Carina ARI (1897- 1970).
Danseuse, chorégraphe et pédagogue suédoise.
Élève de l'École du *Ballet royal suédois, elle rejoint la compagnie où M. *Fokine, qui y est chorégraphe invité depuis 1913, la prend comme élève privée. Interprète et chorégraphe du premier ballet filmé en Suède (Erotikon, 1920), elle est engagée comme première danseuse la même année aux *Ballets suédois de R. de *Maré, qu'elle quitte en 1923. Elle monte alors un programme de huit solos, sur des musiques pour grand orchestre composées spécialement pour elle par A. Honegger, R. Hahn, Fl. Schmitt et dans des décors signés notamment par Grunewald, programme qu'elle fait tourner dans les grands théâtres d'Europe de 1925 à 1939. En 1928, elle chorégraphie Rayon de lune (mus. G. *Fauré) pour l'Opéra de *Paris et devient en 1932 directrice du Ballet de l'Opéra-Comique de *Paris où elle engage B. *Kniaseff comme partenaire. Elle enseigne aussi, transmettant le style Fokine, notamment à M. *Cebron, son élève favorite. À sa mort, elle lègue sa fortune pour constituer trois fondations dédiées au perfectionnement des jeunes danseurs, au soutien des danseurs retraités et à la constitution d'une bibliothèque qui, destinée à la recherche scientifique, détient aujourd'hui une des plus grandes collection d'ouvrages sur la danse en Europe. La Carina Ari Medaljen récompense les services apportés à la danse suédoise.
BH
Karole ARMITAGE (née en 19XX).
Danseuse et chorégraphe américaine.
Après des études de danse *classique, elle vient en Europe et danse au Grand Théâtre de *Genève le répertoire de G. *Balanchine. De retour aux États-Unis, elle découvre en 1973 l'enseignement de M. *Cunningham, qui l'engage dans sa compagnie (1976-1981). Dès 1978, passionnée par les courants rock et punk, elle réalise quelques *performances dans des lofts de Soho (à New York), puis réunit en 1980 un petit groupe de danseurs (dont Joseph Lennon) et de musiciens (David Linton puis Rhys Chatham) et crée des œuvres fracassantes (Vertige, 1980 ; *Drastic Classicism, 1981) qu'éclaire Ch. *Atlas. Son ascension est rapide, passant à un plus grand nombre de danseurs (Paradise, 1983) et à de multiples commandes pour des compagnies étrangères (Slaughter on MacDouglas Street, 1982, *GRCOP ; The Molino Room, 1985, *ABT), Dancing Zappa, 1990, *Lyon Op. B.). En 1980 elle associe à ses projets le peintre D. *Salle (The Elizabethan Phrasing of the Late ALBert Ayler, 1986 ; GoGo Ballerina, 1988, jusqu'au récent Predators'Ball, 1996). En 1996, elle est nommée pour deux ans directrice du Maggio Danza de Florence et regagne New York en 1998.
Au-delà de son style contestataire, sa façon déglinguée d'envoyer bras et jambes en tous sens, tout en utilisant la technique classique, répond au besoin d'aller à l'extrême de l'énergie et de la rapidité. Rendre le corps électrique par une musique poussée au volume maximal et privilégier la virtuosité lui permet de laisser exploser un élan brut allant jusqu'à la violence. Après des débuts prometteurs, son répertoire passe par des phases kitsch ou artificielles pour arriver avec Predators' Ball à un style hybride où se mélangent, sur fond narratif et social, une parodie du ballet, du show musical et même du rap et de la techno.
LB
Autres chorégraphies. The Watteau Duets (1985) ; Contempt (1989) ; Pinocchio (1998).
Filmogaphie. Parafango (1983, télév.) ; Wild Ballerina (1998, réal. Mark Kidel télév.).
Karin VON AROLDINGEN (née en 1941).
Danseuse américaine d'origine allemande.
Après avoir pratiqué la gymnastique, elle est formée à la danse classique par T. *Gsovska à Berlin-Est. Elle est engagée par l'American Festival Ballet à Brême en 1958 puis par le Ballet de *Francfort (1959-1960). En 1962, elle rejoint le *NYCB où elle poursuit sa carrière jusqu'en 1984. Depuis 1979, elle enseigne la danse aux enfants de la *School of American Ballet. Elle est aussi appelée à remonter des œuvres de G. *Balanchine et possède, par héritage, des droits sur plusieurs ballets du chorégraphe.
Elle crée de nombreux rôles dans les ballets de J. *Robbins (1972,Golbderg Variations,) et surtout de Balanchine, parmi lesquels *Who Cares ? (1970), Violin Concerto (1972), Variation pour un porte et un soupir (1974), Vienna Waltzes (1977), Davidsbündlertänze (1980), Tango (1982). Danseuse élancée et athlétique, elle possède un *aplomb, une souplesse et un *ballon remarquables. Sa danse d'une extrême précision est mise au service d'une interprétation sensible et d'un large registre dramatique.
NL
Boris ARONSON (1900- 1980).
Peintre et scénographe américain d'origine ukrainienne.
Il crée ses premiers décors en 1919 pendant sa formation à l'École d'art de Kiev. En 1922, il s'installe à New York, où sa peinture rencontre très vite une vraie reconnaissance. Il collabore à plus de cent spectacles (comédies musicales, opéras, ballets). Son style, inspiré des théories constructivistes, privilégie la dimension picturale pour structurer le volume de la scène. Artiste singulier, il révèle une prédilection pour l'atmosphère des paysages urbains et s'attache à créer des espaces adaptés aux thèmes de chaque pièce.
VR
Collaborations. *Robbins (Ballade, 1952 ; A Fiddler on the Roof, 1964 ; l'Histoire du soldat, 1965), *Bennett (Company, 1971 , m. en sc. Harold Prince; *Follies, 1972, m. en sc. Harold Prince), *Baryshnikov (*Casse-Noisette, 1976).
Gerald ARPINO (né en 1928).
Danseur, chorégraphe et directeur de compagnie américain.
Garde-côte en poste à Seattle, il commence à se former auprès de Mary Ann Wells sur le conseil de son ami R. *Joffrey. En 1948, de retour à New York, sa ville natale, il étudie avec Alexandra Fedorova, à la *School of American Ballet, et avec M. *O'Donnell et G. *Schurr. Il participe à une tournée du Ballet russe de Nana Gollner et Paul Petroff (1951-1952) et se produit sur *Broadway à la fin des années 1950. De 1954 à 1964, il est danseur principal de la première troupe montée par Joffrey, tout en enseignant à partir de 1953 à l'American Dance Center fondé par ce dernier. Bien qu'engagé comme danseur principal par le New York City Opera (1957-1962), il choisit de devenir chorégraphe. Il présente ses premières créations en 1961 au *YW-YMHA et signe plus d'un tiers des œuvres créées par le Joffrey Ballet, dont il devient directeur adjoint en 1965 puis directeur artistique à la mort de Joffrey en 1988. Il crée une dernière œuvre importante en 1989 (The Pantages and the Palace Prewent TWO-A-DAY), juste avant la crise financière qui survient en 1990. La période houleuse des conflits de direction qui s'ensuit se résout finalement par la dissolution du Joffrey Ballet. Arpino fonde alors le Joffrey Ballet of Chicago avec lequel il remonte ses meilleures œuvres.