André PROKOVSKI (né en 1939).
Danseur et chorégraphe français.
Formé auprès de L. *Egorova, N. *Kiss, S. *Peretti et N. *Zverev, il débute en 1954 et rejoint les Ballets de Paris de R. *Petit en 1956. Il fait carrière au *London Festival Ballet (1957-1960 et 1966-1973), chez le marquis de *Cuevas (1960-1962), au *NYCB (1963-1966), et se produit ensuite dans de nombreuses compagnies à travers le monde. Il fonde et dirige avec sa femme et partenaire G. *Samsova le New London Ballet (1972-1977 et 1979), devient directeur artistique du Ballet de l'Opéra de *Rome (1977-1978) puis travaille comme chorégraphe invité en Europe, en Australie et en Afrique du Sud. Danseur d'une grande virtuosité, surtout distribué dans des rôles de bravoure, il participe à la création de Variations for Four (1957, A. *Dolin). Plus à l'aise dans les compositions pour petits groupes que les grandes fresques, il signe une quarantaine de ballets, parmi lesquels Moïse en Égypte (1971, mus. G. *Rossini), The Storm (1981, mus. D. *Chostakovitch) et Poema en forma de canciones (1992, mus. E. *Granados).
NL, GP
Pedro PRUNA, ou [P. Pere ] (1904-1977).
Peintre et décorateur espagnol.
Formé en Espagne, il s'installe à Paris en 1921. Proche de P. *Picasso, il collabore avec les *Ballets Russes pour les Matelots (1925, déc. et cost.) de L. *Massine, la Pastorale (1926, déc. et cost.) et le Triomphe de Neptune (1926, cost.) de G. *Balanchine. Il transpose à la scène les atmosphères tendues de ses peintures et s'emploie à révéler, non sans distance, les sentiments élémentaires des personnages et la violence contenue des situations, notamment dans les Matelots.
VR
Autres collaborations. S. *Lifar (la Vie de Polichinelle, 1934 ; le Roi nu, 1936 ; *Oriane et le Prince d'amour, 1938).
Ivo Vaňa PSOTA (1908-1952).
Danseur, chorégraphe et maître de ballet tchèque.
Après des études avec A. *Berger, il crée sa première chorégraphie au ballet du Théâtre national de Brno, qu'il dirige à partir de 1928. Danseur aux *Ballets russes de Monte-Carlo (1932-1936), puis *maître de ballet à l'Original *Ballet russe (1942-1947), fondateur d'une École de danse professionnelle à Brno en 1929, il reste connu comme le chorégraphie de la première mondiale du *Roméo et Juliette de S. *Prokofiev (1938,
HK
Cesare Pugni (1802/1805-1870).
Compositeur italien.
Il étudie la composition et le violon au Conservatoire de Milan (1815-1822). Après quelques numéros pour le ballet Kenilworth de G. *Gioia (1823), il compose son premier ballet complet (Elerz e Zulmida, 1826, L. *Henry) pour la *Scala où il devient bientôt maestro al cembalo et directeur de la musique tout en composant pour d'autres théâtres milanais. En 1834, il s'installe en France et rencontre J. *Perrot dont il devient le principal collaborateur au Her Majesty's Theatre de Londres (1843-1846). En 1848, il rejoint Perrot à Saint-Pétersbourg. Nommé compositeur officiel des ballets pour les Théâtres impériaux en 1851, il y reste jusqu'à sa mort.
Après ses premières compositions instrumentales sous l'influence du symphonisme viennois, son travail pour la Scala lui permet de collaborer avec les principaux chorégraphes actifs en Italie et de se confronter aux exigences du style du ballet italien caractérisé par un large usage de scènes mimées en liaison étroite avec la musique. Dès 1827, il obtient un vif succès avec la partition d'Edoardo III ossia L'assedio di Calais de Henry (mus. également de W. A. *Mozart, G. *Rossini et G. *Meyerbeer). Ses musiques pour Adelaïde de France (1829, Henry) - en particulier la scène de la prison (acte II) - sont particulièrement appréciées pour leur adhésion à l'action dramatique. Toujours pour la Scala, il compose Pellea e Mileto (1827, S. *Taglioni), *Agamemnone (1828, chor. G. *Galzerani), *Macbeth (1830, Henry). Sa capacité à produire rapidement des scènes aussi bien dramatiques que de danse pure en accord avec les exigences du chorégraphe est un élément essentiel de sa longue collaboration avec Perrot qui le conduit à composer quelques-uns des plus fameux ballets romantiques dont *Ondine ou la Naïade (1843), la *Esméralda (1844), *Pas de quatre (1845) et *Catarina ou la Fille du bandit (1846). Dans ce dernier, Perrot et Pugni introduisent une nouveauté, la " valse à cinq temps " qui aura une certaine diffusion dans les salons. Les critiques britanniques apprécient la capacité de Pugni à seconder l'action dramatique en renforçant les points saillants et à insérer de manière appropriée les éléments de couleur locale. À Londres, Pugni collabore aussi avec Ph. *Taglioni pour Coralia (1847), Théa ou la Fée aux fleurs (1847), Électra ou la Pléiade perdue (1849), les Plaisirs de l'hiver ou les Patineurs (1849), la *Métamorphose (1850 ; rep.
ATos
Autres compositions. la *Vivandière (1844, Saint-Léon et F. *Cerrito) ; *Éoline ou la Dryade (1845, Perrot) ; le *Jugement de Pâris (1846, Perrot) ; la Fille de marbre (1847, Saint-Léon) ; le *Violon du diable (1849, Saint-Léon) ; les Délices du sérail (1850, L. et F. *Gosselin) ; la *Fille du Pharaon (1862, Petipa) ; le Roi Candaule (1868, Petipa).
Bibliographie. I. Guest, " C. Pugni : A Plea for Justice ", in Dance Research, vol. I, 1983 ; J. Perrot, Master of the Romantic Ballet,
Henry PURCELL (1659-1695).
Compositeur anglais.
Organiste de Westminster, auteur de musique religieuse et de suites pour clavecin, il s'impose à la fin de sa fulgurante carrière comme un extraordinaire compositeur dramatique. Il compose d'abord de la musique de scène pour de nombreuses pièces de théâtre (ouvertures, suites de danses introductives, entractes, chansons et danses épisodiques). L'année 1689 marque le début de sa collaboration avec J. *Preist, pour la création de Dido and Aeneas, sur un livret de Nahum Tate. Cet opéra miniature, composé pour un collège de jeunes filles, prend place parmi les chefs-d'œuvre de l'art lyrique. Purcell privilégie pourtant ensuite - toujours avec Preist - le genre du « semi-opéra », répondant mieux au goût de la Restauration : une pièce de théâtre déclamée montée avec de somptueux décors et rehaussée de séquences chantées et dansées dans la tradition du *masque (Dioclesian, 1690 ; Timon of Athen, 1694 ; The Indian Queen, 1695 ; The Tempest, 1695). Le musicien excelle à peindre en quelques mesures des personnages allégoriques, féeriques ou comiques : le Génie du froid dans le drame de Dryden, King Arthur (1691) ; un poète ivre, la nuit ou les quatre saisons dans The Fairy Queen, adaptation du *Songe d'une nuit d'été de W. *Shakespeare (1692). Influencé par la vocalité d'un Francesco Cavalli ou par les danses et les chœurs lullystes, il sait fondre ces styles dans un idiome très personnel, propre à rendre avec une égale puissance les climats les plus divers, de la fantaisie légère à la profondeur tragique, ce qui lui permet de résister magistralement à l'entreprise de déconstruction de la *Tristeza complice (1996, A. *Platel), dans lequel Dick Van der Harst transpose des extraits célèbres de The Fairy Queen et King Arthur pour dix accordéonistes et une chanteuse.