Helen TAMIRIS, [BECKER H., dite ] (1903-1966). (suite)
Tamiris part de la conviction que le créateur doit assurer dans la cité la double tâche de mener une réflexion et de proposer un mode d'action. Ses premiers solos (Subconscious, 1927 ; Dance of the City, 1929) révèlent une volonté d'intervention bien ancrée dans la réalité contemporaine, qui trouve sa meilleure expression avec *How Long, Brethren ? (1936) sur des negro spirituals, une des premières tentatives de mettre sur scène la black dance. Malgré cet engagement, sa démarche créative se transpose facilement à l'univers des comédies musicales, grâce à son goût pour la théâtralité. Tamiris laisse sa marque sur ce genre purement américain en y fondant ses différentes composantes (théâtre, musique, danse) et en donnant à la danse un statut égal aux autres (*Annie Get Your Gun et *Show Boat). Toutefois, en renouant avec cette forme de divertissement populaire, elle prête le flanc aux critiques, qui jugent son attitude incompatible avec la mission que les pionniers de la danse moderne se sont assigné à l'époque. En oscillation perpétuelle entre la salle de concerts et la scène de *Broadway, Tamiris laisse aux autres le souci d'inventer de nouvelles techniques, tandis qu'elle défend les droits des danseurs et revendique un statut pour la danse au sein des structures institutionnelles.
MDS
Autres chorégraphies. Nobody Knows de Trouble I See (1928) ; Swing Low, Sweet Chariot (1929) ; Crucifixion (1931) ; Go Down Moses (1932) ; Salut au monde (1937) ; Adelante (1939) ; Up in Central Park (1945) ; Inside USA (1948) ; Plain and Fancy (1955).
Bibliographie. H. Tamiris, « Tamiris in Her Own Voice : Draft of an Autobiography », in Studies in Dance History, 1, automne-hiver 1989.
Filmographie. Trailblazers of Modern Dance, 1977.