Danseuse, chorégraphe et écrivain américaine.
Fille d'un producteur de cinéma et nièce du cinéaste Cecil B. De Mille, elle fait des études à l'université de Los Angeles. Elle commence en 1918 sa formation à la danse classique auprès de Koslov qu'elle parfait plus tard avec M. *Rambert et A. *Tudor. À partir de 1928, elle se produit en soliste à New York, puis en tournée aux États-Unis, faisant ses débuts de chorégraphe dès 1929 (The *Black Crook, Hoboken, New Jersey). Elle tourne aussi en Europe, travaille en Grande-Bretagne pour le Ballet Club (1933) et le Tudor's Dance Theatre (futur *ABT), compagnie pour laquelle elle règle la plupart de ses ballets, de Black Ritual (1940, mus. D. *Milhaud) à The Other (1992, mus. F. *Schubert). Elle fonde et dirige l'Agnes De Mille Dance Theatre (1953-1954). Le succès de Rodeo (1942) lui ouvre les portes de *Broadway, où elle chorégraphie et parfois met en scène une série de *comédies musicales à succès (*Oklahoma, 1943 ; *Carousel, 1945 ; Brigadoon et Allegro, 1947 ; Gentlemen Prefer Blondes, 1949 ; Paint Your Wagon, 1951 ; Girl in Pinktights, 1954). Elle écrit de nombreux livres sur la danse, dont quatre de souvenirs (Dance to the Piper, 1952; And Promenade Home, 1956 ; Speak to Me, Dance with Me, 1973 ; Where the Wings Grow, 1977), ainsi qu'une biographie de M. *Graham publiée en 1991. Conférencière et militante pour la défense des professions artistiques, elle est jusqu'à sa mort l'une des personnalités influentes de la vie culturelle américaine.
À l'instar de la première génération de chorégraphes classiques américains (L. *Christensen, M. *Kidd, C. *Littlefield, E. *Loring, ? ?*Page), elle puise ses sources de création dans le patrimoine de son pays ; une page d'Histoire (The *Harvest According), un fait divers (*Fall River Legend), les coutumes de l'Ouest (*Rodeo) lui inspirent ses pièces maîtresses, tandis que chants et musiques populaires font naître The Wind in the Mountains (1965) et Texas Fourth (1976). Son intérêt pour le folklore anglo-saxon s'exprime aussi dans les ballets où elle retravaille la gestuelle traditionnelle (écossaise dans The Bitter Weird, 1962 ; irlandaise dans The Informer, 1988). Possédant le sens de la mise en scène, elle signe des œuvres d'un réalisme parfois âpre, souvent humoristique (The Three Virgins and a Devil, 1941, mus. O. *Respighi ; The Four Marys, 1965 ; A Rose for Miss Emily, 1970).