Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
S

(Ballet du théâtre de la -) Scala. (suite)

A partir des années 1970, l'ouverture se traduit par l'investissement d'autres lieux de spectacle (Milano aperta, Estate d'Arte) ce qui favorise l'accueil de tendances chorégraphiques plus audacieuses incarnées d'abord par M. Béjart, J. *Butler, F. *Blaska puis par *Momix, T. *Tharp, A. *Nikolais, P. *Bausch, Lindsay Kemp, L. *Falco ou encore le *butô. En même temps, la Scala développe ses propres productions classiques avec Loris Gai, des créations nouvelles avec A. *Amodio et des reprises modernisées du répertoire (*Cendrillon, 1977, P. *Bortoluzzi). Les années 1980 et 1990 voient le théâtre soutenir le travail des nouvelles générations de chorégraphes italiens tels M. Morricone, F. *Monteverde, L. Giobbi, S. Chiesa, V. *Sieni, avec le concours des directeurs du corps de ballet comme J. *Field, Pierre Dobrievitch, Giuseppe Carbone, E. *Terabust.

NSca

Bibliographie. N. Scafidi, Il Teatro alla Scala, Ed. Gremese, Rome, 1998.

Scapino Rotterdam.

Compagnie néerlandaise basée à Rotterdam.

Fondée à Amsterdam en 1945 par H. *Snoek sous le nom de *Scapino Ballet, c'est la plus ancienne compagnie professionnelle des Pays-Bas. Sous la direction de Snoek, elle développe un répertoire de ballets narratifs spécialement destinés aux enfants et se produit pendant les heures d'école. Outre celles de Snoek, les œuvres sont alors principalement signées par Jan Reblel, mais aussi par Karel Poons, Richard Glasstone et W. *Gore.

En 1970, Armando Navarro et Aart Verstegen reprennent la direction, le premier restant seul directeur en 1977. Le répertoire s'ouvre à des reprises de grands classiques montées par Navarro, ainsi qu'à des créations abstraites de H. *Van Manen, Charles Czarny et Nils Christe, ce dernier devenant codirecteur en 1986, puis directeur en 1991. Entre-temps, la compagnie achève sa mutation : en 1988, elle quitte Amsterdam pour Rotterdam et, en 1990, son orientation en direction du jeune public est définitivement abandonnée, ainsi que le travail pédagogique. En 1992, Christe est remplacé par Ed Wubbe, ancien danseur du *Nederlands Dans Theater, et la compagnie est rebaptisée Scapino Rotterdam.

PLM

SCARLATTI.

Famille de musiciens italiens.

Alessandro(1660-1725)est l'un des plus célèbres compositeurs de mélodrames de son temps. Sa carrière se déroule entre Rome et Naples, où il s'établit définitivement vers 1721. Du point de vue du langage musical, il formalise l'usage encore récent de l'air « avec le da capo » et de l'ouverture « italienne » (allegro -adagio - allegro). L'attrait principal de l'école napolitaine, dont il est le représentant majeur (avec son fils Domenico et le neveu de celui-ci, Giuseppe), est le luxe des réalisations. Les chanteurs, habillés de manière toujours plus fastueuse, sont les héros de ces mélodrames très appréciés du public dont les thèmes sont tirés de l'histoire classique et de la mythologie. L'un d'entre eux, la Dame espagnole et le Cavalier romain (1730), a été remonté par M. *Béjart en 1962.

Domenico(1685-1757), fils d'Alessandro, est lui aussi auteur d'opéras, mais il est passé à la postérité surtout pour ses sonates pour clavecin. Celles-ci, les plus riches, les plus virtuoses, les plus surprenantes de l'histoire de cet instrument, font de lui un personnage central de l'histoire de la musique. Elles contiennent en fait l'anticipation de la dialectique tonale qui sera au centre de la future forme sonate. Pour ce qui concerne la danse, sa musique a été reprise surtout par des chorégraphes au XXe siècle : les Femmes de bonne humeur (1917, L. *Massine ; 1938, A. *Milloss) ; Elvire (1937, A. *Aveline) ; la Mégère apprivoisée (1954, M. *Béjart ; 1969, J. *Cranko), Il Giardino di Scarlatti - Sonate di Scarlatti (1979, P. *Martins), Good Morning Monsieur (1988, Daniel Larrieu).

Giuseppe(v. 1715-1777), neveu de Domenico, voyage beaucoup en Europe (Espagne, Autriche). À Vienne, où il se trouve dès 1752, il se lie d'amitié avec C. W. *Gluck. Il est l'auteur d'opéras tels Artaserse (1762) et les Aventures du sérail (1763), dont G. *Angiolini compose les parties dansées.

SZ

Pierre SCHAEFFER (1910-1995).

Ingénieur, écrivain et compositeur français.

Inventeur de la musique concrète, il mène dès 1947 des recherches sonores diffusées à la radio sous le nom de " concerts de bruits ". En 1949, il est rejoint par P. *Henry avec lequel il signe des compositions qui vont marquer le monde de la danse telles Symphonie pour un homme seul (1952, M. *Cunningham ; 1955, M. *Béjart) ou Collage III (1958, Cunningham). Il se sert de la bande magnétique comme support d'enregistrement et de diffusion associée à des techniques de composition comme la transposition, le montage, le mixage, l'intégration de bruits, l'étude des morphologies sonores.

SdG

Sur la musique de Schaeffer. Béjart (C.I.S.P.1/C.V.S.P.1, 1956).
Bibliographie. Schaeffer P., Traité des objets musicaux, Paris, Seuil, 1966.

Claus Nielsen SCHALL (1757-1835).

Violoniste et compositeur danois.

Il débute en 1772 comme danseur au *Ballet royal danoisV. *Galeotti, dès son arrivée en 1775, le remarque et lui confie le rôle de répétiteur et de responsable de la musique du ballet. En 1779, il devient violoniste à la cour et il succède en 1792 à Johan Peter Emilius Hartmann comme chef d'orchestre au Théâtre royal. En 1795, il est nommé compositeur des musiques de danse de la cour, puis directeur musical du Théâtre royal (1818-1834).

Auteur d'une trentaine de ballets, Schall est le compositeur attitré de Galeotti pendant près de quarante ans. Dominée par le *ballet pantomime (le Pouvoir de l'amour et de la suspicion 1780 ; les Savoyardes, 1781 ; Cupidon trahi et vengé, 1781 ; l'Aide insupposée, 1782 ; Amour et *Psyché, 1784 ; l'Idole de Ceylan, 1788 ; les Métamorphoses, 1791 ; l'Inconstance ou la Peinture détruite, 1796 ; Annette et Lubin, 1797), leur collaboration s'achève par des œuvres ambitieuses comme *Barbe-Bleue (1810), *Roméo et Juliette (1811), *Macbeth 1816), thèmes qu'ils sont parmi les premiers à aborder sous forme de ballet. Elle contribue surtout à la naissance d'un répertoire danois avec la création de Lagertha (1802), premier ballet consacré à un sujet nordique dont la partition servira de référence à August *Bournonville.