Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
K

Jutta KLAMT (1890-1970) (suite)

LGui

Bibliographie. J. Klamt, Vom Erleben zum Gestalten. Die Entfaltung schöpferischer Kräfte im deutschen Menschen, Dorn, Berlin, 1936.

Heinrich von Kleist (1777-1811).

Auteur dramatique et écrivain allemand.

Son œuvre est marquée par un goût de l'irrationnel hérité de sa fréquentation de Friedrich von Schiller et de J. W. von *Goethe, avec lequel il écrit une comédie : la Cruche cassée. Il cherche la relation structurante entre l'esprit et le corps qui permette à celui-ci de construire son expressivité. Celle-ci n'est pas à la mesure d'une simple expression de contenus rationnels, mais s'impose comme le reflet actif de l'âme, qui, par essence, se situe au-delà des limites de la simple raison, dans les parages de l'irrationnel. Ainsi, la grâce chez le danseur comme expression de son âme suppose le dépassement de la claire conscience de soi. Alors, l'idéal même du danseur n'est pas dans le corps humain, qui a ses limites physiques et sur lequel pèse le poids de la conscience, mais dans son image abstraite : la marionnette. Ce danseur idéal jouit d'une liberté de mouvements donnée par son caractère désarticulé et son émancipation de la gravité qui lui confèrent une dimension non naturelle à l'exacte mesure de la dimension surnaturelle de l'âme. Ainsi, la danse selon Kleist trouve son principe dans le mouvement de l'âme qui choisit idéalement les *centres de gravité d'où naît le mouvement. L'expressivité de la marionnette, dénuée de tout caractère propre, est alors le reflet immédiat de la danse de l'âme du marionnettiste. Kleist expose cette thèse dans un essai intitulé Sur le théâtre des marionnettes (1810). Ce texte aura un certain retentissement chez les *expressionnistes et influencera directement le théâtre de la danse d'O. *Schlemmer au *Bauhaus.

AFo

Bernhard KLEMM (1820-1880 ?)

Chorégraphe et pédagogue allemand.

Professeur de danse à l'université de Leipzig, il écrit en 1855 son célèbre livre Katechismus der Tanzkunst [le Catéchisme de l'art de la danse], publié à Leipzig et réédité sept fois entre 1863 et 1901. Il y traite, sous forme de questions-réponses, des pas du ballet *classique et des danses sociales du XIXe siècle et expose son propre système de *notation, resté probablement sans suite. En effet, lorsqu'en 1910 paraît sous son nom le Handbuch der Tanzkunst [Manuel de l'art de la danse], 8e édition augmentée de son Katechismus, publié à Leipzig par G. Engelhardt, on constate que seuls les pas sont notés en système Klemm, tandis que les chorégraphies sont en notation *Zorn.

EL

Fritz KLINGENBECK (né en 1904).

Danseur, choréologue, maître de ballet, dramaturge, écrivain autrichien.

Assistant de R. *Laban dans les années 1920, il travaille à l'élaboration de la *notation Laban et à ses premières applications dans le cadre des *Bewegungschöre (*Titan, la Cavalcade des artisans). Maître de ballet à Berlin, Prague et Vienne, professeur à l'École Hellerau-Laxenburg, il enseigne également au séminaire de M. *Reinhardt, dirige et écrit des pièces de théâtre.

LGui

Bibliographie. " Begegnungen mit R. von Laban ", in Tanz im 20. Jahrhundert in Wien, Vienne, 1979.

Louise KLOEPPER (1910-1996).

Danseuse et pédagogue américaine.

Marquée par A. *Pavlova, elle part pour Berlin et Dresde, où elle se forme auprès de M. *Wallmann, M. *Wigman et H. *Holm. Elle rejoint cette dernière à New York en 1932, comme assistante dans sa nouvelle école, puis devient répétitrice et soliste principale de sa compagnie, jusqu'à sa dispersion, en 1944. Brillante par son *élévation exceptionnelle et sa grâce, elle se distingue notamment dans *Trend. Elle renonce à la scène à la suite d'une blessure.

Dès 1942, elle enseigne à l'université du Wisconsin, où elle compte parmi ses élèves M. *Hinkson, D. *Redlich, C. *Gitelman, J. *Woodbury, et devient directrice du département danse jusqu'en 1975. Son apport à la danse américaine reste important, même s'il est moins connu que celui de Holm ou encore de M. *H'Doubler, dont elle est proche par son enseignement alliant l'audace américaine aux théories rigoureuses d'Europe centrale.

ML

Boris KNIASSEF (1900-1975) .

Danseur, chorégraphe et pédagogue russe.

Né à Saint-Pétersbourg, il reçoit une formation classique avec M. *Mordkin et Nelidova et est profondément marqué par K. *Goleïzovski. En 1917, il émigre d'abord à Sofia en qualité de *maître de ballet puis à Paris, en 1924. Sa participation aux Vendredis de la danse le fait connaître aux balletomanes. Baladin dans l'âme, doté d'une forte personnalité, il danse aux côtés des plus grandes étoiles dans les compagnies du colonel de *Basil, de B. *Nijinska, des *Ballets des Champs-Élysées, sans jamais s'y attacher, et signe quelques chorégraphies au succès éphémère. On y apprécie son « souci d'être neuf », son sens de la plastique sculpturale et de la stylisation ce qu'annonçait déjà son premier spectacle, intitulé Ballets stylisés (1927). Maître de ballet à l'*Opéra-Comique (1932-1934), il ouvre en 1937 une école de danse. Surnommé le « Maître des étoiles », il compte parmi ses élèves Y. *Chauviré, L. *Tcherina, Y. *Algaroff, V. *Skouratoff, P. *Van Dijk, M. *Miskovitch, R. *Jeanmaire. De 1953 à 1967, il enseigne à Lausanne, Genève, Rome, Athènes et Buenos Aires et à nouveau à Paris, aux Archives internationales de la danse. Durant sa carrière itinérante, son influence aura été avant tout celle d'un pédagogue dont la méthode d'enseignement de la danse classique, la *« barre à terre », fut qualifiée de révolutionnaire. Attachée à la personnalité de son créateur, elle ne semble pas lui avoir survécu et ce, malgré l'importance accordée de nos jours aux exercices au sol. En revanche sa conception de l'enseignement de la danse, auquel il recommande d'« adjoindre une culture artistique générale profonde », demeure d'une grande actualité.

ERou

Chorégraphies. Les Caprices du papillon (1927) ; la Légende du bouleau (1930, mus. *Tchaïkovski) ; Au temps des Tartares (1930) ; Piccoli (1940) ; Études symphoniques (1948).

Albrecht KNUST (1896-1978).

Danseur, choréologue allemand.

Danseur folklorique, il entre à l'École *Laban de Hambourg en 1921 et en prend la direction en 1924 jusqu'à sa nomination de 1934 à 1935 à la tête de l'École Folkwang d'*Essen. Il fonde en 1930 un Bureau de la *notation qui est transféré à la Deutsche Tanzbühne en 1935 et qui sert à préparer *Vom Tauwind und der neuen Freude. Notateur à l'Opéra de Bavière durant la guerre, il travaille avec les *Mlakar et rédige la première version de ses ouvrages sur la *cinétographie Laban. Entre 1951 et 1962, il enseigne à l'École Folkwang d'Essen et fonde le Studio für Kinetographie.