Éd. 1999

Royal Ballet. (suite)

Le 20 février 1946, elle s'installe au Covent Garden, dont elle fait la réouverture en présentant la *Belle au bois dormant avec Fonteyn, May, Brae, B. *Grey, M. *Shearer et une ballerine soviétique, V. *Elvin. La même année, Helpmann, qui a chorégraphié avec succès *Hamlet et *Miracle in the Gorbals pendant la guerre, signe la première création de l'après-guerre, Adam Zero, et Ashton un de ses chefs-d'œuvre, *Symphonic Variations. Bientôt font leur apparition des danseurs venus des pays du Commonwealth (N. *Nerina, E. *Fifield, A. *Grant, L. *Seymour, M. *Park), ainsi que la Lituanienne S. *Beriosova, souvent après un passage par le Sadler's Wells Theatre Ballet. L. *Massine, G. *Balanchine et R. *Petit sont invités à créer des œuvres, tandis qu'en 1948 Ashton chorégraphie son premier ballet en 3 actes, *Cendrillon (mus. S. *Prokofiev). En 1949, la compagnie se produit triomphalement à New York.

Devenue le Royal Ballet en 1957, elle est dirigée par Ashton à partir de 1963, année où de Valois abandonne ses fonctions (tout en continuant son travail à l'École). En 1964, un petit groupe pédagogique est constitué, le Ballet for All, sous la direction de P. *Brinson, qui présente, jusqu'en 1979, des spectacles de ballet dans des lieux inhabituels. En 1970, K. *MacMillan succède à Ashton, qui continuera cependant à créer des chorégraphies jusqu'en 1985 ; MacMillan produit de nombreuses œuvres et la compagnie incorpore à son répertoire des ballets de B. *Nijinska, A. *Tudor, Balanchine et J. *Robbins. En 1977, c'est N. *Morrice qui devient directeur, suivi depuis 1986 par A. *Dowell. Aucun chorégraphe important n'est toutefois sorti de ses rangs depuis MacMillan et, malgré la présence régulière d'artistes invités tels R. *Noureev, S. *Guillem, I. *Moukhamedov ou M. *Baryshnikov, peu de danseurs britanniques de niveau international se sont révélés depuis l'apparition de L. *Collier et Wayne Sleep, dans les années 1970 : en 1998, les principal dancers sont en majorité étrangers.

JS, LK

Royal Ballet School.

École de danse britannique attachée au *Royal Ballet.

Issue de l'Academy of Choregraphic Art fondée par N. de *Valois en 1926, elle s'installe au Sadler's Wells Theatre lors de la réouverture de celui-ci, en 1931, puis dans ses propres locaux en 1947. La Lower School [école élémentaire] pour les enfants de onze à seize ans est créée en 1951. Les deux écoles prennent le nom de Royal Ballet School en 1956. En principe, aucun jeune danseur ne peut intégrer les compagnies constituant le Royal Ballet sans être passé par cette école ; en pratique, cette règle n'est pas toujours respectée. Se sont succédé à sa direction N. de Valois (1926-1971, assistée d'Ursula Moreton de 1952 à 1968), Barbara Fenster (1968-1983), M. *Park (1983-1998) et Gailene Stock à partir de 1999.

JS, LK

Royal Winnipeg Ballet (RWB) .

Compagnie canadienne basée à Winnipeg, fondée en 1938.

Héritier du Winnipeg Ballet Club fondé par G. *Lloyd et B. *Farrally, le Royal Winnipeg Ballet est le doyen des grandes compagnies de ballet canadiennes. De 1958 à 1986, il est dirigé par A. *Spohr, ancien danseur et chorégraphe de la compagnie, qui en fait un ensemble de tournée compact et qui diversifie son répertoire en commandant des ballets à B. *Macdonald, N. *Vesak, J. *Neumeier, Vincente Nebrada et J.*Kylián. En introduisant des œuvres longues tels le *Roméo et Juliette de R. *Van Dantzig ou le *Lac des cygnes de Galina Yordanova, il met en valeur l'exceptionnelle ballerine E. *Hart. Après le départ de Spohr, les directeurs se succèdent, jusqu'à l'arrivée d'André Lewis en 1996 à la tête de la compagnie, qui reste réputée pour sa fraîcheur, son accessibilité et son répertoire allant des classiques au contemporain.

LHB

Patricia RUANNE (née en 1945).

Danseuse et répétitrice anglaise.

Formée à la *Royal Ballet School, elle est nommée principal dancer dans la compagnie du Royal Ballet en 1962. Partenaire de R. *Noureev au *London Festival Ballet en 1973, elle devient répétitrice à l'Opéra de *Paris puis maître de ballet (1994). Rigoureuse, elle inscrit dans son travail la tradition anglaise et remonte les chorégraphies de Noureev depuis 1994 dans les grandes compagnies.

Maria Ruanova (1912-1976).

Danseuse, pédagogue, chorégraphe et directrice de ballet argentine.

Elle se forme auprès de B. *Nijinska, Elena Smirnova et B. *Romanov. Première danseuse du *Ballet russe de Monte-Carlo (1932), primera bailarina du *Teatro Colón (1932-1956), étoile et maître de ballet du Grand Ballet du marquis de *Cuevas (1956), elle se produit dans les principaux centres artistiques d'Europe et d'Amérique. Elle dirige ensuite le Ballet del SODRE (Servicio Oficial de Difusión Radio Eléctrica) de Montevideo (Uruguay), tout en s'affirmant comme éminente pédagogue.

Reliée à la grande tradition du ballet russe par sa formation prestigieuse, ayant assimilé les évolutions de style introduites en Amérique, elle incarne la ballerine de son époque par ses magnifiques capacités techniques et son intense personnalité théâtrale et reste la principale figure du Ballet du Teatro Colón des années 1930-1950. Distinguée par M. *Fokine, choisie comme partenaire par S. *Lifar, créatrice du Concierto de Mozart (1942) de G. *Balanchine, elle travaille avec M. *Wallman, H. *Rosen et L. *Massine, pour qui elle crée Usher (1955). Partenaire de ce dernier ainsi que de Y. *Shabelevsky, V. *Skhouratoff, V. *Ferrari et J. *Neglia, son répertoire s'étend de *Giselle (version B. *Romanov) au *Bolero d'A. *Milloss et Joan de Zarissa de T. *Gsovska, une de ses interprétations les plus admirables.

Auguste Alfred Rubé (v. 1815-1899).

Décorateur de théâtre français.

Élève, puis gendre de P. *Ciceri, il signe ses premiers décors pour l'Opéra de *Paris en 1844 avec Lady Henriette (chor. J. *Mazilier, mus. F. von Flotow). Il s'associe successivement à Nolau (1851), à Philippe Chaperon (1864) et à son petit-fils Marcel Moisson (1895). Ses paysages tamisés de lumière et tracés d'une main alerte sont d'une facture remarquable.

Anton RUBINSTEIN (1829-1894).

Pianiste et compositeur russe.

Reconnu comme l'un des plus grands pianistes du xixe s., il fonde, en 1862, le Conservatoire de Saint-Pétersbourg, où, de 1863 à 1865, il a pour èlève P. *Tchaïkovski, qui lui conservera une grande admiration. En tant que compositeur, il représente la tendance occidentalisante de la musique russe de son temps, ce qui le met en conflit avec le nationalisme musical du groupe des Cinq. Certaines de ses pièces seront chorégraphiées au xxe s., notamment sa Valse caprice (1901, N. *Legat ; 1903, M. *Allan ; 1923, G. *Balanchine) ainsi que sa Mélodie en fa (1908, M. *Allan).