Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Bernard DAYDÉ (1921-1986).

Scénographe et costumier français.

Il commence sa carrière de décorateur en 1944 et organise sa première exposition personnelle de peinture en 1945. L'année suivante, il signe la scénographie du ballet Sérénité de J. *Babilée. Commence alors un long compagnonnage avec la danse, lequel marquera le ballet français des années 1950-1960 (J. *Charrat, M. *Béjart, J. *Lazzini, etc.). De 1971 à 1977, il dirige les services artistiques et techniques de la scène à l'Opéra de *Paris, contribuant à leur réorganisation.

Ses scénographies n'imposent pas un style personnel, mais sont élaborées en fonction de l'originalité de l'œuvre. Du trompe-l'œil au décor abstrait, il a une approche éclectique et sans a priori, qui privilégie l'efficacité décorative. Dans les Liens de Charrat (1957), il compose une scène traversée exclusivement de cordes qui relient les danseurs, alors que pour Haut Voltage de Béjart (1963), il s'inspire de la dimension symbolique des tours de radio célébrées par les *constructivistes russes. Soucieux de modernité, il travaille ses costumes dans les matériaux les plus récents, comme le plastique qu'il utilise dans Bacchus et *Ariane (1968, M. *Descombey) pour donner aux danseurs un aspect luisant et vernissé.

VR

Autres collaborations. Babilée (Danse et Poésie, 1946) ; Charrat (la Légende et la Licorne, 1948 ; la Dryade, 1956 ; l'Enfant et les Sortilèges, 1964 ; Rencontres, 1966) ; Béjart (Arcane I, 1955 ; Prométhée, 1956; l'Étranger, 1957; *Pulcinella, 1957 ; Métamorphoses, 1966) ; Michel Descombey (Symphonie concertante, 1962 ; Essais, 1966) ; Joseph Lazzini (Illuminations, 1963 ; le *Mandarin merveilleux, 1965 ; le *Fils prodigue, 1966) ; *Skibine(Danses brèves, 1963) ; F. *Flindt (Tango chicane, 1968 ; Sommerdanse, 1970 ; *Salomé, 1978) ; *Biagi (Siegfrid Idyll, 1971) ; *Darsonval (*Sylvia, 1979) ;*Balanchine (Gaspard de la nuit, 1975)

Liane DAYDÉ (née en 1932).

Danseuse et pédagogue française.

Formée à l'École de l'Opéra de *Paris, elle entre dans le Ballet en 1946. Nommée *étoile en 1951, elle interprète le répertoire (*Giselle, *Coppélia) et participe à de nombreuses créations, comme Blanche-Neige ou *Roméo et Juliette de S. *Lifar. Elle quitte l'Opéra en 1959 et danse la *Belle au bois dormant pour G. *Cuevas en 1960-1961. En 1963, elle organise le Grand Ballet classique de France, qui diffuse en France et dans le monde un éventail représentatif de la danse française, et dans lequel elle danse et invite les plus grands interprètes. Depuis 1979, elle se consacre à l'enseignement.

GP, MFB

Giorgio De CHIRICO (1888-1978).

Peintre et décorateur italien.

Il s'inspire, à ses débuts, des paysages de Florence et Turin pour représenter des places désertées, entourées d'arcades sombres et habitées de statues démesurées. Cette période, dite « métaphysique », influence les *surréalistes que l'artiste côtoie peu après son arrivée à Paris en 1911. Ceux-ci continueront longtemps à le revendiquer comme l'un des leurs malgré la rupture avec l'« esprit moderne » qu'il amorce dès les années 1920 et qui va le conduire à travailler d'après les grands maîtres de la Renaissance italienne (Raphaël, Michel-Ange, Botticelli). Cette mutation se retrouve dans les styles de ses décors successifs : contribution avant-gardiste pour la Jarre ( 1924, J. *Börlin, *Ballets suédois), sa première réalisation pour la scène ; approche fantastique qui doit encore beaucoup au surréalisme pour le Bal (1929, G. *Balanchine, *Ballets Russes), cette influence s'estompant au cours des années 1930 pour céder la place à la veine académique qui domine ses dernières œuvres.

PC


Autres collaborations. *Lifar (*Bacchus et Ariane, 1931, Op. de *Paris ; Apollon Musagète, 1956) ; *Romanov (Pulcinella, 1931, Op. de Paris) ; *Lichine (Protée, 1938, B. du colonel de *Basil) ; *Milloss (Amphion, 1942 ; Danses de Galanta, 1945 ) ; *Wallmann (la Légende de *Joseph, 1951, *Scala) ; R. *Petit (Poème de l'extase, 1968).

Javier De Frutos (né en 1963).

Danseur et chorégraphe vénézuélien.

Il se forme au Vénézuela puis à la *LCDSch. À New York, de 1987 à 1992, il étudie chez M.*Cunningham, crée ses propres chorégraphies et danse chez L. *Dean. Puis il travaille deux ans en Espagne. Chorégraphe résident du Chisenhale Dance Space de Londres en 1994, il est lauréat à *Bagnolet en 1996.

Iconoclaste, il travaille souvent en solo. Ses danses qui évoquent la solitude, l'homosexualité, la maladie, sont aussi jouissives et provocantes.

OD

Autres chorégraphies. The Palace Does Not Forgive (1994) ; Sweetie J (1995) ; Meeting J (1995) ; Out of J (1996) ; Transatlantic (1996) ; The Hypochondriac Bird (1998).

Pauline DE GROOT (née en 19? ?).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue néerlandaise.

À la fin des années 1950, elle part étudier à New York (école *Graham, M. *Cunningham, J. *Limón, E. *Hawkins). Pionnière de la danse moderne aux Pays-Bas restée fidèle aux principes acquis aux États-Unis dans les années 1970, elle privilégie dans ses solos et pièces de groupe le sens d'une "expérience" plutôt que la recherche d'illusion.

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Anne-Teresa DE KEERSMAEKER (née en 1960).

Danseuse et chorégraphe belge.

Après avoir étudié à *Mudra (1978-1980), elle complète sa formation à la Tisch School of Arts, à New York. De retour à Bruxelles, elle crée en duo avec M.-A. *De Mey Fase, Four Movements on the Music of Steve Reich (1982). Le spectacle *Rosas danst Rosas (1983), " tracé de véhémence " avec lequel elle fonde sa compagnie, Rosas, lui assure d'emblée une consécration internationale. Figure de proue de la "nouvelle vague" flamande, elle devient à partir de 1992 " compagnie en résidence " au Théâtre royal de la Monnaie, à Bruxelles. Depuis 1995, elle dirige un nouveau centre de formation, *PARTS (Performing Arts Training Research).

Elle signe une œuvre protéiforme et exigeante, essentiellement articulée à des choix musicaux explorés avec une rare vigueur compositionnelle. Marquée par l'enseignement de Fernand Schirren à Mudra, elle cisèle une musicalité de la danse qui sait creuser son tourbillon nerveux dans l'énergie des corps conducteurs de rythmes, de tensions, de silences et de syncopes. L'énergie cyclique et répétitive qui caractérisait Fase et Rosas danst Rosas s'est diversifiée dans des formes plus complexes, avec les quatuors à corde de B. *Bartók pour Bartok Aantekeningen (1986), un opéra de Cl. *Monteverdi pour *Ottone, Ottone (1988), des sonates d'Eugène Ysaye et des œuvres de G. *Ligeti dans Achterland (1990), la grande fugue de L. van *Beethoven pour Erts (1994), ou encore une composition de S. *Reich pour Drumming (1998).