Avdotia Istomina (1799-1848).
Danseuse russe.
Elle étudie à l'École théâtrale de *Saint-Pétersbourg auprès d'E. *Kolossova et C. L. *Didelot, Elle danse ensuite jusqu'en 1836 au Bolchoï de Saint-Pétersbourg, surtout dans les ballets de Didelot - en particulier Flore et Zéphire, où elle interprète l'un après l'autre tous les rôles (le petit Cupidon, les jeunes nymphes et enfin Flore) - ainsi que dans d'autres ballets mythologiques, puis dans des tragédies (Carlos et Rosalba, 1817 ; Cora et Alonso, 1820 ; *Phèdre, 1825) et dans Soumbeka ou la Conquête du royaume de Kazan (1832, A. *Blache). Célèbre pour sa beauté qui est la cause de nombreux duels, elle inspire au poète A. *Pouchkine des vers dans son roman Eugène Onéguine où il chante sa grâce. Créatrice du rôle de la Circassienne dans le *Prisonnier du Caucase (1823), ballet composé par Didelot d'après le poème de Pouchkine, elle se produit souvent à la fin de sa carrière dans des divertissements comportant des danses russes.
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Bibliographie. N. Eliach, A. Istomina,
Ana Itelman (1927-1989).
Danseuse, chorégraphe et pédagogue chilienne.
Arrivée à Buenos Aires à l'âge de deux ans, elle y étudie au Conservatoire national jusqu'à dix-sept ans. Elle intègre le groupe de M. *Winslow et, en 1945, voyage aux États-Unis, où elle étudie avec M. *Graham, L. *Horst, J. *Limón, N? ? ? ? ? ? Fornaroff et H. *Holm. De retour en Argentine, elle réalise des spectacles en solo, avant de présenter ses premières chorégraphies de groupe. En 1957, elle repart à New York, où elle reste pendant douze ans, et devient professeur associé et directrice du département de danse du Bard College, y créant de nombreuses œuvres, dont *Casa de Puertas (1959). Elle se perfectionne avec A. *Nikolais, M. *Cunningham, Étienne Decroux, M. *Mattox et, à l'Actor's Studio, avec Lee Strasberg. En 1963, elle signe avec *Agon (mus. I. *Stravinski) sa première création pour le Ballet du *Teatro Colón. Définitivement installée en Argentine en 1969, c'est en particulier au sein du Ballet du Teatro *San Martín que s'épanouit son excellent potentiel chorégraphique. En 1984, elle crée Las Casas de Colomba pour
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Autres chorégraphies. Esta ciudad de Buenos Aires (1955) ; Jeux (1964, mus. *Debussy) ; la *Peri (1968, mus. *Dukas) ; Y ella lo visitaba (1977) ; La Historia del soldado (1980) ; El Capote (1985, mus. E? ?? ? ? ? Izcovich) ; Paralelo al horizonte (1989).
Michio ITO (1893-1961).
Danseur, chorégraphe et metteur en scène japonais.
Envisageant une carrière de chanteur d'opéra, il arrive à Berlin en 1912 pour se former. Il découvre alors I. *Duncan. Impressionné, il entre l'année suivante à l'École *Hellerau. L'activité de l'école étant interrompue par la guerre, il se réfugie à Londres. Il y rencontre le poète William B. Yeats, avec qui il collabore pour At the Hawk's Wells (1916), une légende irlandaise montée dans le style nô. De 1916 à 1929, il travaille à New York comme danseur, chorégraphe et metteur en scène pour de nombreux spectacles, dont les Greenwich Village Follies (1919). Il donne également des récitals de danse et ouvre une école, en 1918, où il a pour élèves P. *Koner, L. *Horton et E. *Nimura. En 1929, il s'installe à Los Angeles, où il continue à enseigner et à chorégraphier. Arrêté en 1941, lorsque les États-Unis entrent en guerre contre le Japon, il est renvoyé au Japon en 1943. Après la guerre, il travaille comme directeur artistique au Ernie Pyle Theater, le théâtre des armées américaines à Tokyo. Pressenti comme metteur en scène pour les jeux Olympiques de Tokyo en 1964, il meurt avant d'avoir pu accomplir cette mission.Abordant tous les genres (*revue, *comédie musicale, théâtre, opéra, opérette), il s'attache à fusionner les cultures occidentales et orientales. Il crée aussi des dance poems, pièces courtes données en récital et basées sur un principe d'inspiration dalcrozienne : la visualisation de la musique. Cette approche trouve sa meilleure illustration dans sa série d'orchestra dramas, conçus comme une collaboration de l'orchestre et de la danse : Symphonie du Nouveau Monde (1929, mus. A. *Dvořák), Peer Gynt (1929, mus. E. *Grieg), *Danses polovtsiennes (1930, mus. A. *Borodine).
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Bibliographie. H. Cadwell, Michio Ito, the Dancer and his Dances, The Regents of the Univers. of California, 1977.
Kim ITOH (né en 1965).
Danseur et chorégraphe japonais.
Il étudie le *butô et danse chez Anzu Furukawa à partir de 1987. En 1990, il commence à créer des solos, puis fonde sa compagnie en 1995 : Kim Itoh the Glorious Future. Lauréat du Concours de *Bagnolet en 1996 avec Dead and Alive-Body on the Border Line-[Mort et vivant-Corps en état limite], il incorpore au butô diverses techniques de danse contemporaine.
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Autres chorégraphies. Narushisu no Henbou [Métamorphose de Narcisse] (1991) ; Anata [Vous] (1996).
Constantin Ivanov (1859-1915).
Peintre décorateur russe.
Élève de l'Académie des arts de Saint-Pétersbourg (1874-1884), il est décorateur des théâtres impériaux de cette ville de 1883 à 1908. Il conçoit des décors pour des actes de nombreux ballets donnés au *Mariinski, généralement ceux qui présentent de l'architecture en perspective comme dans la *Bayadère de M. *Petipa (rep. 1884 et 1900) ou dans son le Roi Candaule (rep. 1891). Auteur des décors de l'acte II de *Raymonda (1898, Petipa) et des tableaux 1 et 3 de *Casse-Noisette (1892, L. *Ivanov), il signes une de ses meilleures œuvres avec l'acte II de la *Belle au bois dormant (1890, Petipa).
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Lev Ivanov (1834-1901).
Danseur, chorégraphe et pédagogue russe.
Diplômé de l'École théâtrale de *Saint-Pétersbourg, danseur de *caractère au *Mariinski de 1852 à 1893, il interprète de nombreux rôles mimés dont Phoebus dans la *Esméralda et Conrad dans le *Corsaire . Professeur au Mariinski à partir de 1858, il devient second chorégraphe en 1885. Il compose alors plusieurs ballets, tels la Tulipe de Harlem (1887), la Forêt enchantée (1887, avec M. *Petipa), la Flûte magique (1893), l'acte II de *Cendrillon (1893), Acis et Galatée (1896), la Fille du mikado (1897). Mais ses œuvres les plus importantes restent *Casse-Noisette (1892) et, dans le *Lac des cygnes (1895), les " Danses des flocons de neige " (acte II) et les " Danses des cygnes " (acte IV) considérées aujourd'hui encore comme des chefs-d'œuvre de poésie chorégraphique. Ce qui caractérise d'abord ses chorégraphies est une compréhension profonde de la musique, ce qui explique pourquoi il est le premier à maîtriser celle du Lac des cygnes après les échecs de W. *Reisinger, J. *Hansen et A. *Berger dans les années 1870-1880. La musicalité d'Ivanov est manifeste aussi dans sa chorégraphie de la Rhapsodie n°2 de F. *Liszt incorporée au ballet le *Petit Cheval bossu (1900) et sa version des " Danses polovtsiennes " de l'opéra le Prince Igor (1892) qui ont probablement influencé M. *Fokine. Par ces réussites, il ouvre la voie à l'utilisation chorégraphique de la musique symphonique ou instrumentale qui se développera au XXe s.