Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
L

Alan Jay LERNER (1918-1988).

Parolier et librettiste américain.

Il étudie à la *Juilliard School of Music et obtient à la fin des années 1930 un diplôme de la Harvard University (science). Après avoir travaillé comme journaliste, il rencontre en 1942 F. *Loewe, avec qui il entame une collaboration fructueuse sur les spectacles musicaux de *Broadway. On leur doit What's Up (1943), leur première *comédie musicale, suivie des grands succès que furent Brigadoon (1947), My Fair Lady (1956), Gigi (1958), Camelot (1960).

ESe

Pauline LEROUX (1809-1891) .

Danseuse française.

Élève d'Auguste *Vestris et de J.-F. *Coulon. Elle est engagée à l'Opéra de *Paris de 1826 à 1837, puis de 1840 à 1844, où elle pallie l'absence de célébrités étrangères. Parallèlement, elle se produit souvent à Londres. Ballerine émouvante, elle remporte son premier succès dans la Tentation (1831, J. *Coralli), mais son vrai triomphe est la création du personnage de Paquita dans le *Diable amoureux (1840).

SJM

Lew LESLIE, [LESSINSKY Lewis, dit ] (1886-1950).

Producteur américain.

Il commence sa carrière théâtrale en tant qu'imitateur des grandes vedettes de l'époque, puis abandonne la scène pour découvrir lui-même de nouveaux talents. En 1922, il présente un spectacle entièrement créé pour des danseurs noirs, Plantation Revue, qui va connaître un succès immédiat. Complètement identifié à la revue musicale noire des années 1920 aux années 1930, ce producteur blanc va créer successivement From Dover to Dixie, Dixie to Broadway (1924), la célèbre revue Blackbirds (1926-1939), qu'il fait tourner à Londres et à Paris, Rhapsody in Black (1931). La clé de sa réussite est son aptitude à découvrir et à exploiter de nouveaux danseurs. Il construit ses revues autour d'artistes dynamiques - Florence Hills, *Horne, B. *Robinson, E. *Rector, les *Berry Brothers, *Snake Hips Tucker, *Buck and Bubbles et les *Nicholas Brothers - qui vont en assurer le succès. S'éloignant des stéréotypes sudistes propres aux premiers spectacles musicaux noirs, ses revues présentent l'image du " new Negro ", la nouvelle vision de la renaissance de Harlem. Mais cette évolution prématurée en fera la cible de critiques sévères de la part des Afro-Américains.

Ese

Louis LESTANG [Letang, de l'Etang ] (?- v. 1739).

Danseur français.

Surnommé l'aîné afin de le distinguer d'un frère lui aussi danseur, il débute adolescent à la cour dans le Ballet de la raillerie (1659) où il s'affirme rapidement. Soliste de l'*Académie de musique (ARM) de 1673 à 1702, "compositeur des ballets" avec L. *Pécour en 1687, il se contente de règler les *divertissements des 1eret 4eactes d'Achille et Polyxène (mus. J. -B. *Lully et Colasse, 1687). Mais peu porté vers la chorégraphie, il laisse le champ libre à Pécour. Membre de l'*Académie royale de danse (ARD), renommé pour son élégance et ses bras admirables, il est loué par Pierre *Rameau pour ses dispositions à la *Belle Danse.

NL

Keith LESTER (1904-1993).

Danseur et pédagogue britannique.

Élève de N. *Legat et de S. *Astafieva, partenaire d'élection d'O. *Spessivtseva et de T. *Karsavina, sa haute taille et son physique agréable le destinent aux classiques et aux œuvres de M. *Fokine et d'A. *Tudor. Toutefois, sa carrière trop itinérante ne lui permet pas d'établir la réputation méritée par ses dons. David (1935), sa première chorégraphie pour A. *Dolin, est suivie de près de trente œuvres pour le Markova-Dolin Ballet et le Windmill Theatre, dont aucune ne connaîtra de reprise. Professeur respecté durant les vingt dernières années de sa vie, il est aussi directeur de la Royal Academy of Dancing à partir de 1975.

JS, LK

Henry LETANG (né en 1915).

Danseur et chorégraphe américain.

Contrairement à la plupart des claquettistes autodidactes des années 1920 et 1930, il étudie sérieusement les claquettes dès l'enfance avec B. *Bradley et ouvre son école à l'âge de dix-sept ans. Créateur de ses propres *routines, il se produit dans les night-clubs et les théâtres pendant les années 1930 et 1940. Après avoir collaboré avec d'autres chorégraphes et créé des séquences dansées pour de nombreux spectacles de *Broadway sans en recevoir le crédit, il est finalement récompensé d'un Tony Award en 1988 pour le succès de Black and Blue. Il chorégraphie également pour le cinéma (Cotton Club, réal XXXXXX, 1984, Orion ; Taps, réal. XXXXXX, 1989, TriStar). Pédagogue renommé, il possède des écoles de danse prospères sur les côtes Est et Ouest depuis 1937 et compte au nombre de ses élèves des noms célèbres tels D. *Allen, G. et M. *Hines, C. *Rivera, S. *Glover.

ESe

Agnès LETESTU (née en 1971).

Danseuse française.

Élève de l'École de danse de l'Opéra de *Paris, où elle est déjà remarquable (*Suite en blanc), elle est engagée dans le ballet en 1988 (*étoile en 1997). Interprète précise et brillante du répertoire classique et contemporain (médaille d'or à *Varna en 1990), elle révèle toute sa personnalité dans les rôles forts : la Courtisane du *Fils prodigue (G. *Balanchine), la Mort dans le *Jeune Homme et la Mort, l'Élue du *Sacre du printemps de V. *Nijinski.

SJM

André LEVASSEUR (né en 1927).

Décorateur français.

Il travaille chez Christian Dior de 1949 à 1956, puis se consacre à la décoration. Il participe à de multiples réalisations dans tous les domaines du spectacle, collaborant notamment avec S. *Lifar (les Noces fantastiques, 1955), F. *Ashton (Birthday Offering, 1956 ; la Peri, repr. 1956 ; la Valse, 1959), G. *Skibine (*Roméo et Juliette, 1956), J. *Taras (Piège de lumière, repr. 1964), J. *Lazzini (Coppélia, 1965).

GM

Daniel LÉVEILLÉ (né en 1952).

Danseur et chorégraphe canadien.

Il interrompt ses études d'architecture pour se former à la danse auprès de M. *Époque. Après une expérience décisive comme interprète de F. *Sullivan, il fonde la compagnie D. Léveillé, travaille en chorégraphe indépendant (1981-1984), puis crée D. L. Nouvelle Danse (1991). À partir de 1988 il enseigne la danse à l'université du Québec à Montréal. Après des pièces drues autour de la sexualité, il s'oriente vers un *minimalisme provocateur marqué par une mise en espace claire, un vocabulaire simple et brut exacerbé par d'infinies répétitions et issu d'improvisations des danseurs à partir de ses dessins colorés et intenses.