Antoine HOUDAR de LA MOTTE, ou [LA MOTTE-HOUDAR A. de ] (1672-1731). (suite)
Élu en 1710 à l'Académie française, il est le destinataire de la célèbre Lettre de 1727 où J.-Ph. *Rameau expose ses conceptions lyriques. Sa version de l'Iliade déclenche, en 1713, un épisode de la Querelle des Anciens et des Modernes, dans laquelle il se range aux côtés de ces derniers. Dans ses Réflexions sur la critique (Paris, 1716), il précise la théorie de l'imitation de la nature (voir *mimésis) et définit la poésie comme « l'art qui, par le discours en vers, imite la nature avec choix et avec un dessein sensible de donner certaines idées ou d'exciter certains sentiments ». Ses quatre Discours sur la tragédie (17XX) forment une théorie poétique du théâtre, tant dramatique que lyrique. La partie la plus connue est la critique des unités (lieu et temps) et de la versification, qui lui attire la réprobation de Voltaire. Il distingue dans le théâtre plusieurs niveaux de régularité : les règles arbitraires (unités de temps et de lieu, versification) et les principes fondamentaux (vraisemblance, nécessité, unité d'action et d'intérêt). Il recourt fréquemment à des comparaisons entre scène dramatique et scène lyrique, traitant l'opéra français comme un modèle poétique de même valeur que le théâtre dramatique, dans lequel la danse contribue à une esthétique de l'image où montrer a autant d'importance que dire.
CK
Bibliographie. A. de La Motte Houdar, uvres (10 vol.), Prault l'aîné,