Irina Borovska (née en 1930).
Danseuse argentine.
Élève de Michel Borowski, elle étudie à l'école du *Teatro Colón avec, pour maîtres, E. *Bulnes, Galina Biernacka et Y. *Shabelevsky. Elle rejoint le Ballet du Teatro Colón, dont elle devient primera bailarina en 1950. L. *Massine lui confie le rôle de la Gantière dans *Gaîté parisienne et H. *Rosen celui de la Dame dans la Dame et la Licorne. Son style raffiné et son élégant jeu de comédienne la font admirer aux États-Unis et en Europe tant comme première danseuse des *Ballets russes de *Monte-Carlo (1954-1959) que comme principal dancer du London Festival Ballet (1961-1966). Elle se tourne ensuite vers l'enseignement.
AF
Pasquale BORRI (1820-1884).
Danseur et chorégraphe italien.
Il étudie avec C. *Blasis à la *Scala où il débute en 1838 et reste comme primo ballerino jusqu'en 1842. Sa carrière se déroule surtout entre la Scala et le Hofoper de *Vienne où il est aussi chorégraphe à partir de 1848. Dans les années 1860, ses productions sont montées à Paris et Londres. De 1875 à 1878, il est directeur du ballet et de l'école de danse de l'Opéra de *Varsovie puis revient à Vienne en 1879.
Danseur élégant et vigoureux, il est partenaire entre autres de F. *Cerrito, M. *Taglioni, A. *Maywood et de sa femme Carolina Pochini pour laquelle il crée Scintilla en 1860. Chorégraphe à succès, il cherche l'équilibre entre la *pantomime et la danse en introduisant sur les scènes italiennes de nouvelles thématiques. Parmi ses ballets les plus célèbres, interprétés par les "divas" du temps se détachent Die Gauklerin (1855, Vienne) dont La Giuocoliera (1855,
CC
Adriana Borriello (née en 1962).
Danseuse et chorégraphe italienne.
Elle étudie à l'Académie de danse de Rome et à *Mudra, puis prend part aux débuts d'A. T. De *Keersmaeker comme interprète de *Rosas danst rosas (1983) et danse pour P. *Droulers (Miserere, 1984 ; Midi minuit, 1985). Sa première création, Allegro vivace mais pas trop (1986), marque son retour en Italie, où elle crée ensuite Scirocco (1988) et Contrappunti (1990-1991) et fonde le groupe Marta. Son travail marie *minimalisme et veine méditerranéenne dans une énergie émotionnelle.
EV
Autres chorégraphies. Studi al femminile in forma di danza (1993) ; Electric Spirit (1994) ; Tammorra (1997).
Paolo BORTOLUZZI (1938-1993).
Danseur et chorégraphe italien.
Élève d'U. *Dell'Ara et V. *Gsovski, il débute en 1957 à Nervi, rejoint le Balletto Europeo de Lorca *Massine, avant d'entrer au *Ballet du XXe siècle, dont il devient vite un des principaux interprètes grâce à une personnalité singulière et complexe. Durant douze ans, jusqu'en 1972, la pureté exceptionnelle de son style, l'élégance infaillible de sa petite *batterie, son humour latin et son prodigieux éclat scénique inspirent à M. *Béjart des créations diverses : scherzo de la IXe Symphonie (1964), classicisme rigoureux de l'Art de la barre (1965) et de Ni fleurs ni couronnes (1971), envol de Cygne (1965) puis de l'*Oiseau de feu (1970), *jerk de *Messe pour le temps présent (1967), recueillement serein de *Bhakti (1968). Dans Nomos alpha (1969), il déploie une virtuosité ironique et déconcertante et un sens comique inné. Il prête beauté virile à Baudelaire (1969), enthousiasme juvénile à Roméo et Juliette (1966), charme énigmatique au Spectre de la rose de *Nijinsky clown de Dieu (1971) et incarne la conscience et la tentation perverse face à R. *Noureev dans le *Chant du compagnon errant (1971). En 1969, il règle avec Béjart et Lorca Massine une nouvelle version des Quatre Fils Aymon. Il danse aussi à la *Scala, notamment le *Lac des cygnes, ainsi que dans des créations d'A. von *Milloss, dont Per aspera (1975,
MFC
Rolf BORZIK (1911-1980).
Scénographe allemand.
Formé aux arts plastiques et à la photographie à la Folkwangschule d'*Essen, collaborateur et compagnon de P. *Bausch, il marque d'une empreinte inaliénable et inoubliable, l'œuvre de la chorégraphie de Wuppertal, entre 1974 et 1980. Très vite, le principe de ses scénographies consiste moins, comme le dit Odette Aslan, " à faire visualiser un lieu au spectateur qu'à éveiller des sensations corporelles chez les danseurs ". Renversement de perspective qui entraîne un renversement esthétique : le lieu scénique astreint les corps autant que la danse ; il devient lui-même la source inquiète et sans repos du mouvement. Le dispositif de scène n'est plus uniquement conçu en fonction des cadres, lois et hauteurs régis par la tradition théâtrale, il s'emploie à recréer des sols, à doubler le plateau d'une sorte de " seconde terre ", à former un milieu réel où le substrat provoque les corps : tourbe (le *Sacre du printemps, 1975), débris de mur (Renate wandert aus, 1977), eau (*Arien, 1979), branchages (Komm tanz mit mir, 1977), feuilles mortes (*Blaubart, 1978) ou gazon (*Ein Stück, 1980). L'effet est d'autant plus saisissant qu'il n'obéit à aucun illusionnisme, ne se confond ni avec une reconstitution réaliste ou même naturaliste. La scénographie, chez Borzik, est un fragment de réel, extrait et reporté sur une scène elle-même réelle comme n'importe quel lieu du monde.
Borzik - et à sa suite P. *Pabst - invente avec P. Bausch des lieux où les limites entre dedans et dehors, entre l'espace et sa représentation, semblent non seulement bouleversées mais annulées. Les éléments qui les occupent (accessoires, objets, sols) sont la matière d'un temps qui ne se date plus, que la danse investit, comme venue d'ailleurs, à corps perdu. Danse et scénographie se couplent ici hors d'elles-mêmes. Cette union hors norme donne ce trait originaire et éperdu, cruel et d'une douceur insensée, à une œuvre qui en est le fruit à la fois monstrueux et fascinant, où l'acte physique le plus immédiat est d'emblée frappé d'une distance qui ne se comblera pas.
DD