Jean-Pierre AUMER (1776-1833). (suite)
Grâce à ses expériences à l'étranger, il renouvelle profondément le répertoire français qu'il inscrit dans le romantisme. Conscient que le spectacle ne peut se réduire à la seule chorégraphie, il s'intéresse aux costumes, aux décors, à la *machinerie, comme en témoignent ses archives. Les livrets de ses ballets, à la rédaction desquels il participe, dérogent parfois aux conventions de l'époque et s'orientent vers des thématiques proprement romantiques. Le sujet historique d'Alfred le Grand (1822), d'abord présenté en Italie (1820, mus. G. von *Gallenberg), dérange la critique par ses implications politiques et la complexité de ses combats. Il aime aussi les mélodrames (la *Somnambule,1827) et pratique le mélange des genres (la *Belle au bois dormant, 1829). Son chef-d'œuvre est l'adaptation chorégraphique du roman de l'abbé Prévost, Manon Lescaut (1830, mus. L. J. *Hérold), pour lequel il s'est adjoint E. *Scribe comme librettiste. On y trouve une parodie des spectacles du XVIIIe s., destinée à bien faire comprendre que les temps ont changé mais, surtout, Manon est la première héroïne de ballet à mourir en scène, avant la *Sylphide ou Giselle. Originalité pour l'époque, toutes ses œuvres comportent des rôles de travestis comparables à celui de Chérubin, qui assurent la longévité du succès des *Pages du duc de Vendôme (126 représentations à l'Opéra de Paris), mais son répertoire est abandonné à l'arrivée de L. *Véron à l'Opéra de Paris.
SJM
Autres chorégraphies. Aline reine de Golconde (1815, Vienne) ; le *Page inconstant (1815, Vienne) ; Astolphe et Joconde (1827, mus. Hérold, Op. de Paris) ; Lydie (1828, mus. Hérold, Op. de Paris).