Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
F

Sergueï Filine (né en 1970).

Danseur russe.

Il étudie à l'Ecole de danse de Moscou, et rejoint le *Bolchoï en 1988. Danseur brillant, aux lignes élancées, à la technique élégante et précise, il est distribué dans tous les ballets classiques. Interprète du Prince dans la nouvelle version du *Lac des cygnes (1996) de V. *Vassiliev, il participe à la création d'A. *Ratmanski les Charmes du maniérisme (1997).

ESou

Leonor FINI (1918-1996).

Peintre et décoratrice de théâtre italienne.

Née à Buenos Aires, de mère italienne, elle s'installe dans les années 1930 à Paris, où elle se lie avec les milieux surréalistes sans jamais, toutefois, rejoindre leur groupe. Son approche de l'imagerie du rêve fait une large place aux figures androgynes et aux séductrices inquiétantes (femmes-fées, sorcières, sphynges). Après la Seconde Guerre mondiale, elle signe plusieurs décors et costumes où elle déploie son goût pour les fastes de la fête et l'élégance scandaleuse.

PLM

Collaborations. *Dollar (Cinq Dons de la fée, 1943) ; *Milloss (la Dame aux camélias, 1945, Rome) ; *Balanchine (Palais de cristal, 1947, Op. de *Paris) ; *Caton (Sebastian, repr. 1947) ; R. *Petit (les Demoiselles de la nuit, 1948) ; *Ashton (le Rêve de Léonor (1949) ; *Charrat (Orfeo, 1951) ; Grand B. du marquis de *Cuevas (*Roméo et Juliette, 1955).

Heinz Finkel (1908-1946).

Danseur, chorégraphe et pédagogue allemand.

Formé à la musique, aux arts graphiques, puis à la danse à l'École *Laban de Hambourg, il fait partie de plusieurs compagnies, puis, encouragé par H. *Kreutzberg, il crée ses propres danses, dont on loue la variété et la clarté du propos, et pour lesquelles il compose la musique. En 1933, il émigre à Paris, où il est accueilli par D. *Bereska. Il enseigne ensuite à son propre compte, mais son activité sera interrompue par la clandestinité à laquelle le contraint la guerre, jusqu'à sa mort précoce. Il compte parmi ceux qui ont contribué à implanter, à l'époque, la danse d'*expression en France.

JR

(Ballet national de) Finlande.

Compagnie attachée à l'Opéra d'Helsinki.

Dès son ouverture, en 1879, l'Opéra dispose d'un groupe de danseurs pour les ouvrages lyriques, mais ce n'est qu'après la révolution de 1917 en Russie que se développe une véritable activité chorégraphique. Edward Fazer, directeur de l'Opéra, engage en 1921 G. *Gé comme *maître de ballet et, en 1922, est présenté un *Lac des cygnes en version intégrale, la première montée hors de Russie. Cette version, d'une grande authenticité, reste un des piliers du répertoire de la compagnie : dans le rôle de la princesse, à Marie Paischeff, formée au *Mariinski, succéderont Lucia Nifontova en 1932, puis D. *Laine en 1952, dans une version remaniée dans le style *Vaganova par Tamara Nikitina en 1950.

Entre-temps, Gé signe le premier ballet long entièrement finlandais Siminen helmi [la Perle bleue] (1931), sur une musique d'Erkki Melartin, avant de rejoindre le Ballet russe de *Monte-Carlo, en 1935, avec deux des meilleurs danseurs de la compagnie, L. Nifontova et Arvo Martikainen. Son successeur, A. *Saxelin, monte la *Belle au bois dormant (1938), puis *Raymonda, et crée le Cygne de Tuonela (1942, mus. J. *Sibelius) : pendant la Seconde Guerre mondiale, les danseurs reviennent danser chaque fois que possible, construisant la réputation de ténacité de la compagnie, qui s'illustre par son excellent niveau dès 1945 au Concours de Stockholm puis à celui de Copenhague en 1947, et plus encore lors de ses nombreuses tournées internationales à partir de 1959.

Après le retour de Gé (1955-1962), qui reprend le répertoire du Ballet russe de Monte-Carlo, les chorégraphes invités se succèdent, entre autres R. *Zakharov, S. *Lifar, M. *Lavrovski, N. *Beriozoff, H. *Lander, B. *Cullberg, C. *Carlson. Dans les années 1960, une ancienne prima ballerina, Elsa Sylvestersson, s'illustre en tant que chorégraphe, signant près de cinquante œuvres, dont *Phaedra (1969), tandis qu'une autre, Laine, reprend la direction de la compagnie en 1984, mettant en place une politique poursuivie par J. *Uotinen, son successeur depuis 1992 : primauté aux grands classiques russes, ouverture aux expériences modernes et encouragement des chorégraphes finlandais.

BH

Eugénie Fiocre (1845-1908).

Danseuse française.

Elle fait carrière à l'Opéra de *Paris de 1858 à 1875. Sa beauté sculpturale fait sensation en 1864 dans Néméa ou l'Amour vengé d'A. *Saint-Léon dont elle est une interprète d'élection. C'est essentiellement en *travesti qu'elle impose son charme piquant (le Roi d'Yvetot, 1865, chor. L. *Petipa ; Gretna Green, 1873, L. *Mérante), créant notamment le rôle de Franz dans *Coppélia (1870). E. *Degas et J.-B. Carpeaux ont immortalisé cette ballerine souvent louée par Th. *Gautier.

NL

Louise FITZ-JAMES (1809-?) .

Danseuse française.

Elle se produit à l'Opéra de *Paris de 1832 à 1846. Son extrême minceur et sa technique aérienne la prédisposent à reprendre avec succès plusieurs des personnages créés par M. *Taglioni. La critique la remarque particulièrement dans le *Dieu et la Bayadère. Elle donne la réplique à C. *Grisi dans le *Diable amoureux (1840) et la *Jolie Fille de Gand (1842).

SJM

Nathalie FITZ-JAMES (1819-?) .

Danseuse française.

Sœur de la précédente. Elle mène une double carrière de ballerine et de cantatrice soprano. Elle débute à l'Opéra de *Paris dans les médiocres Mohicans (1837, A. *Guerra) puis remporte un grand succès dans la *Fille du Danube. En 1842, elle quitte Paris pour l'Italie puis fait carrière en Amérique (1845). Apparemment fragile, elle est une technicienne légère aux pointes épurées.

SJM

Frédéric FLAMAND (né en 1946).

Metteur en scène et chorégraphe belge.

Issu du Théâtre Laboratoire vicinal, marqué par l'enseignement de Jerzy Grotowski, il crée, en 1973, sa compagnie à Bruxelles. Celle-ci s'installera six ans plus tard dans une ancienne raffinerie sucrière. Espace alternatif, le Plan K devient un pôle important de recherches pluriartistiques.

Dès ses premiers spectacles (le Nu traversé, 1973), il privilégie la place du corps, à travers une « expérimentation vocale et gestuelle ». Ce travail atypique s'inscrit « dans la suite d'une tradition moderniste du ballet reconsidérée par les apports des avant-gardistes plasticiens ». Féru de nouvelles technologies, il intègre vidéo, outils électroniques, systèmes de projection dans des mises en scène sophistiquées, où le corps semble lui-même devenir l'accessoire d'une image globale. Nommé en 1991 directeur du centre chorégraphique Charleroi-Danses, il y poursuit la quête d'une œuvre en fusion, notamment lors d'une trilogie réalisée avec le plasticien Fabrizio Plessi : la Chute d'Icare (1989), Titanic (1992) et Ex machina (1994).