Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
L

Lorenzo Lavagnolo (fin du XVe s.).

Danseur et maître à danser italien.

On se souvient de lui comme maître d'Isabelle d'Este d'abord à Ferrare puis à Mantoue, mais il travaille aussi aux cours d'Urbino et de Milan, où il s'occupe d'enseignement et de la préparation des manifestations chorégraphiques à l'occasion des fêtes publiques et privées. Il est considéré par ses contemporains comme le « maître au-dessus de tous les autres » dans le « métier du danser ».

MN

Antoine BANDIERI de LAVAL (v. 1698-1767).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Neveu par alliance et élève de C. *Ballon, il paraît en 1712 à l'*Académie royale de musique (ARM) à Paris où il danse régulièrement à partir de 1718. *Maître de ballet de ce théâtre de 1739 à 1748, il devient maître à danser des enfants du roi en 1731. Membre puis directeur de l'*Académie royale de Danse (ARD), il est aussi compositeur des ballets représentés à la cour où il se distingue notamment lors des fêtes du premier mariage du dauphin en 1745. Excellent danseur, il est le partenaire de M. *Blondy et des demoiselles M. A. *Camargo et M. *Sallé, interprétant avec cette dernière les *Caractères de la danse en 1729.

NL.

Michel Jean BANDIERI de LAVAL (1725-après 1789).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Fils d'Antoine *Laval, il débute en 1746 et se produit à l'*Académie royale de musique (ARM) jusqu'en 1768. Il reprend les charges de son père à la cour, en survivancier (1754) puis en titulaire (1767), mais se contente du poste d'adjoint au *maître de ballet J. -B. *Lany à l'ARM. Il entre à l'*Académie royale de Danse (ARD) en 1767, devient maître à danser de la Dauphine Marie-Antoinette en 1770 et du comte d'Artois en 1775. Excellent danseur noble, il est pourtant éclipsé par son prestigieux rival G. *Vestris. Chorégraphe appliqué plus qu'inventif, il contibue à maintenir la tradition héritée de C. *Ballon.

NL

Josefina LAVALLE (née en 1926).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue mexicaine.

Élève de M. *Waldeen dès 1938, sa formation est placée sous le signe de l'*expressionnisme. Interprète célèbre par la délicatesse et l'élégance de son mouvement, elle est aussi une chorégraphe surprenante, signant des œuvres équilibrées qui révèlent une grande intuition poétique. Son parcours artistique et pédagogique est inséparable de la transition de la danse mexicaine du moderne au contemporain. En 1947, elle fonde l'Academia de Danza Mexicana et, en 1948, le Ballet national du *Mexique qu'elle codirige pendant 10 ans avec G. *Bravo, puis en 1957, le Ballet Popular.

IC

Chorégraphies. La Maestra rural (1954) ; Danza para cinco palabras (1962) ; Danza para una muchacha muerta (1994).

Léonide Lavrovski, [Ivanov L., dit ] (1905-1967).

Danseur et chorégraphe russe.

Élève de V. Ponomariov à l'École de danse de *Petrograd , il est engagé dès 1922 au Théâtre d'opéra et de ballet (*Mariinski) et danse aussi de 1922 à 1924 dans le Jeune Ballet de Balanchivadze (G. *Balanchine). Il signe ses premières chorégraphies pour l'École de danse dès 1928. Directeur du ballet du *Maly (1935-1938), du *Kirov (1938-1944), du *Bolchoï (1944-1956 et 1960-1967), chorégraphe le plus célèbre du style *drambalet, il crée de grands ballets narratifs et chargés de passion, où la danse est entremêlée de pantomime et dont le meilleur exemple est son *Roméo et Juliette (1940, mus. S. *Prokofiev). Il est aussi auteur de Fadette (1934) d'après la Petite Fadette de George Sand sur la musique de *Sylvia de L. *Delibes, du *Prisonnier du Caucase (1938, mus. B. *Assafiev), etc. Il se distingue toutefois des autres chorégraphes du drambalet par son goût pour la musique, ce qui le pousse dans les années 1960 à se tourner vers S. *Rachmaninov (Paganini, 1960) et B. *Bartók (la Ville nocturne, 1961, sur la musique du *Mandarin merveilleux dont il change cependant le sujet pour en faire un ballet propagandiste). On peut dire qu'il se conforme au style officiellement consacré par obligation plutôt que par prédilection et qu'il essaie de compenser en faisant revivre au Kirov et au Bolchoï les grands ballets du répertoire classique : *Giselle, *Raymonda. Après avoir quitté le Bolchoï en 1964 il dirige la compagnie Ballet sur glace.

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Autres chorÈgraphies. Catherine (1935, mus. A. *Rubinstein et A. *Adam) ; le Conte de la *fleur de pierre (1954, mus. Prokofiev) ; les Pages d'une vie (1961, mus. Andreï Balanchivadze).
Bibliographie. L. Lavrovski, Dokoumenty. Statyï. Vospominaniïa [Documents. Articles. Réminiscences], Moscou, 1983 (en russe).

Mikhaïl Lavrovski (né en 1941).

Danseur et chorégraphe russe.

Fils des danseurs L. *Lavrovski et Elena Tchikvaïdzé, il étudie à l'École de danse de *Moscou et rejoint le *Bolchoï (1961-1988) où il travaille avec A. *Ermolaïev. Danseur viril, très grand technicien (ses doubles *cabrioles cambrées restent célèbres), son lyrisme sombre en fait une véritable incarnation de la fatalité. Il débute dans *Flammes de Paris et interprète tous les grands classiques ainsi que les ballets de Y. *Grigorovitch. Chorégraphe à Tbilissi (1983-1985), il y monte le ballet Porgy and Bess (1983, mus. G. *Gershwin). Auteur de plusieurs ballets pour la télévision, il signe au Bolchoï Fantaisies sur le thème de Casanova (1993, mus. W. A. *Mozart).

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Pauline LAWRENCE (1900-1971).

Pianiste, décoratrice et costumière américaine.

Elève du *Denishawn, elle y fait ses débuts de pianiste accompagnatrice, rôle qu'elle tient ensuite auprès de M. *Graham. En 1928, elle rejoint la compagnie *Humphrey - *Weidman et crée les costumes de pièces majeures comme *Water Study (1928), The *Shakers (1930), *Passacaglia (1938), *Inquest (1944). Mariée à J. *Limón en 1942, elle conçoit les costumes de la majorité des créations de celui-ci ainsi que de celles que D. Humphrey chorégraphie pour sa compagnie.

Incomparable médiatrice entre la rigueur de Humphrey et la passion secrète et jalouse de Limón, elle sait accompagner les jeux les plus clairs et les vérités les plus sombres des univers des deux chorégraphes. Chez elle, l'étoffe est mouvement, le tissu choisi, reflet de la dimension psychologique du personnage, et les colorations suivent les variétés des thèmes. Elle s'accomode d'univers aussi différents que l'évocation d'une princesse indienne offerte à Cortez (la *Malinche, 1949) ou qu'une version de la trahison du Christ par Judas (The *Traitor, 1954) et sait, quand elle est amenée à reconstituer un costume à caractère historique ou daté (The *Moor's Pavane, 1949), en atténuer la raideur tout en lui conservant sa teneur.

DD