Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
J

Jérusalem Rubin Academy of Music and Dance (Faculté de danse de la).

Département de l'Académie Rubin de Jérusalem, fondé en 1961 par le Pr Hasia Levi-Agron.

Elle compte deux départements : l'un de formation générale destiné aux danseurs, chorégraphes et pédagogues (sous la direction d'Amir Kolben), l'autre de *notation du mouvement, qui forme au système *Eshkol-Wachman (sous la direction du Pr Amos Chetz). Un enseignement de haut niveau y est dispensé, privilégiant l'aptitude à l'analyse et le développement de la sensibilité. La faculté décerne deux diplômes, l'un en danse et l'autre en enseignement de la danse.

GA

(Ballets de) Jésuites.

Productions chorégraphiques présentées durant les XVIIe et XVIIIe s. dans les écoles des pères Jésuites, plus connues aujourd'hui sous le nom de " ballets de collège ".

Destinés à l'éducation de la fine fleur de l'aristocratie française et étrangère, ces collèges dispensent un enseignement où à côté des matières intellectuelles, sont pratiqués les " trois exercices principaux de la noblesse " : équitation, escrime, danse. Selon la tradition, tous les ans est représentée une tragédie écrite et jouée par les élèves, suivie d'un ballet où ceux-ci côtoient les grands danseurs de l'époque. Les livrets de bon nombre de ces ballets de collège chorégraphiés par *Beauchamps, *Pécour, M. *Blondy, *Malter, L. *Dupré et composés par Desmatins, Pascal *Colasse et A. *Campra nous sont parvenus. Souvent allégoriques, ces spectacles mettent en scène le destin exceptionnel de personnages mythiques ou bibliques. Il arrive cependant que l'identification soit claire et le propos explicite. En témoigne le livret du ballet les Travaux d'Hercule (1686, collège Louis-le-Grand) où, en marge de la page relatant les exploits du héros - surnommé l'" Hercule gaulois " -, sont mentionnés les faits historiques auxquels ils renvoient : la Triple Alliance, le passage du Rhin, la guerre de Hollande, l'affaire des poisons, etc. L'utilisation faite ainsi du ballet par les jésuites, loin d'être innocente, s'insère habilement dans leur politique culturelle et éducative de glorification du souverain.

ERou

Jeune Ballet de France (JBF).

Compagnie française fondée en 1983 basée à Paris.

Cette compagnie d'une quinzaine de danseurs est mise en place par Robert Berthier, directeur des Jeunesses musicales de France, avec l'aide de R. *Hightower, dans le but de fournir une année de formation professionnelle à de jeunes danseurs sortant des conservatoires et écoles de danse français et étrangers. Avec un répertoire classique et des créations conçues pour eux par les plus grands chorégraphes, ils abordent une grande diversité de style et apprennent leur métier sous tous ses aspects au cours de spectacles scolaires et grand public en France, de tournées et de résidences dans le monde entier. Renouvelé en quasi-totalité tous les ans, le JBF procure des danseurs à toutes les grandes compagnies du monde avec un succès toujours croissant.

GM

Shobana JEYASINGH (née en 1957).

Danseuse et chorégraphe indienne.

Formée au bharata natyam en Inde, elle étudie l'histoire de la Renaissance en Angleterre, Elle fait ensuite ses débuts de chorégraphe avec la danse classique de l'Asie du Sud, dont elle maîtrise parfaitement les rythmes.

À partir du bharata natyam, elle développe un langage spécifique, aux structures chorégraphiques complexes, y ajoutant des gestes quotidiens ou des contacts entre danseurs (rares dans la tradition). Si la beauté plastique de sa danse réside dans les motifs et les dessins des mouvements dans l'espace, si les rythmes et contrepoints sont sophistiqués, l'humain prime sur la forme et une émotion subtile est toujours présente. Mue par le désir de briser le « racisme intellectuel subtil » qui, selon elle, subsiste en Occident à l'égard de la danse indienne, elle collabore avec des compositeurs tels que M. *Nyman, Kevin Volands et Orlando Gough et travaille à déjouer la distinction entre danse classique et contemporaine, esthétiques occidentale et orientale.

OD

Autres chorégraphies. Configurations (1988) ; Defile (1989) ; Correspondences (1990) ; Making of Maps (1992) ; Romance with Footnotes (1993) ; Palimpsest (1996) ; Intimacies of a Third Order (1997).

Joffrey Ballet.

Compagnie américaine, basée à Chicago depuis 1995.

Il trouve son origine dans le Robert *Joffrey Ballet Concert fondé en 1954. Rebaptisée Robert Joffrey's Theatre Dancers, la compagnie alors constituée de six danseurs, dont G. *Arpino, tourne dès 1956, avec de moyens de fortune, dans les petites villes du pays. Joffrey assure la survie du groupe en acceptant des commandes, notamment du New York City Opera entre 1957 et 1962. En 1960, la troupe devenue le Robert Joffrey Ballet, reçoit le soutien de R. *Harkness, qui finance notamment sa première tournée en Union soviétique. Une brouille entre Joffrey et Harkness, entraine le départ de certains interprètes pour fonder le Harkness Ballet. Grâce à une subvention de la Ford Foundation, Joffrey relance la compagnie qui fait sensation en 1965 au *Jacob's Pillow et en 1966 lors de ses débuts à New York. Invitée par Morton Baum comme compagnie résidente du City Center Theatre de New York, elle prend alors le nom de City Center Joffrey Ballet. Également résidente au Los Angeles Music Center à partir de 1983, la compagnie connaît, après la mort de Joffrey, une longue période de crise qui s'achève par sa liquidation en 1995. Le Joffrey Ballet of Chicago voit alors le jour sous la direction d'Arpino.

Dès l'origine, malgré son nom, le Joffrey Ballet est une entreprise bicéphale : Joffrey assure la direction artistique tandis qu'Arpino signe les principales chorégraphies. Entièrement constituée de danseurs américains, formés pour la plupart à l'American Ballet Center - l'école fondée par Joffrey - la compagnie fonctionne sur un système égalitaire, sans distinction de rangs. En 1970, est en outre constitué le Joffrey II, regroupant des élèves de l'école. La base du répertoire est constituée par les créations d'Arpino, notamment Trinity (1970) et Purple Rain (1981), souvent considérées comme ses œuvres les plus typiques, ainsi que Viva Vivaldi ! (1965), Confetti (1970), Sacred Grove on Mount Tamalpais (1972). Joffrey signe aussi des chorégraphies, avec moins de succès, même si *Astarte (1967) surprend au point de faire la couverture de Time Magazine. Dans les années 1970, la compagnie se distingue en encourageant des chorégraphes modernes encore peu connus comme T. *Tharp (Deuce Coupe, 1973), ouverture poursuivie dans les années 1980 avec l'accueil de L. *Dean ou de J. *Kylián, W. *Forsythe et J. *Kudelka. Mais ce sont les reprises d'œuvres historiques, essentiellement du XXe s. , qui vont consolider sa réputation. Après celles de K. *Jooss - notamment une remarquable *Table verte (repr. 1967) -, J. *Robbins au style duquel la compagnie s'adapte parfaitement, F. *Ashton, L. *Massine, M. *Fokine, A. *Tudor, ce travail est couronné en 1987 par la reconstruction du *Sacre du printemps de V. *Nijinski par M. *Hodson et Kenneth Archer.

MK