Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
B

Giacomina Boschetti, ou [B. Amina ] (1836-1881).

Danseuse italienne.

Après avoir débuté enfant à Vérone (1842-1843), elle est l'élève de C. *Blasis à Milan, sa ville natale, où elle danse au théâtre Re en 1848. Elle se rend ensuite à Barcelone avec le chorégraphe et imprésario D. *Ronzani puis travaille en Italie, à Vienne et à Londres. Elle remporte un succès relatif à l'Opéra de *Paris en 1864 dans la Maschera, ou les Nuits de Venise (chor. G. *Rota). En 1864-1865, elle danse à Bruxelles où elle est louée par Baudelaire. Cette brillante technicienne s'exprime avec une force et une vérité singulières dans la *pantomime, ce qui lui vaut d'être surnommée « la Ristori de la danse ».

RZ

Chorégraphie. Il vello d'oro [la Toison d'or] (mus. Giuseppe Giaquinto, th. Apollo de Rome, 1879).

Thierry BOSQUET (né en 1930).

Scénographe français.

Collaborateur régulier de M. *Béjart, il signe pour lui des décors et costumes tour à tour romantiques et burlesques, n'hésitant pas à recourir au besoin à des stéréotypes. Ainsi, dans les Quatre Fils Aymon (1961), il propose une scénographie surréaliste à la *Dalí : montres molles, yeux géants et carcasse de bœuf sanguinolente, sol figurant un damier d'échecs où les danseurs se déplacent comme des pions. Ce parti pris se retrouve dans sa manière de caractériser les personnages : le Méphisto de *Notre Faust (1975) est vêtu en étudiant contestataire à lunettes noires, tandis que dans Dichterliche Liebe (1978), le héros incarné par J. *Donn endosse successivement le costume du clown puis la tenue pailletée d'un chanteur de rock.

CD

Autres collaborations. Béjart (Mathilde ou l'Amour fou, 1965 ; Séraphita, 1973 ; la Plus Que Lente, 1977 ; Gaîté parisienne, 1978 ; la Muette, 1981 ; la Mort subite, 1991).

Boston Ballet.

Compagnie américaine créée en 1958.

Lancée par E. V. *Williams, sous le nom de New England *Civic Ballet, la compagnie présente alors principalement les chorégraphies de sa fondatrice, notamment The Young Loves (1958), Sea Alliance (1964), The Green Season (1965), Sospiri (1973). En 1963, grâce à une aide de la Ford Foundation, elle invite des chorégraphes de danse *moderne, notamment T. *Beatty, J. *Butler, Ze'ev Cohen, M. *Cunningham, L. *Falco, G. *Holder, P. *Lang, A. *Sokolow, P. *Taylor, G. *Balanchine et Norman Walker.

En 1965, la compagnie prend le nom de Boston Ballet et ajoute à son répertoire des intégrales de classiques montés par Williams et ses chorégraphes attitrés : Samuel Kurkjian, Bruce Wells et Ron Cunningham. V. *Verdy, ancienne danseuse du *NYCB, devient directrice adjointe en 1980, poste qu'elle quitte en 1983 peu après la mort de Williams. En 1985, Bruce Marks, ancien danseur de l'*ABT et du *Ballet royal danois, devient directeur et Anna-Marie Holmes directrice adjointe. Le talent de Marks à récolter des fonds permet à la compagnie d'acquérir un lieu et de lancer l'International Choreography Competition [concours international de chorégraphie].

MK

Mikhaïl Botcharov (1831-1895).

Peintre décorateur et paysagiste russe.

Élève de l'École de peinture, sculpture et architecture de Moscou, diplômé de l'Académie des arts de Saint-Pétersbourg (1858), il étudie aussi à l'étranger. Dès 1864, il est chef de l'atelier de décors de *Saint-Pétersbourg et décorateur des théâtres impériaux pour lesquels, pendant 30 ans, il conçoit et réalise des décors, y compris pour des actes de ballet où le décor est un paysage. Il collabore surtout avec M. *Petipa (Camargo ,1872, 8e tableau ; la *Bayadère, 1877, 1ertableau ; la Fille de neige, 1879, acte III ; la Vestale, 1888, acte II ; la *Belle au bois dormant, 1890, actes I avec I. *Andreïev et II avec C. *Ivanov ; la *Sylphide, 1892, acte II) ainsi qu'avec L. *Ivanov (*Casse-Noisette, 1892, 2etableau), contribuant également aux décors de *Cendrillon (1893, acte III) de M. Petipa, L. *Ivanov et E. *Cecchetti et du *Lac des cygnes (1895, 2 tableaux de l'acte I, acte III et apothéose) de L. Ivanov et M. Petipa.

ESou

Bergonzio Botta (1454-1504).

Trésorier et administrateur de l'État de Milan.

Il a été longtemps considéré comme l'" inventeur des ballets de la Renaissance " en raison d'une équivoque historique reposant sur l'interprétation déformée donnée au XVIIIe siècle à une chronique du XVe siècle qui relate les noces de Galeazzo Sforza et Isabelle d'Aragon (1489) : l'enjeu était alors que l'Italie puisse revendiquer la paternité du genre. En réalité, Botta, riche propriétaire, finance et s'occupe de l'organisation de cet événement près de sa résidence de Tortona. Mais il n'existe aucune preuve qu'il soit l'auteur des actions scéniques de caractère mythologique, comprenant des parties dansées ou mimées, préparées à cette occasion.

MN

Timofeï Boublikov, [Boublitchenko T., dit ] (v. 1748-v. 1815).

Danseur russe d'origine ukrainienne.

Il étudie d'abord à l'École de danse du théâtre d'Oranienbaum, puis à l'École de danse de *Saint-Pétersbourg et entre à partir de 1763 dans la compagnie attachée à la cour. En 1765, il est envoyé étudier à l'étranger et il danse avec succès à Vienne. De retour à Saint-Pétersbourg, il interprète les rôles importants (surtout de style héroïque) jusqu'en 1785 dans nombre de ballets de G. *Angiolini (tels le ballet de l'opéra Iphigénie en Tauride, 1768 ; les Nouveaux Argonautes, 1770 ; Semira, 1772), d'A. *Pitrot (dans l'opéra Antigone) ou de Pierre Granger (dans l'opéra Amour et Psyché). À partir de 1777, il enseigne aussi a l'École de danse de Saint-Pétersbourg, et de 1795 à 1799 au théâtre des serfs appartenant au comte Nikolaï Cheremetiev.

ESou

Dimitri BOUCHENE (1898-1993) .

Peintre et décorateur français.

Né en France, il passe toute son enfance en Russie, où il devient conservateur au musée de l'Ermitage (Leningrad), au début de la Révolution. De retour à Paris dans les années 1930, il se fait connaître par ses peintures et par ses décors pour le ballet et l'opéra, qui demeurent ses domaines de prédilection (Opéra de *Paris, la *Scala, Royal Opera de Londres). Ses productions sont appréciées pour leur raffinement, leur féerie, teintés parfois d'une douceur tragique. Concevant le ballet comme un spectacle magique, il met en valeur la dimension lyrique et irréelle de la danse. Il collabore régulièrement avec K. *Jooss (le *Fils prodigue, 1933 ; *Chronica, 1939 ; Juventus, 1948 ; Dithyrambus, 1949) et S. *Lifar (Divertissement Tchaïkovski, 1948 ; Endymion, 1949 ; Blanche-Neige, 1951), qui apprécie la joie et la fraîcheur de son œuvre.