Roi de France.
Respectant la tradition, il est formé à la danse à partir de l'âge de sept ans par Henry Prévost puis Jean Regnault. Svelte, gracieux, le jeune roi montre de réelles dispositions et travaille ensuite avec P. *Beauchamps dans l'intimité des répétitions des *ballets de cour. Appréciant les *branles et la *courante, il paraît au bal jusqu'en 1679, mais s'affirme plus encore dans les ballets. Au lendemain de la Fronde, il débute dans le Ballet de Cassandre (21 fevrier 1651). Il aime interpréter des rôles contrastant avec sa condition (filou, ivrogne, bohémien, furie, esclave), mais aussi ceux sérieux et nobles (la Guerre, Pluton, Jupiter), s'illustrant notamment dans le *Ballet royal de l'Impatience (1661) et celui de Flore (1669). Roi-Soleil, il incarne à plusieurs reprises Apollon, du *Ballet royal de la nuit (1653) jusqu'à ses adieux à la scène en 1670 dans les Amants magnifiques de *Molière et J. -B. *Lully.
Il ne cesse de prouver son intérêt pour l'art de Terpsichore, choisissant lui-même les maîtres de sa descendance. Comme les autres arts, la danse sous son règne s'inscrit dans une politique culturelle centralisatrice qui cherche à imposer l'image d'une France brillante et dominatrice. Il fonde l'*Académie royale de danse (ARD), poussant les danseurs à théoriser et à déterminer les normes classiques, encourage l'invention d'un système de *notation. Il prodigue ses faveurs au ballet de cour et favorise l'éclosion de genres lyriques et dramatiques intégrant la danse (*Tragégie-ballet, *Tragi-comédie-ballet et *Comédie-ballet). Il crée également les conditions favorables au développement d'une danse professionnelle de haut niveau en établissant l'*Académie royale de musique (ARM) et par là même la première compagnie de ballet institutionnelle en Europe qu'il dote d'une école. Son rôle est déterminant dans l'épanouissement de la *Belle Danse, qui promue en modèle, se répand dans le royaume et les cours européennes.
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