Danseur et chorégraphe américain.

Passionné de rock and roll et de *comédie musicale, il étudie la danse (*classique, *jazz) à l'université de Jacksonville et à l'école du *Joffrey Ballet, puis intègre cette compagnie en 1971. Engagé au ballet de *Stuttgart en 1973, il est encouragé à chorégraphier par J. *Cranko et M. *Haydée : c'est là qu'il signe en 1976 sa première création, le duo Urlicht (mus. G. *Malher), suivie de plusieurs autres. En 1984, il prend la direction artistique du Ballet de *Francfort, dont il devient en 1999 le seul responsable artistique et financier. Parallèlement, depuis ses débuts de chorégraphe, il répond aux sollicitations de nombreuses compagnies dont celles des Opéras de *Berlin (Die Nacht aus Blei, 1981), *Paris (France/danse, 1983 ; *In the Middle, Somewhat Elevated, 1987 ; Woundwork 1 ; 1999 ; *Pas./parts, 1999) ainsi que du *Nederlands Dans Theater (Say Bye Bye, 1980 ; Gange 1, 1982 ; Mental Model, 1983), du *San Francisco Ballet (New Sleep, 1987) ou du *New York City Ballet (Behind the China Dogs, 1988 ; Herman Shmerman, 1992). Accueilli en résidence française au théâtre du Châtelet (Paris) de 1990 à 1998, le ballet de Francfort se produit deux fois par an à la MC 93 de Bobigny depuis 1999.

Chorégraphe prolifique (plus de soixante ballets de 1976 à 1999), c'est avec *Artifact (1984), sa première création à Francfort, qu'il impose sa marque : codes théâtraux détournés, danse survoltée, lumières affolantes. Associant étroitement ses danseurs à son travail, notamment Dana Caspersen (chorégraphie, texte), Antony Rizzi et Jill Johnson (assistants), Stephen Galloway (costumes, pour lesquels il fait appel aussi à G. *Versace et à Issey Miyake), il collabore de manière suivie avec le compositeur Th. *Willems depuis 1984. Pour le ballet de Francfort, il élabore des œuvres complexes où la danse figure comme vecteur principal. « Bienvenue à ce que vous croyez voir » est la phrase emblématique de son travail qui déstabilise constamment la réalité par le mouvement des corps, eux-mêmes toujours à la limite du déséquilibre, offrant prise à l'*aléatoire, à la vitesse, aux autres éléments sur scène. Texte, écrit, voix sont parties prenantes comme la musique. Les lumières - qu'il règle lui-même - jouent un rôle essentiel : il aime le clair-obscur, les éclairages faibles, les noirs brusques qui forcent l'attention. Il chorégraphie des séquences qu'il transmet aux danseurs ; ces phrases, reprises par lui, sont ensuite coupées-collées selon le principe de l'ordinateur, déconstruites puis réincorporées à d'autres niveaux. Se référant souvent à la théorie de R. *Laban, il met en correspondance chaque point du corps avec un autre. Depuis *Loss of Small Detail (1991), il a approfondi cette manière de créer en demandant aux danseurs de s'enrouler autour de leur corps, comme si celui-ci était un partenaire ou son propre fantôme, principe qu'il désigne sous le nom de « ghosting » (de l'anglais ghost : fantôme). Son utilisation du vocabulaire de la danse classique le fait souvent considérer comme le successeur de G. *Balanchine - à tort. Il aime rappeler d'autres influences, comme celles de philosophes (Jacques Derrida, Michel Foucault, etc.) ou d'architectes (Daniel Libeskind, etc.). Son œuvre dit les fractures d'un monde, le soupçon de l'invisible, la marque du chaos. De ce chaos émerge un sens : le mouvement.

BH

Autres chorégraphies. Die Befragung des Robert Scott (1986) ; Impressing the Czar (1988) ; Slingerlang (1989) ; *Limbs Theorem (1990) ; *Alie/n A(c)tion (1992) As a Garden in this Setting (1993) ; Quintett (1993) ; *Eidos : telos (1995) Sleepers Guts (1996) ; *workwithinwork (1998).

Danseuse et pédagogue américaine.

Originaire de Seattle, elle aborde la danse dès l'âge de trois ans et commence à enseigner à neuf ans. En 1938, elle collabore avec J. *Cage, qui travaille alors sur « piano préparé », pour la création de Bacchanale (1938). De 1939 à 1945, elle se produit avec la Katherine *Dunham Dance Company, notamment dans le film *Stormy Weather (1945). De 1948 jusqu'à sa fermeture, en 1954, elle dirige la Dunham School à New York, avant de fonder sa propre école. Elle y élabore la technique dite « afro-moderne » à partir de la technique Dunham et d'autres formes modernes. Nombre de ses élèves font carrière, notamment A. *Ailey, A. *Hall, G. *Holder, James Earl Jones et Eartha Kitt.

TDF

Danseuse et chorégraphe américaine.

Sa famille, d'origine italienne, s'installe en 1939 à Los Angeles. Elle étudie les arts plastiques et en 1955, elle commence à étudier la danse et l'improvisation avec A. *Halprin. Elle participe au cours de composition de R. *Dunn en 1959, à New York. En 1960, elle présente ses premières pièces, See-Saw et Rollers. Ainsi commence sa période de constructions vivantes, autour desquelles les danseurs improvisent. Huddle (1961) est une vraie montagne humaine que gravit chaque danseur. De 1962 à 1966, elle se consacre aux happenings de Robert Whitman, puis collabore avec des musiciens, notamment Peter van Riper, orientant son travail vers la parole. *Planet (1976) marque sa période d'observation de mouvements d'animaux et de plantes. Vers 1985, elle explore la relation entre le mouvement et la parole, et dirige la Simone Forti Troupe (1986-1991), présentant une série de « land portraits », qui sont des descriptions de paysage, tandis que, dans ses solos, elle commente les actualités mondiales. À la fin des années 1990, ses improvisations s'inspirent d'observations faites dans son jardin potager et lors de voyages. Ses spectacles sont d'une rare poésie, transformant l'espace de danse en vrais paysages. Pédagogue reconnue dans le monde entier, elle enseigne sous forme de stages intensifs appelés « Logomotion ».

AB

Autres chorégraphies. Face Tunes (1967) ; Crawling (1974) ; Jackdaw Songs (1982) ; Aminations (1986).
Bibliographie. A. Benoit, « On the Edge/Créateurs de l'imprévu », Nouvelles de danse 32/33 ; S. Banes, Terpsichore in Sneakers : Post-Modern Dance, Middletwon (Connecticut), 1987 ; S. Forti, Handbook in Motion, Halifax (Nouvelle-Écosse), 1974.