Peintre américain d'origine française.
Né dans une famille bourgeoise, il aborde très tôt la peinture comme ses frères Jacques Villon et Raymond Duchamp-Villon. Après son baccalauréat, il s'installe à Montmartre et produit des dessins pour quelques journaux humoristiques. S'éloignant progressivement du cubisme et du fauvisme, il place le mouvement au centre de ses préoccupations et s'attache à rendre compte, par la peinture, de l'influence des *chronophotographies d'Étienne Jules Marey et du dynamisme de la vie moderne à l'instar des *futuristes italiens. En 1912, il peint le Nu descendant un escalier n° 2, toile refusée au Salon des indépendants, dans laquelle il montre sur un même plan les différentes phases de l'action de descendre un escalier. Cette œuvre est présentée, un an plus tard, à l'Armory Show, première grande manifestation d'art moderne à New York. La toile, qui suscite admiration et scandale à la fois, incite l'auteur à adopter une attitude critique à l'égard des productions artistiques et à se détourner de la peinture. Entre 1913 et 1915, il invente le concept de « ready-made » : en choisissant de placer dans un musée un objet manufacturé (urinoir, porte-bouteilles, roue de bicyclette, pelle, etc.), il rend caduque la valeur utilitaire de l'objet pour l'élever au rang d'œuvre d'art. Installé à New-York en 1915, il commence à concevoir son œuvre majeure la Mariée mise à nu par ses célibataires, mêmes (le Grand Verre). Pour cette composition complexe, peinte sur un vaste panneau de verre de trois mètres de haut, il utilise des matériaux non picturaux et créé des formes libres, suspendues dans l'espace.
Duchamp reste l'une des personnalités les plus énigmatiques et influentes de l'art du XXe siècle. S'attachant aux représentations mécaniques, il développe un art où l'idée prévaut sur la réalisation de l'œuvre et dans lequel l'acte créateur est sans cesse remis en question. Son œuvre, qui deviendra par la suite la référence majeure de la plupart des démarches *postmodernes, marque très tôt les recherches de J. *Cage et M. *Cunningham. En 1968, ils créeront en son hommage *Walkaround Time, variation chorégraphique sur le Grand Verre, avec la complicité de J. *Johns, alors conseiller artistique de la compagnie, auquel Duchamp confie l'adaptation scénique de son œuvre. Cet accord est assorti d'une demande : que l'œuvre originale, éclatée en sept structures mobiles transparentes par Johns, soit approximativement reconstituée à la fin du spectacle.
PC