Danseur, chorégraphe, pédagogue et compositeur italien.
Il commence à danser à Lucques (Toscane) en 1747 et se produit dans de nombreuses villes italiennes dont Milan, Venise et Rome. Ses débuts chorégraphiques datent de 1752, année où il danse à Vienne dans les ballets de F. *Hilverding qui restera son modèle. Au cours de la saison 1756-1757, il est chorégraphe au *Teatro Regio de Turin et premier danseur avec sa femme Maria Teresa Fogliazzi, qu'il a épousée à Vienne en 1754. De 1758 à 1766, il succède à Hilverding aux théâtres impériaux de *Vienne. Il y compose des ballets pour les opéras de Jean-Jacques Rousseau, Johann Adolf Hasse, G. *Scarlatti, Tommaso Traetta, mais, surtout, y collabore avec Ch. W. *Gluck (*Don Juan ou le Festin de pierre, 1761 ; Citera assediata, 1762 ; *Semiramis, 1765) et compose pour lui les ballets de l'opéra *Orphée et Eurydice (1762). De 1766 à 1772, il succède de nouveau à Hilverding, cette fois à Saint-Pétersbourg où il dirige la reprise de ses propres ballets et de nouvelles créations, dont le * Départ d'Énée (1766), pour lesquelles il compose également la musique. En 1773, il est chorégraphe à Milan, où il cherche, sans succès, à reprendre à son compte le Regio Ducal Teatro. De nouveau à Vienne en 1774, où il reprend la place de J. G. *Noverre (qui vient lui-même d'être engagé à Milan), il présente au Burg Theater l'*Orphelin de la Chine (1774). À Saint-Pétersbourg de 1776 à 1778, il compose les ballets de différents opéras de Giovanni Paisiello. De retour en Italie, de 1779 à 1782, il travaille à Venise, Vérone, Turin et surtout à la *Scala. Il retourne une dernière fois à Saint-Pétersbourg de 1782 à 1786, où il enseigne également à l'École de danse des théâtres impériaux. Sa carrière s'achève en Italie, où il présente ses ballets jusqu'en 1791. Dans les dernières années de sa vie, son activité se distingue par un fort engagement républicain qui lui vaut d'être emprisonné puis de devoir quitter Milan, où il revient et meurt en 1803.
Principale figure de la lignée austro-italienne du ballet d'*action, Angiolini apporte le contrepoint aux théories de Noverre par ses productions et ses écrits dont la Dissertation sur les ballets pantomimes des Anciens (programme de Sémiramis, Vienne, 1765), les Lettere de Gasparo Angiolini a Monsieur Noverre sopra i balli pantomimi (Milan, 1773) et les Riflessioni sopra l'uso dei programmi nei balli pantomimi (Milan, 1775). Son *Don Juan, en particulier, est une œuvre fondamentale pour ce qui concerne non seulement l'autonomie du ballet par rapport à l'opéra, mais aussi la réforme de l'opéra réalisée par Gluck. La célèbre querelle qui accompagne l'arrivée du ballet d'action sur les scènes conduit de nombreux intellectuels à définir la nature de la danse et son rôle dans sa relation au théâtre d'opéra. La position d'Angiolini se distingue par l'attribution à Hilverding de la paternité du ballet d'action et par le respect dans la composition dansée des trois unités aristotéliciennes (lieu, temps, action). Souvent auteur des musiques de ses propres ballets (dont certaines partitions nous sont parvenues), il propose une " *pantomime mesurée ", c'est-à-dire étroitement liée à la musique. En outre, s'opposant à l'usage que fait Noverre des programmes détaillés pour pallier l'excessive complexité des sujets de ballet, il se concentre sur l'essence de l'intrigue et privilégie les sujets empruntés à la littérature de son temps.
CC
Bibliographie. B. A. Brown, " Gasparo Angiolini ", in The New Grove Dictionary of Opera, editeur, lieu, année.