Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
D

Vladimir DUKELSKY, ou [DUKE Vernon ] (1903-1969).

Compositeur américain d'origine russe.

Élève du conservatoire de Kiev, suite à la Révolution de 1917, il transite par Constantinople, avant d'arriver à New York, où il compose un concerto pour piano à l'intention d'Arthur Rubinstein qui incite S de *Diaghilev à lui commander un ballet en 1924 (Zéphyr et Flore, 1925, L. *Massine, déc. Georges Braque). Sur le conseil de G. *Gershwin, il garde son nom russe pour ses œuvres de concert et adopte un pseudonyme américain pour signer ses chansons et *comédies musicales, dont la plupart sont chorégraphiées par G. *Balanchine : Ziegfeld Folies 1936 (cochor. R. *Alton), Keep off the Grass (1940), Lady Comes Across (1942). Après le film Goldwin Follies (1938, réal. George Marshall), la reprise au cinéma de *Cabin in the Sky (1943, réal. V. *Minnelli) lui vaut son plus grand succès.

BT

Autres compositions. Jardin public (1935, Leonide Massine), le Bal des blanchisseuses (1946, *Petit), Two's Company (1952, *Robbins), Emperor Norton (1957, L. *Christensen).

Russell DUMAS (né en 1946).

Danseur et chorégraphe australien.

Il étudie la danse classique en Australie et obtient le diplôme de la Royal Academy of Dancing. Danseur à la profonde intelligence *kinesthésique, il travaille dans de nombreuses compagnies européennes, dont le *Ballet Rambert, le *Royal Ballet, le *Nederlands Dans Theater. Membre du groupe Strider (Grande-Bretagne), il se produit également avec les compagnies de T. *Brown et T. *Tharp. Au milieu des années 1970, avec Nanette Hassall, E. *Karczag et Elizabeth Dempster, il forme le groupe Dance Exchange, qui contribue à introduire la danse *postmoderne en Australie. Directeur de ce groupe pendant les années 1980-1990, il développe une pratique chorégraphique qui se distingue par un classicisme sensuel, dépouillé, faisant appel aux gestuelles *quotidiennes. Privilégiant la dimension kinesthésique de la danse, conçue comme art autonome, il fonde son travail sur une relation étroite entre danse et chorégraphie plutôt que sur une théâtralité exprimée visuellement ou par la narration. Cette approche subtile se retrouve dans les films qu'il réalise, dont Approaching Sleipner Junction, qui lui vaut le prix spécial du jury en 1990 aux rencontres de *vidéodanse de Sète, ou encore Double Exposure (1991) et Remembering Ando's Wall (1997).

SG

Chorégraphies. Rough Cuts (1980) ; Mulambin Beach (1983) ; Circular Quay (1984) ; Dancing Sara's Phrases (1987) ; Blue Palm / White Lies (1989) ; Through Frames (1994) ; And... Yet (1995) ; Cargo Cult (1997).

Dumb Type .

Collectif de création japonais, fondé en 1984 par des étudiants de différentes sections du Kyoto City Art College.

Ce groupe pluridisciplinaire fonctionne sans directeur. Il rassemble aujourd'hui architectes, ingénieurs du son, vidéastes, danseurs, musiciens, informaticiens. Confrontation caustique entre innovation technologique et vie quotidienne, leurs créations (Pleasure Life, 1987 ; pH, 1990 ; S/N, 1992 ; OR, 1997) se déclinent sur le mode de la *performance, du concert et de l'installation plastique. Développant une esthétique qui n'est pas sans rappeler R. *Wilson, apportant une attention toute particulière à la dimension spatiale, Dumb Type exerce une influence certaine sur les jeunes chorégraphes japonais.

MG

Adèle Dumilâtre (1821-1905).

Danseuse française.

Elle danse à l'Opéra de *Paris entre 1840 et 1848, ainsi qu'à Londres. En 1841, elle reprend le rôle-titre de la *Sylphide. Elle crée Myrtha dans *Giselle (1841) et Lady Henriette de J. *Mazilier (1844). Dotée d'un physique romantique et d'une forte personnalité, élégante mais peu technicienne, elle se voit confier des personnages secondaires auxquels elle sait donner du relief.

SJM

Dumoulin [ou Du Moulain, ou Desmoulins.]

Famille de danseurs français.

Ils sont quatre à se produire à l'*Académie royale de musique (ARM) à Paris dans la première moitié du XVIIIe siècle : trois frères, François D., Pierre D. et David D., auxquels s'ajoute leur demi-frère Henri D., plus âgé et dit « Dumoulin l'aîné ». Henri danse de 1695 à 1730 et devient *maître de ballet à l'Opéra-Comique de 1714 à 1719. Les autres font une carrière parallèle : François et Pierre débutent respectivement en 1700 et 1705, et se retirent en 1748. David, le plus jeune, s'illustre de 1705 à 1751 et figure parmi les membres de l'*Académie royale de Danse (ARD). Tous loués par P. *Rameau pour leur talent, ils sont distribués dans les mêmes ouvrages. Cependant, David se distingue plus particulièrement : soliste de premier plan, dans un style qui rappelle celui de C. *Balon, il est le partenaire de M. *Blondy, L. *Dupré ou de L. *Camargo et M. *Sallé

NL

Inese DUMPE (née en 1959).

Danseuse lettone.

Formée à Riga par Irena Strode, médaille d'argent à *Varna en 1976, elle est engagée en 1977 au Ballet de l'Opéra de Riga où elle devient très vite prima ballerina assoluta. Dotée d'une large palette, elle excelle dans les rôles dramatiques tels les rôles-titres de *Schéhérazade (O. *Leimanis) ou *Francesca da Rimini ou encore dans le Tango Jaune (? ? ? ? ? Sigalova).

BH

Anna DUNCAN, ndn [DENZLER A. ] (1894-1980).

Danseuse et pédagogue américaine d'origine suisse.

Ainée des *Isadorables, par son style grave et épuré, elle excelle dans les interprétations des danses religieuses d'Isadora Duncan comme l'Ave Maria (mus. F. *Schubert). A partir de 1914, elle se produit parfois de façon indépendante avec les autres Isadorables, puis seule à partir de 1921 lorsqu'elle quitte I. Duncan. Tout en composant des solos, elle tente une carrière d'actrice au théâtre et au cinéma et apparait dans le film de George Cukor Dinner at Eight (1933). A la mort d'I. Duncan, elle se consacre à la transmission de la danse isadorienne à New York, formant une deuxième génération de danseuses telles J. *Levien et Hortense Kooluris.

Esch

Elisabeth DUNCAN (1871-1948).

Pédagogue américaine.

Soeur ainée d'Isadora *Duncan, "Tante Miss", ainsi que l'appellent les *Isadorables enfants, prend en charge l'éducation des élèves de sa soeur lors des nombreuses tournées de cette dernière. Elle se révèle la pédagogue nécessaire et rigoureuse qui dégage à partir de l'art d'Isadora Duncan les bases de l'apprentissage de la danse *libre duncanienne. En 1909, elle ouvre sa propre école à Darmstadt, préconisant cependant un style de vie plus spartiate qu'Isadora, sous l'influence de Max Merx, son mari. En effet, celui-ci rejoint à cette époque le courant germaniste hygiéniste de la Körperkultur. Son école se déplace à Potsdam puis à Salzbourg de 1925 à 1935. Sa danse, quoique plus gymnique que celle de sa soeur, reste au plus près des élans musicaux. Son enseignement influence de nombreux danseurs de par le monde, surtout en Europe Centrale. En France, Yvonne Berge perpétue les éléments essentiels de son enseignement.

ESch