Susana Ibánez (née en 1934).
Danseuse, pédagogue et chorégraphe argentine.
Formée par R. *Schottelius et A. *Itelman, elle intègre le groupe de danse créé par D. *Hoyer, puis le Ballet del Teatro *San Martín. En 1987, elle s'installe en Allemagne, où elle est engagée par H. *Kresnik, qui lui confie le rôle de Lady Macbeth (*Macbeth, 1988), dont elle donne une interprétation remarquable, puis des rôles solistes dans Ulrike Meinhof (1990) et Frida Kahlo (1992). Son enseignement s'appuie sur la technique de Fedora Aberastury (Sistema Conciente).
SK
Jacques IBERT (1890-1962).
Compositeur français
Il fait ses études au Conservatoire de Paris. Lauréat du Prix de Rome, après de nombreux voyages, il s'établit dans la capitale italienne où il dirige la Villa Médicis (1937-1940, 1946-1960). Héritier de la tradition française, Ibert essaye dans toutes ses œuvres de préserver, contre les exubérances des recherches contemporaines, un équilibre et une correspondance intime entre les exigences de la sensibilité et la rigueur formelle.
Il compose plusieurs ballets dont Diane de Poitiers (1943, M. *Fokine), les Amours de Jupiter (1946, R. *Petit). Le poli des mélodies et les couleurs fragiles et denses rendent sa musique idéale pour des chorégraphies qui privilégient les atmosphères classiques, tels B. *Nijinska (les Rencontres, 1925), R. *Page (The Gold Standard, 1934 ; Divertissements, 1951 ; Impromptus au bois, 1951 ; le Triomphe de la Chasteté, 1954), S. *Lifar (Escales, 1948 ; le Chevalier errant, 1950 ; Idylle et jeux, 1962) et K. *Macmillan (Valse excentrique, 1956).
EQ
Autres compositions. Ballade de la Geole de Reading (1947, J.-J. *Etchevery).
Stanislas IDZIKOWSKI (1894-1977).
Danseur et pédagogue polonais.
Formé en Pologne, puis élève d'E. *Cecchetti, il danse dans la compagnie de A. *Pavlova (1912) et rejoint les *Ballets Russes de *Diaghilev (1914-1924 et 1925-1927). Principal danseur des « Soirées de Paris » du comte E. de *Beaumont (1924), il se produit à Londres au Coliseum, en tournée avec sa propre troupe (1929-1930), puis en invité avec le Vic Wells Ballet (1933-1934). Fixé à Londres, il se consacre à partir de 1933 à l'enseignement. De petite taille, possédant une extraordinaire élévation, il campe avec maestria l'Oiseau bleu (*Belle au bois dormant, 1921). Interprète de L. *Massine (la *Boutique fantasque, *Pulcinella, le *Tricorne), B. *Nijinska (*Renard), il reprend les rôles de V. *Nijinski et crée les Rendez-vous de F. *Ashton (1933). Professeur recherché, il contribue à codifier la méthode de Cecchetti et publie en 1922, en collaboration avec C. W. Beaumont, A Manual of the Theory and Practice of Classical Theatrical Dancing, premier ouvrage où est exposé le système d'enseignement de son maître.
GP, NL
Carlotta IKEDA (née en 1941).
Danseuse et chorégraphe japonaise.
Formée à l'université de Tokyo à la danse classique (elle choisit son prénom en référence à C. *Grisi) et à la danse moderne (technique *Graham), elle se lie en 1974 au groupe Dairakudakan, et avec l'aide de K. *Murobushi, crée la compagnie Ariadone, exclusivement féminine. La reconnaissance lui vient de l'Europe, à partir de Dernier Éden (1978), et de son premier solo, Utt (1981). Au début des années 1990, elle s'installe en France.
Le bassin ancré dans le sol, des cuisses et épaules musculeuses, le corps maquillé de blanc, les yeux révulsés, Ikeda cherche des états de danse, « où le corps ne fait jamais obstacle », qu'elle nomme « éros » ou « transe ». Ses premiers spectacles, créés au Japon entre 1975 et 1979 sous le titre générique de Meskazan [Volcan féminin], adoptent l'énergie d'un *butô sulfureux. Avec la maturité, ses œuvres s'apaisent dans une constellation de chairs en métamorphose, où un érotisme grotesque épouse la dimension spirituelle de l'extase, dans une danse des profondeurs qui est à la fois déflagration et distillation.
JMA
Autres chorégraphies. Hime (1985) ; Blackreywhite (1988) ; Une journée blanche (1990, duo avec *Diasnas) ; le Langage du Sphynx (1992) ; *Aï Amour (1994, duo avec Murobushi) ; En chasse (1995) ; Waiting (1996) ; Haru no Saiten (1999).
Pastora IMPERIO, [Rojas Monje P., dite ] (1888-1979).
Danseuse espagnole.
Elle se forme avec sa mère, la bailaora Rosario Monje, surnommée la Mejorana. M. de *Falla crée pour elle la première version de l'*Amour sorcier (1915, Madrid) dans laquelle le rôle de la gitane Candelas est dansé et chanté. Après plusieurs tournées en Amérique latine et en Espagne, elle participe, en 1934, à Madrid, à la première de la nouvelle version de l'Amour sorcier réalisée par la *Argentina. En 1946, elle collabore avec la compagnie de P. *López. En tant que danseuse de *flamenco, elle pratique le braceo (bras levés avec des rotations souples du poignet) que lui a enseigné sa mère et généralise l'usage du jeu avec la traîne de la robe. Elle se distingue dans la danse des soleares, tanguillos et zorongo.
BMdF
Filmographie. Danza fatal (1914, réal. J. Togores) ; María de la O (1936, avec C. *Amaya, réal. F. Elías) ; La Marquesona (1940, réal. E. Fernández Ardavín) ; l'Amour sorcier (1949, réal. A. Román).
Cecilia Ingenieros (1920-1993).
Danseuse, chorégraphe et pédagogue argentine.
Fille de José Ingenieros, psychiatre, sociologue et écrivain argentin, impressionnée par les Ballets *Jooss lors de leur passage à Buenos Aires, elle étudie avec O. *Werberg et danse avec les *Sakharoff, quand, à leur tour, ils viennent en Argentine. En 1945, elle part aux États-Unis, où elle résidera deux ans, s'imprégnant de la technique *Graham. De retour en Argentine, en 1947, elle fonde la Compañía Argentina de Danza Moderna et se produit à Paris en 1949 et 1950. Précurseur de la danse moderne dans son pays, elle transmet par la suite son art à l'École nationale de danse.
SK
Chorégraphies. Figuras (1949, mus. *Messiaen) ; Fiesta (1950, mus. *Bartók) ; Tres Canciones para contralto (1950, mus. *Honegger).
Mona INGLESBY (née en 1918).
Danseuse, chorégraphe et directrice de compagnie britannique.
Elle intègre la *Rambert School dès 1930 et se produit avec le *Ballet Rambert, interprétant notamment le rôle de Papillon dans le *Carnaval de M. *Fokine. En 1941, à l'âge de vingt-trois ans, elle crée sa propre compagnie, l'International Ballet. Jusqu'en 1953, année où elle quitte la scène, elle présente des ballets classiques dans les provinces britanniques, notamment le *Lac des cygnes, *Giselle, *Coppélia et le *Mariage d'Aurore dans leur chorégraphies originales remontées par N. *Sergueïev, le régisseur de la compagnie lors de sa fondation. Elle se distingue nettement des ballerines britanniques de son époque par sa personnalité. Elle chorégraphie plusieurs œuvres, dont aucune ne survivra à la disparition de l'International Ballet.
JS, LK