Pédagogue américaine

Elle abandonne sa carrière d'actrice pour étudier avec J. S. *MacKaye (1877-1879) dont elle devient l'assistante. Femme de grande culture, elle allie à son rôle d'enseignante une intense activité de diffusion des théories de F. *Delsarte aux États-Unis par le biais de nombreuses publications. Elle disparaît mystérieusement au cours d'un voyage en Orient. À partir de la méthode MacKaye et des lois instituées par son maître, elle crée un corpus d'exercices où elle insère des mouvements de gymnastique suédoise et de yoga. L'aspect le plus artistique de cet entraînement consiste en de brèves *pantomimes et des poses statuaires. Parmi ses créations originales, outre différentes réinterprétations de danses historiques ou exotiques, figure Dance of the Day (1892), qui suscite l'admiration de R. *Saint-Denis. Sa méthode et le vocabulaire qui l'accompagne représentent un point de référence à l'aube de la *modern dance américaine.

SF

Bibliographie. G. Stebbins, Delsarte System of Expression, Edgar S. Werner, New York, 1885.

Philosophe et pédagogue autrichien.

Il fait des études scientifiques à Vienne où il commence aussi à s'intéresser aux œuvres de *Goethe. En 1890, il s'installe en Allemagne et rejoint la Société théosophique, qu'il abandonne bientôt pour fonder l'anthroposophie (1913). Cette doctrine philosophique qui reconnaît à l'homme la capacité de s'élever à la connaissance du suprasensible grâce à ses propres forces, propose une nouvelle approche pour de nombreuses disciplines, dont la médecine et la pédagogie, et s'efforce d'analyser la composante spirituelle de l'art. Fasciné par les mystères d'E. Schuré, dont il assure la mise en scène de Drame sacré à Éleusis (1907), il conçoit un bâtiment adapté à leur représentation, le premier Goetheanum, inauguré en 1914 à Dornach (Suisse). En collaboration avec son épouse, M. von Sivers, actrice de formation, Steiner crée l'*eurythmie, discipline artistique qui influence la danse et le théâtre du début du XX^e s. par l'importance qu'elle accorde à l'expression corporelle.

SF

Bibliographie. R. Steiner, Gesamstausgabe, Dornach, 354 vol., 1956-1973.

Danseuse, chorégraphe et pédagogue argentine.

Diplômée de la Escuela Nacional de Danzas, elle se perfectionne en danse *moderne avec P. *Ossona, R. *Schottelius et à la M. *Graham School of Art de New York. Elle collabore avec le groupe Opera Collage en 1972 et danse au Ballet del Teatro *San Martín, qu'elle dirige de 1977 à 1981 - fondant alors le Taller de Danza Contemporanea (qui existe toujours) -, puis de 1988 à 1990. En 1993, dans un style qui fusionne la danse contemporaine et le tango, elle crée, entre autres, Tangokinesis, œuvre qui donne son nom à sa compagnie, avec laquelle elle tourne dans les festivals internationaux et diverses villes d'Amérique latine, États-Unis, Europe et Israël. Elle chorégraphie notamment pour J. *Bocca et le Ballet Argentino, le *Ballet du Nord, l'*American Dance Festival, le Hebbel Theater de Berlin.

SK

Autres chorégraphies. Memorias (1977, mus. *Schumann) ; Bailando en la oscuridad (1988) ; La Tarde cae sobre la mesa (1993).

Écrivain français.

Outre son oeuvre romanesque, il laisse de nombreux écrits sur l'art. Fin critique, fasciné par le génie italien, il évoque spectacles et interprètes à la mode en Italie où il réside à de nombreuses reprises. Il oppose la danse française qu'il juge peu dramatique et froide à celle de S. *Vigano qui correspond à son idéal (Rome, Naples et Florence, 1817). Son roman le Rouge et le Noir (1831) a inspiré deux chorégraphes : Youri Vamos (1988, mus. *Elgar) et Uwe Scholtz (1988, mus. *Berlioz).

SJM

Danseuse et pédagogue française d'origine ukrainienne.

Arrivée en France dès 1920, elle étudie la danse classique notamment avec B. *Kniaseff et la danse de *caractère avec N . *Zverev. Danseuse d'une rare présence scénique, elle devient une collaboratrice régulière de J. *Andrews de 1955 à 1962, travaillant également à cette époque avec J. *Robinson. A partir de 1965, elle se consacre à l'enseignement de la danse de caractère dans son propre studio, salle Pleyel.

PLM

Danseur russe, inventeur d'un système de *notation.

Diplômé de l'École théâtrale de *Saint-Pétersbourg en 1885, il étudie aussi l'anthropologie et l'anatomie à l'Université de cette ville. En 1891, il est envoyé à Paris pour se perfectionner dans la notation et y publie, en 1892, Alphabet des mouvement du corps humain. Essai d'enregistrement des mouvements du corps humain au moyen des signes musicaux. En 1892, il commence à enseigner son système à Saint-Pétersbourg, où il apprend avec ses élèves le ballet l'Illusion du peintre et compose un programme pour les écoles de danse. A. *Gorski est un de ses disciples. Ce système est utilisé par N. *Sergueïev alors qu'il est régisseur du ballet de Saint-Pétersbourg. En émigrant en 1918, il emporte avec lui des partitions d'après lesquelles seront remontés plusieurs ballets, surtout en Grande-Bretagne. Celles-ci se trouvent aujourd'hui aux États-Unis à la bibliothèque de l'Université de Harvard.

ESou

Décorateur et costumier britannique.

Figure remarquable des débuts du ballet britannique, il collabore au *Lac des cygnes du *Vic-Wells Ballet (1934), puis avec N. de *Valois (The Gods Go A'Begging, 1936 ; Promenade, 1943), A. *Howard (The Fugitive, 1944, *B. Rambert ; Mardi gras, 1946) et J. *Cranko (Pastorale, 1950). Mais c'est pour les quatre premières chorégraphies d'A. *Tudor (The Planets, 1934 ; *Jardin aux lilas, 1936 ; Soirée musicale, 1938 ; Gala Performance, 1938) qu'il signe ses créations les plus mémorables. Sans idées préconçues, il sait se mettre avec habileté au service des univers des chorégraphes avec lesquels il collabore.

JS, LK

Compositeur allemand.

Il étudie le piano à Cologne. À Paris, il poursuit ses études avec O. *Messiaen et fait la connaissance de P. *Schaeffer. Ses vastes intérêts passent de la philosophie à la théorie de la communication. Son parcours débute avec l'adhésion au sérialisme. Pionnier de la musique électronique, en passant par des recherches sur la spatialité musicale et sur la musique intuitive, il aboutit à une forme de ritualisme musical.