Danseuse espagnole.

Formée à l'*escuela bolera, selon Th. *Gautier, c'est elle qui enseigne à F. *Elssler la *cachucha du *Diable boiteux (1836). Jouissant d'un grand prestige en Europe, dans les années 1830-1840, elle se produit en couple avec M. *Camprubí à Paris et à Londres, ainsi qu'à Copenhague, où le jaleo qu'ils interprètent inspirera à A. *Bournonville le Toréador (1840).

NMS

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Formé à l'Opéra de *Paris, il se détache du classique dès 1935, pour une " danse vivante ", intégrant nature, théâtre ou chant. Son enseignement populaire au sein de Travail et Culture (1945), ouvre ses spectacles aux danseurs amateurs et professionnels : Cantate à Jeanne de France (1951), Jabadao (1954), la Geste médiévale (1956). Il a publié Pour le mouvement, Pro musica, Fribourg, 1973.

LB

Peintre et décorateur espagnol.

Il commence sa formation dans l'atelier de tissus de son père, puis il s'installe à Paris. Premier peintre non russe auquel s'adresse S. *Diaghilev, il signe en 1914 les décors de la Légende de *Joseph (M. *Fokine). Ses réalisations sont de somptueuses compositions baroques avec des raccourcis stylistiques mêlés d'éléments architecturaux.

CD

Autres collaborations. L. *Massine (Las Meninas, 1916 ; Aztuzie femminili, 1920 ; Cimarosiana, 1924) ; S. *Lifar (Pavane, 1940).

Architecte et décorateur italien.

Après avoir exercé ses talents à Lisbonne et à Londres, il vient s'établir à Paris, où, en 1726, il succède à Jean II Berain comme décorateur de l'*Académie royale de musique. Il est vite admiré, notamment en 1735, lors de la création des Indes galantes. L'œuvre qu'il destine à la scène est connu par les descriptions du Mercure de France et par des plans annotés de sa main. Il est le premier, en France, à renoncer au principe de la représentation frontale en adoptant la perspective oblique (per angolo).

JDLG

Danseuse, chorégraphe et directrice de compagnie canadienne.

Sélectionnée à quinze ans pour étudier à la *Royal Ballet School lors d'auditions organisées par cette école au Canada, elle intègre en 1956 le Covent Garden Opera Ballet, puis, en 1957, le *Royal Ballet. Sa première création, l'Adolescente dans The Burrow (1958, K. *MacMillan), suivie d'autres pour le même chorégraphe, notamment The Invitation (1960), la place au tout premier plan des danseuses dramatiques du XX^e siècle. Privée par la direction de la première du *Roméo et Juliette de MacMillan en 1965, elle danse à Berlin (1966-1969), puis avec de nombreuses compagnies, et dirige le ballet de l'Opéra national de Bavière, à Munich (1978-1980). Elle quitte la scène en 1980, se produisant par la suite comme artiste invitée avec plusieurs compagnies, dont l'*English National Ballet dans les années 1990. Entre 1973 et 1987, elle signe, sans succès notoire, une quinzaine de chorégraphies. Elle publie une autobiographie, Lynn, en 1984.

JS, LK

Danseur polonais.

Formé à l'école du Grand Théâtre de *Varsovie, il est ensuite l'élève de B. *Nijinska. Il danse en 1928 pour I. *Rubinstein, et devient célèbre comme soliste aux *Ballets russes de Monte-Carlo (1932-1936) et du colonel de *Basil (1936-1938), où il est l'interprète de M. *Fokine et de L. *Massine. Il est invité en 1940 au *Ballet Theatre, puis en Amérique latine et en Italie. En 1967, il devient *maître de ballet au Ballet de Nouvelle-Zélande. Danseur de *caractère, il exprime son intelligence artistique dans un large éventail de rôles, en particulier celui de *Petrouchka.

MFB

Acteur, poète et dramaturge anglais.

Acteur célèbre de son vivant, considéré comme le plus grand poète dramatique de tous les temps, il est l'auteur de trente-sept pièces, dont plus des deux tiers donneront naissance à des ballets. Il est vrai que la structure même du théâtre shakespearien, avec ses alternances de drame et de burlesque, la dimension historique, dramatique et souvent mythique de bien de ses héros, l'emploi du *merveilleux et de thèmes symboliques comme ceux de la nuit, de la forêt, du sommeil, se prête à une approche chorégraphique. *Roméo et Juliette apparaît comme le titre le plus souvent choisi, avec d'innombrables versions, essentiellement après la création de la partition de S. *Prokofiev (1938, *Psota), suivi par le *Songe d'une nuit d'été en lien avec l'œuvre musicale de F. *Mendelssohn. Ce lien avec une partition n'est toutefois par l'unique ressort : les drames *Hamlet et *Othello, et dans une moindre mesure *Macbeth, la *Tempête, *Antoine et Cléopâtre, constituent aussi une source d'inspiration régulière pour les chorégraphes qui s'appuient, dans ces cas, sur des partitions très diverses.

Si la danse a pu faire partie du spectacle shakespearien de manière anecdotique dès les origines, elle y prend sa place plus nettement dès le XVII^e siècle avec les *masques tirés de certaines de ses pièces par H. *Purcell, comme la Tempête (1667), The Fair Queen (1692), inspiré par le Songe d'une nuit d'été, ou Timon d'Athènes (1695). C'est toutefois avec le *ballet d'action et ses prolongements que la veine shakespearienne s'impose vraiment (J.-G. *Noverre, C. *Lepicq, ? ?*Viganò, J.-P. *Aumer, ? ?*Henry, V. *Galeotti). Si l'on excepte deux adaptations de la Tempête (J. *Coralli et Ph. *Taglioni) et quelques versions du Songe d'une nuit d'été (G. *Casati, M. *Petipa, C. *Coppi), le romantisme et la fin du XIX^e siècle se montrent plus distants, à la différence du XX^e siècle, où F. *Ashton, G. *Balanchine, M. *Béjart, J. *Butler, J. *Cranko, M. *Fokine, T. *Gsovska, K. *Jooss, S. *Lifar, J. Limón, B. *Nijinska, T. *Schilling, parmi d'autres, monteront au moins une œuvre de Shakespeare. J. *Neumeier, quant à lui, se livrera à une véritable exploration de l'univers du dramaturge (Hamlet Connotations, 1976 ; le Songe d'une nuit d'été, 1977 ; Mozart et Thèmes de « Comme il vous plaira », 1985 ; Shakespeare Liebespare, 1985 ; Vivaldi ou « Ce que vous voulez », 1996).

GM

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain.

D'abord étudiant en théologie, il prend des cours de danse et fait ses débuts professionnels en participant à des thés dansants dès 1913. La même année, il crée Dance of the Ages, une des premières chorégraphies pour le cinéma. Engagé dans la compagnie de R. *Saint Denis, il devient son partenaire sur scène et, en août 1914, son époux. Dès l'été 1915, ils fondent ensemble, à Los Angeles, l'École *Denishawn. Shawn y jouera un rôle primordial en tant qu'administrateur, pédagogue et chorégraphe. Les contradictions grandissantes au sein du couple mettent définitivement fin à leur association artistique en 1931. Après deux séries de récitals en Allemagne (1930-1931), Shawn se consacre à l'Ensemble of Men Dancers (1933-1940), compagnie exclusivement masculine qu'il fonde à *Jacob's Pillow, sa ferme dans l'État du Massachusetts. De 1940 jusqu'à l'année de sa mort, il y dirige presque sans interruption une université de danse et un célèbre festival d'été.