Jean-Michel GUILCHER (né en 1914).
Danseur, pédagogue et chercheur français.
Naturaliste de formation, il se fait connaître en tant que danseur et comédien ambulant dans l'entre-deux-guerres. À une époque où les théories de C. *Sachs font autorité, il entreprend, avec sa femme Hélène, une recherche rigoureuse sur les danses *traditionnelles - structure des répertoires, mécanismes d'évolution, modalités de transmission - à partir de collectes méthodiques sur le terrain, doublées d'un dépouillement systématique des sources écrites. Après avoir sillonné la Bretagne (1945-1960), ils étendent leur recherche à la quasi-totalité du territoire français (1963-1985). Les résultats de ces travaux font l'objet d'une thèse de J.-M. Guilcher (la Tradition populaire de danse en Basse Bretagne, Mouton,
PLM
Sylvie GUILLEM (née en 1965).
Danseuse française.
Se préparant à la gymnastique de compétition, elle rencontre la danse lors d'un stage à l'École de l'Opéra de *Paris. Engagée en 1981 dans le corps de ballet, elle remporte en 1983 la médaille d'or au Concours de *Varna. En 1984, cinq jours après avoir été promue première danseuse, elle est nommée *étoile par R. *Noureev, à l'issue de son premier *Lac des cygnes. Elle quitte l'Opéra de Paris en 1989 pour mener une carrière internationale. Principal guest artist au *Royal Ballet de Londres, elle se produit à Berlin, Milan, Madrid, New York, au Japon, avec le *Lausanne Ballet Béjart, et en invitée à l'Opéra de Paris. En 1998, elle signe une première chorégraphie (Classic Instinct, festival de Hollande) et produit sa propre version de *Giselle au Ballet national de *Finlande.
Guillem semble pouvoir tout danser. Sa musicalité et ses dons de comédienne donnent un sens à chaque pas, éclairant les classiques d'une nouvelle vie. Sa technique, les possibilités de son corps et son ouverture d'esprit en font l'interprète hardie des pièces contemporaines. Distribuée dans un large répertoire à l'Opéra de Paris (G. *Balanchine, S. *Lifar, A. *Tudor, M. *Béjart, R. *Petit, Noureev), elle y crée France / Dance (1983) et *In the Middle, Somewhat Elevated (1987) de W. *Forsythe, Mouvement, Rythme, Étude (1985) et Arepo (1986) de Béjart, *Cendrillon (1986) de Noureev, Magnificat (1987) de J. *Neumeier, le *Martyre de saint Sébastien (1988) de R. *Wilson. Au Royal Ballet, elle danse les premières de la *Bayadère (N. *Makarova) et Other Dances (J. *Robbins), de Firstext et Herman Scherman de Forsythe, tandis que Béjart crée pour elle, à Lausanne, Épisodes et Sissi, l'impératrice anarchiste en 1992, puis Racine cubique en 1997.
JLB
Filmographie. Evidentia (conception S. Guillem, réal. collect., 1995).
Philippe GUILLOTEL (né en 1955).
Costumier français.
La passion du costume se manifeste chez lui dès l'enfance. Ayant commencé, selon ses dire, par inventer des costumes pour ses animaux en peluche, il apprend à coudre avec sa grand-mère avant d'étudier à l'École supérieure de l'industrie du vêtement (ESIV) à Paris. Travaillant régulièrement pour le cinéma et la publicité, il commence à collaborer avec des chorégraphes en 1984 : F. *Verret pour la Latérale de Charlie et K. *Armitage pour le film Parafango (réal. Ch. *Atlas). Mais c'est auprès de Ph. *Decouflé qu'il va déployer toute son imagination, signant à partir du film Caramba ! (1985) les costumes de pratiquement tous ses créations.
Guillotel considère le costume comme « un objet qui va être habité par un danseur-machine ». Cet objet n'a cependant rien de mécaniste : il stylise et prolonge l'organicité du mouvement par une sorte de fine technologie ; il astreint mais ne contraint pas, comme une seconde peau toujours en mue. Guillotel rejoint en cela l'intérêt affirmé de Decouflé pour O. *Schlemmer. Il trouve les moyens de démultiplier les formes et les fonctions du costume dans l'espace à la fois précis et ludique de l'auteur de *Codex (1986). La rigueur du dessin ou de la confection induisent un plaisir fécond, toujours fait pour surprendre et surtout, comme aux Jeux Olypiques d'Albertville (1992), pour répondre aux situations les plus invraisemblales, démesurées, voire risquées.
CD
Marie Madeleine Guimard (1743-1816).
Danseuse française.
Première danseuse à la Comédie-Française à Paris en 1759, elle rejoint l'*Académie royale de musique (ARM) en 1762. Elle y fait une brillante carrière jusqu'en 1789, jouissant d'une influence considérable grâce à de puissants protecteurs, et danse régulièrement à la cour de France. En 1789, elle est invitée au King's Theatre de Londres et épouse J. E. *Despréaux. Au moment où s'affirme le *ballet pantomime, ses dons d'expression dramatique, plus que sa technique, en font l'une des vedettes de l'Academie royale de musique. Si elle agrémente joliment les *divertissements des opéras de J.-Ph. *Rameau et de L. W. *Gluck, elle donne en effet toute sa mesure dans les ouvrages de J. G. *Noverre (*Médée et Jason, 1776 ; les *Horaces, 1777 ; les *Petits Riens, 1778), puis de M. *Gardel (la Chercheuse d'esprit et Ninette à la cour, 1778 ; le Premier Navigateur, 1785 ; le *Déserteur, 1786). Noverre loue le charme, la simplicité ainsi que le goût parfait de sa danse et de son jeu, la jugeant inimitable dans les ballets *anacréontiques. Amie des peintres H. Fragonard (qui fait son portrait) et J. David, spirituelle et généreuse, elle mène grand train à la ville, recevant le tout-Paris mondain dans le « Temple de Terpsichore », le petit théâtre de son hôtel particulier à la Chaussée-d'Antin.
NL
Jean GUIZERIX (né en 1945).
Danseur français.
Engagé en 1964 sur audition à l'Opéra de *Paris, il est soliste en 1969 dans *Turangalîla. Danseur étoile en 1972, il est l'une des plus originales personnalités de l'Opéra jusqu'à sa retraite en 1990. Il enseigne ensuite au *CNSMD de Paris. Depuis 1998 il est *maître de ballet à l'Opéra.
Ouvert à toutes les formes de danses, il mène, avec son épouse W. *Piollet, un travail personnel pour répondre aux exigences des chorégraphes les plus divers. Il exprime ainsi ses qualités athlétiques et dramatiques tant dans les grands rôles d'œuvres du répertoire, comme le *Lac des cygnes ou *Giselle, que dans le registre moderne de chorégraphes tels que M. *Cunningham, A. *Nikolais, P. *Taylor ou D. *Bagouet. Il a été un interprète remarquable d'*Agon, de *la Pavane du Maure, du *Sacre du printemps (chor. XXXXXX, rôle de l'Élu), de *Notre-Dame de Paris (rôle de Quasimodo), d'*Ivan le Terrible (XXXXXX), de Manfred (R. *Noureev). Invité à danser dans le monde entier, il signe en outre des chorégraphies d'une grande sensibilité, inspirées par la musique ou la poésie.
MFB