Danseur et maître de ballet français.
D'abord premier danseur à l'Opéra de *Paris, Milon devient *maître de ballet à l'Ambigu-Comique. Grâce aux succès que remportent ses créations sur les *Boulevards, il est engagé comme second maître de ballet à l'Opéra de Paris (1790-1826). Sa personnalité conciliante lui permet de se maintenir dans ce théâtre où règne en maître P. *Gardel. J. G. *Noverre souligne la vraie prouesse de Milon, « obtenir le suffrage du public sans le secours de l'intrigue ou de la cabale ». La plupart des ses œuvres sont reprises à travers l'Europe. Parallèlement à sa carrière de chorégraphe, il est aussi le dernier grand professeur de *pantomime à l'Opéra de Paris.
Ses œuvres, qu'on ne peut dire novatrices, sont en phase les goûts du temps. Il s'appuie sur des actions bien construites que son art consommé de la pantomime rend lisibles. En cela, il est servi par la présence dans la troupe d'É. *Bigottini dont le talent correspond exactement à sa conception de la chorégraphie. Sans cette interprète idéale, ses ballets n'auraient pas suscité un tel engouement du public. Il crée des fantaisies pleines d'humour comme les *Noces de Gamache (1801) ou le *Carnaval de Venise (1816). Toutefois, les grandes œuvres de Milon sont des mélodrames, *Nina ou la Folle par amour (1813) et Clari ou la Promesse de mariage (1820). Les deux héroïnes sont trahies par leur amant. Leur constance et quelques coups de théâtre les sauvent au dernier moment. Rareté à une époque où les livrets doivent se conformer à la morale, Clari présente une jeune femme à la conscience déchirée, compromise par son noble amant qui tarde à l'épouser. Très datés dans leurs livrets et leur esthétique, ces ballets cessent d'être donnés après 1830.
SJM
Autres chorégraphies. *Pygmalion (1XXX, Ambigu-Comique) ; Héro et Léandre (1789, Op. de Paris) ; Lucas et Laurette (1803, Op. de Paris) ; le Retour d'Ulysse (1807, Op. de Paris) ; l'Enlèvement des Sabines (1813, Op. de Paris) ; l'Épreuve villageoise, l'Heureux retour (1815, avec P. Gardel, Op. de Paris) ; les Sauvages des mers du Sud (1816, Op. de Paris) ; les Fiancés de Caserte (1817, avec P. Gardel, Op. de Paris).