Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
R

Alexandra RADIUS (née en 1942). (suite)

Interprète expressive, elle crée de nombreux rôles pour H. *Van Manen, notamment dans Symphonie en trois mouvements (1963), Five Sketches (1966), Adagio Hammerklavier (1973), le *Sacre du printemps (1974). Ses qualités en font aussi une partenaire appréciée de R. *Noureev, qu'elle accompagne dans sa tournée européenne en 1975, puis au théâtre des Champs-Élysées en 1978, lors du spectacle Noureev and Friends.

PLM

Alexandre Radounski (1912-1982).

Danseur et chorégraphe russe.

Il travaille au *Bolchoï de 1930 à 1962. Comme danseur, il se révèle surtout dans les rôles mimés : Don Quichotte, Coppélius, le Khan dans le *Petit Cheval bossu, le père de Juliette dans *Roméo et Juliette, le Capitaine dans le *Pavot rouge, etc. Avec Nikolaï Popko et Lev Pospekhine, il signe les chorégraphies de la Petite Cigogne (1937, mus. Dmitri Klebanov), Svetlana (1939, mus. Klebanov) et les Voiles écarlates (1942, mus. Vladimir Yourovsky) et crée en 1960 la nouvelle version du *Petit Cheval bossu sur la partition de R. *Chtchedrine.

ESou

François RAFFINOT (né en 1953).

Danseur et chorégraphe français.

Il débute par la danse classique et, parallèlement à des études de philosophie, se forme en danse contemporaine notamment avec S. *Buirge, aborde le mime et pratique les arts martiaux, tout en dansant au Théâtre du Silence de B. *Lefèvre et dans la compagnie F. *Blaska. En 1977, il prend part aux premiers essais de D. *Bagouet et rencontre F. *Lancelot : il s'oriente alors vers l'étude des danses du XVIe et XVIIe s. et participe en 1980, en tant que chorégraphe et danseur, à la fondation de la compagnie Ris et Danceries qu'il codirige de 1984 à 1989 tout en collaborant à de nombreuses productions du répertoire *baroque en tant que chorégraphe ou metteur en scène d'opéras. En 1990, il fonde, avec Guilène LLoret la compagnie Barocco qui devient *CCN du Havre-Haute Normandie (1993-1998). En 1999, il devient chorégraphe associé à l'IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique musique).

Tout le paradoxe de Raffinot est d'avoir mis à profit son exploration des formes baroques pour ciseler une écriture des plus contemporaines : présente dès Suite d'un goût étranger (1985), Caprice (1986) ou Passacailles (1987), elle éclate notamment dans Adieu (1994, mus. Pascal Dusapin) et Sin arrimo y con arrimo (1995, déc. Agnès Levy), non sans conserver une " bienheureuse retenue " empruntant la " voie du milieu " entre rigueur et fantaisie.

IF, PLM

Autres chorégraphies. Garden Party ou les Surprises de la conversation (1990, mus. M. *Nyman, 1990) ; Météores (1993) ; Scandal Point (1996) ; Rift (1997) ; Remix (1998).
Bibliographie. F. Raffinot, François Raffinot, Adieu, Plume, Paris, 1994.

Yvonne RAINER (née en 1934).

Danseuse, chorégraphe, cinéaste et théoricienne américaine.

Elle étudie brièvement à la M. *Graham School puis avec M. *Cunningham, et participe aux ateliers de composition de R. E. *Dunn et d'A. *Halprin. Membre fondatrice du *Judson puis du *Grand Union, elle devient une figure décisive de la scène des années 1960. En proximité avec les artistes de la contre-culture new-yorkaise (plasticiens, musiciens, cinéastes, poètes), elle engage une critique systématique des conventions esthétiques aussi bien la danse moderne que classique, participant ainsi à la mutation radicale opérée à cette époque par l'avant-garde artistique.

Entre *Three Satie Spoons (1961) et This Is the Story of a Woman Who... (1972), son ultime opus chorégraphique, Y. Rainer présente quarante dispositifs chorégraphiques différents. Alors qu'elle prépare *Trio A (1966), elle signe l'un des manifestes les plus radicaux de la danse du xxe siècle, qui résume la plupart des enjeux esthétiques de sa génération : The Mind Is a Muscle [l'Intelligence est un muscle]. Elle y fait l'analyse des dogmes modernes et formule un ensemble de préconisations. Elle exhorte à refuser les " corps spécialisés " et la virtuosité, toute forme de hiérarchie dans le corps ou entre les corps, à refuser le phrasé dans la composition (développement et acmé), le principe de variation à partir d'un même motif, à refuser la dramatisation du mouvement dansé, les encodages psychologiques, toutes les procédures illusionnistes et narratives, etc. Au contraire, elle suggère le recours aux ressources de la conscience gravitaire, du mouvement *quotidien, les stratégies de répétition, conjointes à des " événements discrets ", enfin une conscience accrue de " l'échelle humaine ", à l'écart de toute monumentalité héroïsante. Elle développe parallèlement une phase d'activisme politique, qui fait écho aux mouvements d'agit-prop européens du début du xxe siècle. M-Walk (1966), War (1970), puis le Judson Flag Show (1970), constituent des sortes de protest dances en réaction aux " horreurs perpétrées par le gouvernement américain " (guerre du Viêt-Nam, invasion du Cambodge, etc.), qui la conduiront ensuite à soutenir d'autres formes de militantisme minoritaire (concert au profit des Black Panthers, avec les membres du Grand Union). Cette démarche la conduit à dénoncer les rapports hiérarchiques qui règlent les rapports chorégraphe-interprètes (*Continuous Project / Altered Daily, 1970), et finalement à abandonner le domaine de la danse. Cinéaste depuis 1972 (réalisatrice d'une vingtaine de longs métrages), elle enseigne à New York au sein du Whitney Study Program, questionnant sans discontinuer l'articulation de l'esthétique et du politique.

FMcR

Autres chorégraphies. The Bells (1961) ; Ordinary Dance (1962) ; Word Words (1963, avec S. *Paxton) ; Terrain (1963) ; Room Service (1963) ; Some Thoughts on Improvisation (1964) ; Parts of a Sextet 1 & 2 (1964) ; Incidents (1964) ; Parts of Some Sextet (1965) ; The Mind Is a Muscle, Part 1 (1966) ; Grand Union Dreams (1971) ; Performers (1971) ; Lives of Performers (1971).
Bibliographie. Y. Rainer, Works, 1961-1973, The Press of The Nova Scotia, Halifax, 1974. " Conversation entre Yvonne Rainer et Steve Paxton ", Nouvelles de Danse n° 32-33, Contredanse, Bruxelles, 1997.

Walter RAINES (1943-1990).

Danseur américain.

Formé d'abord en *claquettes et en acrobatie par des artistes de music-hall, les Wrayettes, il se produit avec le Pennsylvania Ballet (1962-1964) et le Ballet de *Stuttgart (1964-1967) puis rejoint le *Dance Theatre of Harlem dont il devient le danseur de référence, surtout dans le répertoire de G. *Balanchine, de la fondation de la compagnie, en 1969, jusqu'à ce qu'il quitte la scène en 1975. Il dirige alors l'école de la compagnie, et signe quelques chorégraphies.

MK