Bruxelles, où elle interprète la Muette de Portici et la *Sylphide, et à l'Opéra de *Paris (1835), puis fait carrière aux États-Unis. Appréciée pour la poésie de ses mouvements, ses plus grands succès sont la *Bayadère en 1836, et *Giselle dont elle est la première interprète à
MFB
Frank AUGUSTYN (né en 1953).
Danseur et directeur de compagnie canadien.
Formé à la National Ballet School de Toronto, il rejoint en 1970 le Ballet national du *Canada dont il devient premier danseur en 1972. Interprète de premier plan, il accompagne souvent K. *Kain, avec qui il effectue de nombreuses tournées (premier prix en couple du Concours de *Moscou en 1973). Après une saison à l'Opéra de *Berlin (1980-1981), il devient artiste invité permanent du Boston Ballet en 1982. Nommé directeur artistique de l'Ottawa Ballet en 1989, il intègre au répertoire des créations de jeunes chorégraphes canadiens et des reprises de J. *Limon et F. *Flindt. A partir de 1994, il anime à la télévision une émission consacrée à la danse classique.
LHB
Jean-Pierre AUMER (1776-1833).
Chorégraphe français.
Formé à l'Opéra de *Paris, il rejoint rapidement J. *Dauberval à Bordeaux. De retour à l'Opéra de Paris en 1801, il est confronté à P. *Gardel qui ne lui laisse aucune possibilité de créer. Il devient alors maître de ballet au *théâtre de la Porte-Saint-Martin où ses ouvrages rencontrent un grand succès. Le plus célèbre, Jenny ou le Mariage secret (1803), qui présente une scène de folie comparable à celle de *Giselle, sera repris jusque dans les années 1830 sur plusieurs scènes d'Europe. Sa rivalité avec Gardel culmine avec les Deux Créoles (1806), version personnelle de *Paul et Virginie (d'après le roman de Bernardin de Saint-Pierre) qui entre en concurrence avec celle de Gardel. Obligé de quitter la France, il est engagé à la cour de Kassel en Westphalie (1808-1814), puis à Vienne jusqu'en 1820. Il travaille aussi en Italie, principalement à Milan. En 1821, il revient à l'Opéra de Paris, d'abord pour des collaborations ponctuelles, puis succède à L. J. *Milon au poste de second maître de ballet (1826-1830).