Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M

MARIEMMA, [MARTÍNEZ CABREJAS Guillermina, dite ] (née en 1917). (suite)

BMdF

Autres chorégraphies. Voyage vers l'amour (1958) ; España (1960, mus. E. *Chabrier) ; Ibérica (1964, mus. Jesús Guridi et M. *Ravel) ; *Carmen (1966) ; le *Tricorne (1973) ; Ballet vasco (1979) ; Danza de los ojos verdes (1982, mus. E. *Granados) ; Danza y Tronío (1984) ; Goyescas (1996, mus. Granados).
Bibliographie. G. Martínez Cabrejas, Mis caminos a través de la danza. Tratado de danza española, Fundación Autor, Madrid, 1997.

(Ballet du théâtre) Mariinski.

Compagnie de danse russe, attachée au principal théâtre lyrique de *Saint-Pétersbourg.

Héritière des spectacles de danse donnés à la cour de 1730 à 1770, la compagnie s'établit en 1783 au théâtre *Bolchoï Kamenny et à partir de 1885 au théâtre Mariinski (construit en 1860). Celui-ci change de nom en 1919 pour Gosoudarstvenni Akademitcheski Teatr Operi i Baleta [Théâtre d'État académique d'opéra et de ballet] ou *GATOB, puis reçoit le nom de S. M. Kirov en 1935 (d'où l'appellation familière de " Kirov ") avant de reprendre le nom de Mariinski en 1991.

Au XVIIIe s. s'y succèdent les grands chorégraphes étrangers du moment (F. *Hilverding, G. *Angiolini, Ch. *Le Picq, G. *Canziani). Le premier chorégraphe russe de la compagnie, I. *Valberkh, partage cette fonction avec Ch.-L. *Didelot qui dirige la compagnie de 1801 à 1811 puis de 1816 à 1829, ainsi que l'école. Pendant ces périodes, Didelot règle plus de trente ballets dont le *Prisonnier de Caucase (d'après un poème d'A. *Pouchkine) où danse A. *Istomina, alors que se révèle une génération de danseurs russes tels E. *Kolossova, M. *Danilova ou Nicolas Goltz. Grâce au travail de Didelot, le ballet russe est prêt à accepter le romantisme lorsque celui-ci est introduit par des chorégraphes français et des danseurs qui viennent à Saint-Pétersbourg (surtout M. *Taglioni). Dans les années 1850, J. *Perrot remonte ses œuvres déjà célèbres (la Esméralda) et règle des ballets pour E. *Andreïanova. A. *Saint-Léon arrivé en 1859 pour diriger la compagnie, monte en 1864 le *Petit Cheval bossu tiré d'un conte russe très populaire.

Une période nouvelle commence quand M. *Petipa devient chorégraphe. Composant pour le Mariinski plus de cinquante ballets tout en remontant les œuvres d'autres chorégraphes, c'est lui qui crée le " grand ballet " russe académique du XIXe s. Ce type de spectacle à plusieurs actes, extrêmement riche, prend forme graduellement à partir de la *Fille du pharaon (1862) jusqu'aux ballets réglés dans les années 1890, seul ou avec L. *Ivanov, sur les musiques de P. *Tchaïkovski (la *Belle au bois dormant, le *Lac des cygnes) et A. *Glasounov (*Raymonda).(cf. note) Dans ces ballets s'illustrent E. *Vazem, E. *Sokolova, P. *Guerdt ou encore Varvara Nikitina dans les années 1870-1880 puis, dans les années 1890, les italiens C. *Brianza, P. *Legnani, E. *Cecchetti etc. qui enrichissent l'école russe de leur technique virtuose (ce dont M. *Kschessinska profitera beaucoup).

À la fin du XIXe s. une génération de danseurs apparaît qui, tout en dansant le répertoire traditionnel, se trouve aussi tentée par les réformes de M. *Fokine. Celui-ci présente une nouvelle conception de ballet : court drame chorégraphique où musique, décors, costumes, danses et pantomimes se mêlent pour créer une image poétique ou orientale. Il crée ses premiers ballets au Mariinski (les *Sylphides, le Pavillon d'Armide, les Nuits égyptiennes), mais en 1909 il opte pour l'aventure des Saisons russes de S. *Diaghilev. Certains danseurs (*Karsavina, *Nijinski) le suivent, d'autres (A. *Pavlova, *Preobrajenska), quoique intéressés, préféreront une voie plus académique, mais la Révolution de 1917 se chargera d'accentuer l'hémorragie de danseurs que connaît alors la compagnie.

Dans les années 1920, intégrant les nouvelles orientations que prennent alors les arts visuels, la musique et la littérature, F. *Lopoukhov règle des ballets comme Grandeur de l'Univers ou la Rafale rouge et signe les premières chorégraphies en Russie des ballets de I. *Stravinski. Cependant dès les années 1930, c'est la conception traditionnelle qui prévaut. Malgré la prééminence accordée à cette époque à Moscou, c'est à Saint-Pétersbourg (devenu alors Leningrad) que sont créées les plus importantes œuvres du genre *drambalet : *Flammes de Paris (V. *Vaïnonen), la *Fontaine de Bakhtchissaraï (R. *Zakharov), Roméo et Juliette (L. *Lavrovski), ces deux derniers étant interprétés par G. *Oulanova. Ces ballets sont bientôt repris à Moscou où sont transférés M. *Semenova et A. *Ermolaïev, puis G. Oulanova. Au Kirov restent Tatiana Vetcheslova et N. *Doudinskaïa ainsi que C. *Sergueïev qui assure la direction dans les années 1950-1960, produisant surtout des nouvelles versions des grands classiques, tandis que L. *Yakobson règle quelques ballets dans les années 1960. Après ses premiers succès (la *Fleur de pierre, 1957 ; la Légende d'amour, 1961), Y. *Grigorovitch quitte aussi le Kirov pour le *Bolchoï. Parmi les danseurs des années 1960-1970 se détachent I. *Kolpakova, Y. *Soloviev, G. *Komleva ainsi que R. *Noureev, N. *Makarova et M. *Baryshnikov qui émigrent. Dans les années 1980-1990, tout en produisant ses propres ballets, O. *Vinogradov, devenu chorégraphe en chef en 1977, fait entrer au répertoire des œuvres de R. *Petit, M. *Béjart, G. *Balanchine et A. *Bournonville où s'illustrent A. *Assylmouratova, F. *Rouzimatov, Youlia Makhalina, Galina Mezertseva. La fin des années 1990, voit se lever de jeunes étoiles comme O. *Lopatkina et Diana Vichneva.

ESou

Maguy MARIN, [M. Marguerite ] (née en 1951).

Danseuse et chorégraphe française.

Elle étudie au Conservatoire de Toulouse, puis auprès de N. *Vyroubova et danse à l'Opéra de Strasbourg. Élève à *Mudra, elle y participe à la création de Chandra, groupe de recherche dirigé par M. *Van Hoecke, puis rejoint le *Ballet du XXe siècle (1972-1976), où elle danse plusieurs créations de M. *Béjart. Primée à *Nyons avec Évocation (1977) puis à *Bagnolet avec Brouillards d'enfance (1978), elle fonde alors avec Daniel Ambash - danseur et chorégraphe - le Ballet Théâtre de l'Arche (rebaptisé compagnie Maguy Marin en 1984) qui s'installe à Créteil, dans la banlieue parisienne. En 1981, la création de *May B, établit sa renommée dans le monde entier. Ce phénomènal succès se reproduit en 1985 avec le *Cendrillon qu'elle crée pour le *Lyon Opéra Ballet. En 1998, elle quitte le *CCN de Créteil qu'elle dirige depuis 1989 pour inaugurer un nouveau CCN à Rilleux la Pape, dans la banlieue de Lyon.