Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M

(La) Ménagerie de verre.

Lieu de création pour la danse contemporaine créé à Paris en 1983.

Animé par sa fondatrice Marie-Thérèse Allier, ancienne danseuse de formation classique, cet espace privé de 400 mètres carrés, installé dans une ancienne imprimerie réaménagée, comprend cinq studios dédiés à l'enseignement et aux répétitions de création. De 1987 à 1990, ceux-ci ont accueilli aussi la section danse du *CNSMDP et, à partir de 1990, des sessions de formation de professeurs de danse, intégrées en 2000 à l'Institut de pédagogie et de recherche chorégraphique du *Centre national de la danse.

Principalement fréquentée par des jeunes danseurs et chorégraphes, la Ménagerie de verre joue, au cours des années 1980, un rôle important dans le développement de la *nouvelle danse française, en permettant aux compagnies naissantes de trouver à Paris un espace de travail stimulant. La plupart des chorégraphes nommés par la suite à la tête des *CCN y sont ainsi passés. Depuis 1995, la Ménagerie organise, sous la direction artistique d'Allier, le festival les Inaccoutumés, dédié aux nouvelles expérimentations en danse. Chaque compagnie invitée, française ou étrangère, dispose de studios de répétitions et présente une création ou une pièce adaptée à l'espace.

JP

Félix MENDELSSOHN-BARTHOLDY (1809-1847).

Compositeur allemand.

Issu d'une famille riche et cultivée, il étudie la musique avec Ludwig Berger et Carl Friederich Zelter. À douze ans, il a déjà composé 12 symphonies pour cordes, 2 concertos pour 2 pianos et orchestre et, à dix-sept ans, l'ouverture pour le *Songe d'une nuit d'été. Après une série de séjours à l'étranger qui lui inspirent notamment sa Symphonie « écossaise » (1832-1842) et sa Symphonie « italienne » (1833), il rentre en Allemagne et devient directeur musical du Gewandhaus de Leipzig (1835), ville dont il fonde le conservatoire en 1843 et où il s'installe définitivement en 1845. Partie prenante du romantisme de son époque, il se tourne en même temps avec passion vers la musique de J.-S. *Bach, ce qui le fait classer sous l'étiquette « romantique-classique ».

Il ne compose pas pour la danse, mais ses musiques aux courbes mélodiques élégantes et poétiques, soutenues par une orchestration brillante et lumineuse, notamment dans les scherzos, inspireront de nombreux chorégraphes. C'est le cas en particulier du *Songe d'une nuit d'été (1842), partition aux rythmes brillants et riche de changements d'atmosphère, qui est l'une de ses trois musiques de scène - avec celles pour Athalie de Racine (1845) et Œdipe à Colone de Sophocle (1845) - composées sur commande royale grâce à ses relations à la cour de Frédéric-Guillaume IV de Prusse à Berlin.

RM

Sur la musique de Mendelssohn. M. *Allan (Chant du printemps , 1903), M. *Fokine (les Elfes, 1924), F. *Ashton (The Lord of Burleigh, 1931), W. *Christensen (Danza brillante, 1949 ; Crown of Joy, 1957), G. *Balanchine (Capriccio brillant, 1951 ; Symphonie « écossaise », 1952), D. *Jones (Italian Symphony, 1970), P. *Darrell (Songs Without Words, 1975 ; Voyage, 1975), H. *Van Manen (Romance sans paroles, 1977 ; Octet op. 20, 1977 ; Bits and Pieces, 1984), B. *Harkarvy (Wild Dances, 1985) ; A. -M. *Reynaud (Bal de masques , 1985), B. T. *Jones (D-Man in the Water, 1989).

Alberto MÉNDEZ (né en 1940).

Danseur et chorégraphe cubain.

Révélé à l'occasion du Concours de *Varna en 1970 avec Placisma, il ne tarde pas à confirmer un réel talent créatif qu'il met souvent au service d'Alicia *Alonso. Chorégraphe résident au Ballet national de *Cuba à partir de 1974, son œuvre la plus riche reste Tarde en la siesta (1973), où il met à profit la musique délicate et typée d'Ernesto Lecuona pour faire surgir les états d'âme, les souvenirs et les rêveries de quatre jeunes femmes rassemblées dans un jardin, en fin d'après-midi.

JCD

Autres chor. Rara avis (1976) ; Canción para la extrana flor (1980) ; la Diva (1987).

père Claude-François MÉNESTRIER (1631-1705) .

Historien et héraldiste français.

Ce jésuite érudit, chargé d'organiser les réjouissances pour célébrer l'entrée de *Louis XIV dans la ville de Lyon, y crée un ballet dont le livret est complété par des Remarques pour la conduite des ballets (J. Moulin, Lyon, 1658). En 1681, il publie un traité sur les Représentations en musique anciennes et modernes et un an plus tard un autre Des ballets anciens et modernes selon les règles du théâtre (Guignard, Paris, 1682). Ces ouvrages, où l'auteur expose sa conception du *ballet de cour, sont intéressants puisqu'ils inaugurent un type de recherche quasi scientifique, alors nouveau en matière chorégraphique et musicale. Le parallèle qu'il établit avec les pièces dramatiques permet de rattacher le ballet à la doctrine classique sans toutefois nier son originalité. Cette dernière, reposant sur le mélange des genres, puisqu'un « juste ballet » est une représentation mêlant le « sérieux » et le « ridicule », le « naturel » et le « chimérique », le « fabuleux » et l'« historique », n'est pas pour autant exempte de règles. Elles sont fondées sur le goût, la raison et l'autorité des anciens. Son examen approfondi sur le ballet et ses constituants s'appuie sur les principes de vraisemblance, convenance et bienséance. En insistant sur la différence entre la « simple danse » et le ballet, qui doit « représenter les passions de l'âme », Ménestrier met l'accent sur l'expressivité du mouvement et pose déjà le problème de la danse pure ou d'*action. Son étude est complétée par des exemples tirés des spectacles français et italiens des siècles passés, dont il fait un recensement presque complet. D'un intérêt capital par leur richesse et par la justesse des remarques qu'ils contiennent, ces écrits font de Ménestrier le théoricien par excellence du ballet de son temps.

ERou

Gian Carlo MENOTTI (né en 1911).

Compositeur italien.

Élève de Rosario Scaliero au Curtis Institute de Philadelphie, il débute en tant que compositeur d'opéra en 1937 avec Amelia al ballo, suivi de nombreux autres. En 1958, il fonde et prend la direction artistique du festival de Spolète, manifestation où la danse occupe une place importante et qui contribue à former le goûts de plus d'une génération de chorégraphes italiens. Son intérêt pour le ballet remonte à ses contacts avec A. *Tudor, pourtant restés infructueux en terme de création. C'est en fait pour la compagnie du marquis de *Cuevas qu'il compose son premier ballet, dont il signe aussi le livret, Sebastian (1944, E. *Caton), souvent repris ensuite (1956, L. *Novaro ; 1957, A. *De Mille ; 1963, J. *Butler ; 1966, A. *Golovine ; 1988, R. *North). Il est également l'auteur de deux partitions pour M. *Graham (*Errand into the Maze, 1947 ; Shadows, 1977) et d'une pour J. *Butler (The *Unicorn, the Gorgone and the Manticore, 1956), qui travaille auprès de lui au festival de Spolète en 1957 et 1958.

JS