Compositeur anglais d'origine allemande.

Élève de Zachow à Halle et formé, comme J.-S. *Bach, à la composition d'œuvres religieuses luthériennes, il connaît la révélation de l'opéra à Hambourg, où il compose sa première œuvre lyrique, Almira (1705). De 1706 à 1710, il séjourne en Italie, où il écrit son premier oratorio (Il Trionfo del Tempo, 1707) et se fait acclamer comme compositeur d'opera seria. En 1711, Rinaldo triomphe à Londres, où il se fixe l'année suivante, prêt à implanter l'opéra italien en Angleterre. Il devient le principal compositeur de la Royal Academy of Music, pour laquelle il écrit notamment Giulio Cesare (1724) et Orlando (1733). À la fin des années 1730, l'opéra ne faisant plus recette à Londres, il se tourne vers l'oratorio, qu'il a déjà expérimenté en Angleterre avec Esther (1718). Il apporte aussi une contribution majeure à la musique instrumentale avec ses suites The Water Music (1717), ses douze Concerti grossi opus 6 et ses concertos pour orgue.

Durant la saison 1734-1735 à Covent Garden, Haendel, confronté à la présence de Farinelli dans une troupe concurrente, profite de celle de M. *Sallé pour tenter d'attirer le public en ajoutant des danses dans deux de ses opera seria : il en intègre ainsi dans chaque acte d'Il Pastor Fido, qu'il fait précéder d'un divertissement intitulé Terpsichore, et remanie de même Arianna in Creta ; il compose en outre deux nouvelles œuvres, Ariodante et Alcina, en ménageant des épisodes dansés pour Sallé, qui, dans Alcina, tient le rôle de Cupidon sans paniers, au grand scandale du public, qui refuse de souscrire à cet essai de réforme du costume. Si cette expérience n'a pas de suite à l'époque, certains oratorios anglais de Haendel seront toutefois abordés chorégraphiquement au XX^e siècle. Inspirés pour la plupart de livrets originaux, à la différence des deux plus célèbres, Israël en Égypte (1739) et le Messie (1742), dont le texte est directement tiré des Écritures, ils sont proches de l'opéra et le chœur incarnant le peuple élu y a une forte présence : ainsi, M. *Wigman chorégraphiera Saül (1954) et K. *Jooss des danses pour Belshazzar (1972, m. en sc. XXXX Graf), ainsi que pour l'oratorio profane Acis and Galatea (1972, m. en sc. XXXX Graf) composé comme une sorte d'opéra non représenté, tandis que Mark *Morris abordera l'Allegro, il pensieroso ed il moderato (1988) bâti sur un poème de J. *Milton. Plusieurs musiques de Haendel seront aussi arrangées par Beecham pour The Gods Go a-Begging (1928, G. *Balanchine ; 1936, N. de *Valois ; 1937, D. *Lichine).

RL

Sur la musique de Haendel. J. *Dauberval (Four Ages of the Man, 1784) ; de Valois (The Origin of Design, 1932) ; A. *Howard (Alcina Suite, 1934 ; Water Music Suite, 1943) ; M. *Inglesby (The Masque of *Comus, 1941) ; K. *Jooss (Juventus ; 1948 ; Dithyrambus, 1949) ; P. *Taylor (Aureole, 1962 ; Airs, 1978 ; Musette, 1983) ; C. *Bruce (George Frederic, 1969 ; Agrippina, 1982) ; W. *Forsythe (Flore subsimplici, 1977) ; G. *Bohner (Schwarz Weiss Zeigen, 1983) ; A. *Tomasson (Haendel - A Celebration, 1989).

Compositeur français d'origine vénézuélienne.

Il étudie le piano et la composition avec Jules Massenet à Paris. Très introduit dans les milieux artistiques de son époque, proche de Marcel Proust, il est élu, en 1945, membre de l'Institut et nommé directeur de l'Opéra de *Paris. À l'écart de toute avant-garde, son style reste fortement ancré dans l'harmonie tonale. Pour la danse, il reste surtout le compositeur du *Dieu bleu (1912, M. *Fokine, *Ballets russes).

AM

Autres compositions. La Fête chez Thérèse (1910, Stichel) ; Aux bosquets d'Idalie (1937).
Sur la musique de Hahn. R. *Page (Girl with a Flaxen Hair, 1921 ; la Gitanette, 1921 ; The Poisoned Flower, 1921).

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain.

Né dans le Tennessee, il se forme auprès de Marion Cuyjet à la Judimar School de Philadelphie, puis à la K. *Dunham School de New York. Incorporé dans l'armée, il interprète et chorégraphie des spectacles de variétés entre 1955 et 1957. À son retour à Philadelphie, il fonde, en 1958, le Sydney King Dance Theater, qui deviendra l'Arthur Hall Afro-American Dance Ensemble. La compagnie développe un répertoire de danses d'Afrique occidentale, surtout des adaptations scéniques de formes ghanéennes. En 1969, Hall fonde l'Ile Ife Black Humanitarian Center (« maison de l'amour » en yoruba ) et devient l'une des figures de proue du Black Art Movement. Expérience réussie, ce centre offre régulièrement des spectacles aux écoliers jusqu'en 1975. Parmi les créations longues de Hall, on compte Africa's Children (1968), Orpheus (1973), Aida (1976, National Negro Opera Co.), Fat Tuesday & All That Jazz (1977 ; repr. 1997, Muntu Dance Theatre), Oba Koso (1987) et Requiem (1995).

TDF

Danseur et chorégraphe américain.

Il débute dans la danse classique et moderne à Chicago, puis se tourne vers le *jazz avec P. *Bethel, Thelma Hill et Nat Horne. En 1974, il fonde sa compagnie et chorégraphie pour l'Opéra de Chicago, The Pearl Fishers et pour le cinéma : Wildcats (1986, réal. XXXXX, *Warner Bros.). Depuis 1976, il se consacre également à l'enseignement.

Bien que ses chorégraphies s'étendent largement du style latino américain à un style moderne et grahamien, J. Hall est plus particulièrement impressionnant quand il interprète ou crée des œuvres basées sur l'idiome jazz telles Nightwalker (19XX) sur une musique de D. *Ellington. À l'inverse des chorégraphes qui utilisent le jazz pour des créations enjouées et exubérantes, il signe des œuvres profondément sérieuses, telle Now You See It, Now You Don't (1988) traitant de la détresse des sans-abri. Comme de nombreux chorégraphes afro-américains, il affirme dans ses œuvres sa préoccupation de la condition humaine.

ESe

Danseuse, chorégraphe et pédagogue américaine.

Initiée à la technique d'I. *Duncan dès l'enfance, elle suit l'enseignement de M. *H'Doubler. Élève puis danseuse de D. *Humphrey, elle rejoint ensuite la compagnie de C. *Weidman à New York (1944). En 1955 elle fonde le San Francisco's Dancers' Workshop (SFDW), groupe multidisciplinaire avec, parmi d'autres, S. *Forti et le compositeur *La Monte Young. Elle met alors en place ses célèbres ateliers d'improvisation fréquentés par nombre de ceux qui formeront la « génération du *Judson », sur laquelle ses innovations exerceront une large influence.