Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M

Marie Blanche Mollier, [ou Molière ] (1644-1733).

Danseuse française.

Fille de Louis Mollier, musicien, danseur et chorégraphe au service de *Louis XIV, elle paraît encore enfant dans plusieurs *ballets de cour (Ballet des Fêtes de Bacchus, 1651 ; Ballet du Temps, 1654 et Ballet de la Raillerie, 1659). Elle est avec Mlle *Vertpré l'une des rares danseuses professionnelles à faire ainsi carrière avant d'épouser le musicien Itier.

NL

Momix.

Compagnie de danse américaine fondée en 1980, basée à Washington (Connecticut).

Créé par deux membres du *Pilobolus Dance Theater, M. *Pendleton et A. *Chase, la compagnie porte le nom d'un solo que présente Pendleton aux jeux Olympiques de Lake Placid en 1980. Les membres du groupe, dont la composition évolue au fil des ans, entretiennent d'étroites liaisons avec ceux de Pilobolus et du *Crowsnest Trio. Momix fait d'importantes tournées en Europe et dans le monde entier. Les créations, collectives, laissent une part importante à l'*improvisation.

GV

Francisco MONCION (1922-1995).

Danseur de ballet, chorégraphe et peintre américain d'origine dominicaine.

Il débute sa carrière en danse à l'âge de vingt ans, avec une bourse pour la *School of American Ballet, après avoir émigré aux États-Unis. Il se produit à *Broadway dans une production de la Veuve joyeuse réglée par G. *Balanchine puis intègre le Ballet international du marquis de *Cuevas où il crée les rôles titre de Mad Tristan (L. *Massine) en 1944. Tout en se produisant avec l'Original Ballet Russe du colonel de *Basil (1946-1947), il participe à la fondation de la *Ballet Society et 1946, interprétant avec G. *Caccialanza les *Quatre Tempéraments de G. *Balanchine, lors de la représentation inaugurale de la compagnie. Il fait toute sa carrière au *NYCB dont il sera le dernier membre fondateur à quitter la scène en 1985.

Partenaire remarquable et sensible - notamment de M. *Tallchief, N. *Kaye et T. *LeClercq - dans un vaste répertoire de Balanchine et J. *Robbins pour lesquels il crée de nombreux rôles majeurs, il est loué par E. *Denby pour « l'intensité de sa sincérité et de son imagination ». Auteur de quelques chorégraphies dont Pastorale (1957) pour le NYCB, il se consacre également à la peinture et expose régulièrement.

MK

Meredith MONK (née en1943).

Danseuse, metteur en scène, compositeur, chanteuse américaine.

D'ascendance juive polonaise et russe, elle apprend le piano à trois ans, puis la danse avec la méthode *Jaques-Dalcroze. Elle étudie le chant, la composition musicale et travaille avec M. *Cunningham. Danseuse et chorégraphe, elle fréquente la *Judson Church à New York et commence ses recherches sur la voix. Avec The House, sa compagnie fondée en 1968, elle crée une centaine d'œuvres de théâtre dansé ou musical, se produisant aussi en concert, récital, solo. Elle constitue en 1978 l'Ensemble vocal M. Monk, compose des musiques, enregistre des disques, conçoit des " installations " (Shrine, 1996), réalise des films (Ellis Island, 1981 ; Book of Days, 1988).

Artiste incomparable, elle trouve un langage universel non verbal qui associe voix et mouvement et fait resurgir les plus lointains archétypes. Riche en couleurs et en textures, sa technique vocale laisse libre cours à une étrange gamme de sons faite de vocalises, de phonèmes, de cris... Pur récital pour voix et vibrations d'un verre de cristal (Our Lady of Late, 1974), ou bouleversant opéra sur l'Holocauste (Quarry, 1976), ses spectacles reflètent une sensibilité poétique et un profond humanisme. Influencées par la multidisciplinarité du théâtre chinois et balinais, ses pièces non narratives créent, à travers des strates historiques et géographiques où les cultures se mêlent, des images mentales issues d'un inconscient collectif : Paris/Venice-Milan/Chacon, 1972-1976 (en collab. avec Ping Chong). Vessel (1971), fresque épique, évoque l'histoire de l'humanité ; Recent Ruins (1974) où interviennent des archéologues découvrant des objets familiers, annonce l'archéologie du futur de The Politics of Quiet (1996, collab. Pablo Vela) attribuant à l'homme de demain l'intelligente organisation des abeilles, fondée sur la communauté. Volcano Songs (1994), que Monk interprète en solo, confirme son talent, mêlant à la danse, libre et naturelle, le chant, les images vidéo et la vision écologique d'un happy end.

LB

Autres pièces. Juice (1969) ; *Education of the Girlchild (1973) ; Specimen Days (1981) ; Turtle Dreams (1983) ; Atlas (1991) ; American Archeology (1994).
Discographie. Key (1970) ; Songs from the Hill (1979) ; Dolmen music (1981) ; The Games (1983) ; Monk and the Abbess (1996).
Bibliographie. D. Jowitt, M. Monk, 1997.

(Théâtre royal de la) Monnaie.

Théâtre lyrique de Bruxelles ouvert en 1700.

Dès 1705, un petit ensemble de danseurs y est constitué, mais ce n'est qu'en 1817 que naît une véritable compagnie de ballet. Jean-Antoine Petipa, qui y séjourne plusieurs fois entre 1819 et 1843, en consolide les bases, signant de nombreuses chorégraphies et invitant les grands danseurs de l'époque. Par la suite, les directeurs se succèdent, parmi lesquels son fils Lucien *Petipa (1872) et J.-J. *Etchevery (1954-1956). L'événement majeur de son histoire reste toutefois la création du *Ballet du XXe siècle de M. *Béjart qui remplace la compagnie proprement dite et réside à la Monnaie jusqu'en 1987. Mark *Morris et son groupe lui succèdent jusqu'en 1990, suivis en 1992 par la compagnie Rosas d'A. T. *De Keersmaeker.

GM

Mathilde MONNIER (née en 1959).

Danseuse et chorégraphe française.

Elle suit des études de psychologie et se forme à la danse essentiellement auprès de V. *Farber, au *CNDC, et intègre sa compagnie pour deux saisons. De 1983 à 1985, elle participe aux chorégraphies de F. *Verret et cosigne avec lui, Alain Rigout, Anne Koren et J. *Nadj La (1983), une commande du *GRCOP. En collaboration avec Jean-François Duroure, elle fonde la compagnie De Hexe. Après quelques créations en commun, dont Pudique Acide, Extasis (1984) et Mort de rire (1985), elle poursuit seule son travail et crée une dizaine de pièces, avant de succéder à D. *Bagouet à la direction du *CCN de Montpellier, en 1993.

Ses pièces, tout d'abord ludiques et théâtralisées, vont peu à peu se dépouiller pour laisser la place à une gestuelle sculpturale et une écriture chorégraphique très structurée. Cette maîtrise est sans cesse remise en question par un mouvement de déconstruction qui retient comme source de travail les limites, les seuils, les non-lieux. Au fil des ans, Monnier privilégie les rencontres avec des danseurs d'autres pays (Espagne, Afrique), des musiciens (Joëlle Léandre, Louis Sclavis) à la recherche d'autres espaces d'intervention pour la danse qui laissent davantage d'initiative aux interprètes et sont socialement plus impliqués.